Mois : juin 2020

Maurice Rajsfus vient de nous quitter

Maurice Rajsfus vient de nous quitter

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Maurice Rajsfus vient de nous quitter après un combat inégal de six semaines contre la maladie.
En juillet 1942, alors qu’il a 14 ans, il est arrêté avec ses parents et sa sœur aînée, Eugénie/ Jenny 16 ans, lors de la rafle du Vélodrome d’Hiver par un policier « un temps voisin de palier […]. Lorsque, en 1988, Rajsfus tentera de l’approcher (« pour comprendre »), le retraité l’éconduira d’un brutal : « Ça ne m’intéresse pas ! » Il n’a cessé depuis d’incarner cette « police de Vichy au passé trop présent, sans remords et sans mémoire. » Maurice Rajsfus est relâché avec sa sœur à la suite d’un ordre aléatoire excluant les enfants juifs français de 14 à 16 ans de la rafle ; ses parents ne reviendront pas.
Au lendemain de la guerre, il est « « Jeune communiste » à 16 ans, exclu à 18 pour « hitléro-trotskisme », militant de la IVe Internationale avant 1950, puis du groupe Socialisme ou barbarie avec Lefort et Castoriadis, mobilisant le mouvement des Auberges de jeunesse contre la guerre d’Algérie dès 1955 et président de Ras l’Front de 1991 à 1999 …….

Les derniers jours de Jean Moulin à Chartres, de Gérard Leray

Les derniers jours de Jean Moulin à Chartres, de Gérard Leray

Publié le  Par Pascal Hébert

L’Histoire de France recèle ses parts d’ombre que peu osent placer sous les projecteurs. Certaines vérités sont parfois occultées volontairement ou non dans les livres officiels. Il faudra bien un jour qu’on se penche sur cette question dérangeante. Le peuple français doit-il être indéfiniment infantilisé ? Avec Charles de Gaulle revenu au pouvoir en 1958, c’est toute la Résistance qui est mise en valeur.

Dans les années soixante, où la télévision est tenue d’une main de fer par le pouvoir et où la censure est une réalité, combien d’émissions des Dossiers de l’écran ont été consacrées à la Résistance française ? Un très grand nombre. A cette époque où il était important de glorifier la Résistance, le pouvoir lui donne un nom et un visage : Jean Moulin. L’ancien préfet de Chartres incarne le courage, l’abnégation et une part romanesque digne des plus grandes tragédies puisqu’il a été trahi, torturé et est mort entre les mains de l’ennemi sans avoir jamais dénoncé ses compagnons de route. La France le glorifie et le panthéonise. C’est un héros national comme on les aime.

Les manuels d’histoire retiennent de Jean Moulin son rôle essentiel d’unificateur de la Résistance. On le présente même comme le premier Résistant de la France en juin 1940 à Chartres où il s’oppose aux Allemands. Néanmoins, l’histoire de Jean Moulin, préfet d’Eure-et-Loir, est mal connue dans les détails. Homme de valeur, Jean Moulin aurait pu logiquement démissionner de son poste après son premier contact musclé avec les Allemands. Contre toute attente, il reste jusqu’à son éviction le 16 novembre 1940. Au cours de cette période (de juillet à novembre 1940, 129 jours exactement), le représentant de l’État Français obéit au gouvernement du maréchal Pétain. Il continue de faire fonctionner la machine administrative française répondant aux ordres des vainqueurs.

L’obsession des Allemands concernant les juifs ne tarde pas à se manifester. En parallèle, le 3 octobre 1940, la loi portant sur le statut des juifs est promulguée par Philippe Pétain. La Révolution nationale de l’État Français est lancée, entraînant la France dans une politique clairement raciste et marquant le début de la politique de collaboration du régime de Vichy avec les nazis pour la traque et l’extermination des juifs.

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Ernest Mazé, ancien résistant, est décédé

Ernest Mazé, ancien résistant, est décédé

Ancien résistant et fait Chevalier de la Légion d’honneur en 2014, Ernest Mazé, né au Relecq-Kerhuon (Finistère) et venu en retraite à Douarnenez, est décédé à l’âge de 97 ans.

