Mois : octobre 2019

1943: Jean Philippe “Je refuse de persécuter des Israélites..”

1943: Jean Philippe “Je refuse de persécuter des Israélites..”

Avec le courage de dire non, le Commissaire Jean Philippe, le 15 janvier 1943, refusa de livrer à la Gestapo et aux Allemands une liste de juifs pour la déportation.

“Je crois que nous n’avons aucun droit de déporter nos propres citoyens français. Si un homme, un français, se rendait complice de cette infamie ce serait un traître”.

  En Juin 2019, une plaque à la mémoire du Commissaire Philippe (1905-1944) et de sa femme Jeanne Bouillane (1909-1979) a été posée sur les murs de la maison où ils avaient habités.

Le commissaire Jean Philippe est une des très belles figures de la Résistance et un pionnier des temps difficiles. Il est de ceux qui ont montré la route de l’Honneur.

Jean Philippe, commissaire de police en poste du 7e arrondissement de Toulouse, s’engage sous l’alias de “Basset” dans Alliance et en devient en 1942 le dirigeant pour les sept départements du Sud-Ouest, participant notamment au sauvetage de plusieurs juifs.

En janvier 1943, après l’occupation par les Allemands de la zone libre, il est sollicité par les autorités de Vichy afin d’établir la liste des juifs de l’arrondissement dont il a la charge : ne voulant pas obéir à un tel ordre, il démissionne de son poste et rentre dans la clandestinité.
Une imprudence de ses camarades a conduit à son arrestation le 28 janvier 1943.

Arrêté par les Allemands, il a été interrogé et torturé

Déporté lui-même en Allemagne dans la prison de Karlsruhe, il a été exécuté le 1er mars 1944.
Jean Philippe rétablit l’honneur de la police française face à la honte des arrestations de la gendarmerie et des policiers au Vél’ d’Hiv’ et partout en France.

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Journée de mémoire au camp de concentration KL Natzweiler-Struthof

Journée de mémoire au camp de concentration KL Natzweiler-Struthof

A l’initiative de l’IHSME (Institut d’Histoire Sociale Mines Energie), La municipalité de Montceau et des associations du bassin minier représentées !

Le récit de cette journée très particulière fait par les participants eux-mêmes ! 

“A l’initiative de l’IHSME (Institut d’Histoire Sociale Mines Energie), représenté par François Duteil son Président une rencontre mémorielle a rassemblé ce jeudi 17 octobre 2019, des délégations de mineurs de Montceau-les Mines, des Potasses d’Alsace et de mineurs Mosellans et Nord Pas de Calais. Mais aussi des agents des IEG (Industries Electriques et Gazières) de Bourgogne , de Franche-Comté ainsi que des adhérents de l’IHSME et des IHS (Institut d’Histoire Sociale) d’Alsace et de Bourgogne dont l’IHSCGT 71. La municipalité de Montceau les Mines y était représentée ainsi que l’ANACR du Bassin Minier et la FNDIRP (Fédération Nationale des Déportés Internés Résistants et Patriotes). Jean-Paul Fossier, bien connu des Montcelliens coordonnait cette délégation.

Au total, plus de 50 personnes.

La présence de Jean Villeret, l’un des derniers survivants du camp de concentration KL Natzweiler-Struthof aura, tout au long du parcours décrit le terrible quotidien des déportés. Réfractaire au Service du Travail Obligatoire (STO) en 1943, il entre en résistance la même année et sur dénonciation il est arrêté par la police française qui le remettra entre les mains de l’autorité militaire allemande. A partir de là, il connaîtra le parcours de l’interné pour finir au camp de concentration de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin) où il arrive en tant que Nacht und Nebel (NN – Nuit et Brouillard), matricule 19410.

Le témoignage de Jean Villeret, nous a valu un travail de tout à chacun sur l’imaginaire de cette vie carcérale, qui aura permis de prendre la mesure de l’insoutenable. Comment des êtres humains peuvent-ils en arriver là ? Jean Villeret, rappellera les mots d’accueil de l’officier SS : ” vous entrez par cette porte, vous ressortirez par là” Montrant au loin le bâtiment surmonté d’une cheminée…

Un temps fort, quand un jeune étudiant Allemand, est venu serrer la main de Jean Villeret, très reconnaissable, il portait son calot de déporté et répondu aux questions de ce jeune qui dégageait toute son émotion dans ses yeux. (5 bus d’étudiants Allemand étaient en visite ce jour)

Préalablement à cette visite du camp, la délégation de l’IHSME c’est rendue au lieu dit “la Sablière” lieu d’exécution pour de nombreux condamnés à mort.

Dans ce lieu mémoriel, on notera la présence de la municipalité de Montceau les Mines représentée par Monsieur