Venu en retraite à Douarnenez (Finistère), Ernest Mazé s’est éteint à l’âge de 97 ans. Né au Relecq-Kerhuon en 1923 d’un père cheminot militant communiste, il est entré en 1940 dans la Résistance contre les fascistes. Il sera arrêté par les Allemands en 1942 et torturé. Un récit de vie qu’il avait conté à Ouest-France, il y a sept ans.

À la Libération, il reçoit la médaille de la Résistance de la part du Général de Gaulle et sera nommé Chevalier de la légion d’honneur en 2014.

Syndicaliste, comme son frère Édouard qui sera tué d’une balle en pleine tête lors d’une manifestation à Brest en 1950 à l’âge de 26 ans, il a rejoint la section des retraités CGT de Douarnenez et du Cap Sizun à son arrivée en retraite à Douarnenez. « C’est avec beaucoup de tristesse que la section a appris le décès du doyen de ses adhérents », s’est exprimée, dans un communiqué, le syndicat.

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Anise Postel-Vinay : « Je m’étais jurée de témoigner »

Anise Postel-Vinay : « Je m’étais jurée de témoigner »

En hommage à la résistante Anise Postel-Vinay qui s’est éteinte le 24 mai à 97 ans, nous vous proposons ce matin de l’écouter au micro d’Amélie Perrot, productrice à France Culture, qui l’a rencontrée chez elle en mai 2015 pour quelques mots, devenus ce long entretien qui n’a jamais été diffusé.

Anise Postel-Vinay en 2015
Anise Postel-Vinay en 2015 Crédits : Marie Rameau

Anise Postel-Vinay, née Girard, est résistante : elle a combattu pendant Seconde Guerre mondiale ; elle était encore mineure, elle n’avait pas 20 ans. Ayant intégré à un réseau de l’Intelligence Service, Anise Postel-Vinay est arrêtée par la Gestapo puis déportée en 1943 dans le camp de Ravensbrück, en Allemagne. À ses côtés, deux grandes figures de la résistance : l’ethnologue Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, nièce du général, ses « deux meilleures amies », avec qui elle restera liée toute sa vie.

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Toulouse, terre de combats pour les résistants dès 1940

Toulouse, terre de combats pour les résistants dès 1940

Publié le , mis à jour

l’essentiel Dans la continuité de la Journée de la Résistance qui avait lieu cette semaine, attardons-nous sur l’ouvrage d’une historienne mettant en lumière les résistants de la première heure, parmi eux, beaucoup de Toulousains.

Sortir de l’ombre les « anonymes » de la Résistance, « ces héros de la première heure qui ont osé agir en rejetant la collaboration avec l’Allemagne », et dont les manuels d’histoire n’ont pas retenu le nom. C’est l’objectif que s’est fixé Limore Yagil, historienne israélienne spécialiste de l’Occupation. Dans « Les anonymes de la Résistance en France (1940-1942) », sorti récemment, une foule de ces héros anonymes est exhumée. Des résistants qui ont agi dès le début de l’occupation « contrairement à une idée avancée pendant des années dans l’historiographie française ». Sans eux, assure-t-elle, « on peut supposer que l’unification de la Résistance en 1943, aurait été ralentie et son soutien au sein de la population plus réduit ».

La Résistance dans le Midi-Toulousain est abordée à plusieurs reprises dans l’ouvrage de l’historienne. « C’est une région où la population se soucie depuis des années du sort des réfugiés espagnols, elle est proche des Pyrénées, et donc de la frontière avec l’Espagne, où sont installés les premiers camps d’internement, explique Limore Yagil. Toulouse est aussi un centre universitaire et intellectuel. Très tôt, des engagements ont lieu en faveur des réfugiés et notamment des Juifs. »

Impossible bien sûr de lister tous les résistants de la première heure. Parmi les plus connus ayant œuvré dans la région, on peut citer Marie-Louise Dissard, alias « Françoise », qui parvient malgré un âge avancé à faire passer la frontière espagnole à plus de cinq cents aviateurs alliés ; ou encore Silvio Trentin, brillant universitaire italien, dont la librairie située rue du Languedoc, devint un lieu de rencontre de l’intelligentsia toulousaine. Parmi les moins connus, évoquons Maurice Dide, médecin et libre-penseur, il met en place en juillet 1940, à Toulouse, une filière pour faire passer les officiers anglais en Espagne, puis en Angleterre.

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Marcel Thomazeau :  » Nous avons essayé de construire un Etat capable d’aider la population française à remonter le courant « 

Marcel Thomazeau :  » Nous avons essayé de construire un Etat capable d’aider la population française à remonter le courant « 

Compagnon de cellule de Marcel Paul, Marcel Thomazeau, a été le secrétaire particulier de son ami, devenu ministre de la Production industrielle en 1945.

Communiste, déporté, ami et secrétaire particulier du ministre Marcel Paul, ancien dirigeant de « La Marseillaise », Marcel Thomazeau, 98 ans, dialogue depuis le début des années 2000 avec les nouvelles générations pour que jamais personne n’oublie. Nous l’avons interrogé à l’occasion de la journée nationale de la Résistance le 27 mai.

Que vous inspire cette Journée nationale de la Résistance, célébrée à la date de la première réunion du Conseil national de la Résistance ?

Marcel Thomazeau : C’est une chose très importante car nous devons toujours considérer cet événement prometteur pour la France. Ce qu’il a été par la suite avec les Jours heureux et la mise en place du programme de la Résistance.

Où étiez-vous ?

M.T : J’étais encore à Gusen, un camp de travail forcé qui dépendait de Mauthausen. Je devais peser dans les 34 kilos, j’étais à deux pas de mourir. J’ai appris la libération de la France bien après et je suis rentré beaucoup plus tard, en janvier 1946.

Aujourd’hui, c’est cette histoire que vous transmettez à la jeunesse. Quel est le message que vous passez ?

M. T. : Mon message, c’est d’avoir beaucoup d’espoir dans l’avenir quelles que soient les difficultés. Il faut se battre pour la victoire et sa victoire personnelle, déjà, sur la vie. Dans les camps où j’étais, à Mauthausen, à Gusen, chaque minute je pensais : ils veulent m’avoir, je vivrais. Avec cet aspect différent d’aujourd’hui, nous connaissions l’ennemi, la peste noire qu’il fallait combattre et abattre.

On compare la crise sanitaire et ses conséquences, avec la crise de 1929. La situation n’était-elle pas plus compliquée après-guerre ?

M. T. : 1929 ce n’était que les prémices de ce qui nous attendait avec des gouvernements dirigés par le système monétaire : la ruine. Le Front populaire est né de ça. Je dirais que l’après-guerre a été moins compliqué car durant toute une période, les forces vives de la nation ont été unies. Derrière le général de Gaulle et un programme, que nous avons appliqué avec des ministres communistes à la pointe du combat : Ambroise Croizat pour la Sécurité sociale, Marcel Paul qui a doté la France d’un réseau électrique digne de ce nom, Anicet Le Pors.

D’où vient cette aspiration au programme des Jours heureux ?

M. T. : Elle est le résultat du combat de la Résistance contre l’occupant. Le pays avait souffert, un quart de la population avait quitté le Nord pour se rendre au Sud, sous la pression du régime de Vichy. Ce programme était un exemple de ce qu’il fallait faire pour le besoin du pays : une gouvernance fondée sur le bien-être du peuple.

Est-ce que quelque chose de similaire peut sortir de cette crise ?

M. T. : Ce n’est pas comparable. L’ennemi que nous combattions était connu. Aujourd’hui, c’est plus diffus. On connaît ceux qui dirigent les affaires de la France. Dans le cas de cette crise, ils prennent des mesures qu’ils pensent nécessaires. Il nous est difficile de les contester, si ce n’est la limitation exagérée des libertés démocratiques par des mesures pas toujours nécessaires. C’est quelque chose d’indécent. Je me suis toujours battu contre.

La manière dont cela a été accepté par les Français vous a surpris ?

M. T. : Quand vous vous battez contre quelque chose que vous ne connaissez pas et dont le danger est avéré, il y a des raisons d’avoir des craintes et d’accepter. D’autant qu’il s’agit, en grande partie, de mesures de protections des hommes et de la population. On peut remettre en cause des détails éventuellement mais il est difficile de contester. L’absence de masques n’est pas le fruit de la politique de ce gouvernement mais de la façon dont les affaires ont été menées depuis des années, en faisant reculer les intérêts de la population, y compris ce qui lui est le plus nécessaire, comme les hôpitaux et les médecins.

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Hommage à la résistance

Hommage à la résistance

Dominique Sorain, Haut-commissaire de la République, a présidé la cérémonie commémorative organisée à l’occasion de la journée nationale de la Résistance, avenue Pouvana’a a Oopa.

Après avoir fait lecture du message de Mme Geneviève Darrieussecq, Secrétaire d’État auprès de la ministre des armées, le Haut-Commissaire a déposé une gerbe au monument aux morts de Papeete.

Il était accompagné de Tea Frogier, ministre de la modernisation de l’administration, représentant le Président de la Polynésie française, de John Toromona, Président de la commission permanente de l’Assemblée de la Polynésie française, de Nicole Sanquer, députée de la 2e circonscription, de Moetai Brotherson, député de la 3e circonscription, de Marcelino Teata, adjoint au maire de la commune de Papeete, ducommissaire en chef de 1ère classe Boris Patrat, représentant le commandant supérieur des forces armées de Polynésie française, de Christian Vernaudon, conseiller économique, social et environnemental représentant la Polynésie française et de Makalio Folituu, premier vice-Président du Conseil économique social.

Le message de Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées :

C’était il y a 80 ans, c’était la douloureuse année 1940. Dans l’accablement général, le « non » du premier jour dessinait un nouvel espoir. Le général de Gaulle avait insufflé une volonté, belle mais redoutable, enthousiasmante mais périlleuse. Celle du maintien, en tout lieu, de la France au combat, pour que, à l’heure de la victoire, ce mot se proclame toujours en français.

Pourquoi le 27 mai a été sacré journée nationale de la Résistance

Pourquoi le 27 mai a été sacré journée nationale de la Résistance

Publié le , mis à jour

Cette journée du 27 mai est l’aboutissement d’un combat mené pendant plus de vingt ans par l’Anacr. Portée par Jean-Jacques Mirassou (sénateur PS de la Haute-Garonne), la loi qui l’instaure, est promulguée le 19 juillet 2013 par le président François Hollande. Elle répond enfin au devoir de l’Etat d’apporter une reconnaissance solennelle au rôle essentiel de la Résistance dans le redressement de la République et à la place qu’elle occupe dans son identité.

À cette date, rappelant la formation du Conseil National de la Résistance, sous la présidence de Jean Moulin le 27 mai 1943 à Paris, 48 rue du Four, l’Anacr 09 rend hommage chaque année à toutes celles et tous ceux qui, Résistants souvent très jeunes, sont morts en combattant ; sans oublier les victimes civiles, sauvagement assassinées par les forces d’occupation Hitlériennes ou la milice du régime Pétainiste collaborateur.

Cet hommage, l’Anacr le rend aussi à toute la Résistance, dans son ensemble très vaste. Il faut se souvenir, en effet, de celles et ceux de nos concitoyens qui, dès la défaite de 1940 et l’arrivée de Pétain au pouvoir, ont décidé, comme exprimé dans tous les témoignages recueillis au fil des ans, partout en France, « de faire quelque chose ».

L’appel du 18 juin du Général de Gaulle, quand ils en ont eu connaissance, les a confortés dans leur engagement. « Toutes et tous, d’origines sociales, politiques, ou religieuses différentes, ou sans religion, bien implantés, bien enracinés, dans nos campagnes et nos villes, ont constitué, petit à petit, le socle solide sur lequel se sont appuyés les maquis, les réseaux d’actions, réseaux de renseignements, réseaux de parachutages, ou réseaux de passeurs. Sans ces vrais Patriotes, la Résistance n’aurait pas été possible. Toutes et tous, ont contribué à renforcer la légitimité du Général de Gaulle, Chef de la France libre, auprès des alliés », rappelle Paul Gos.

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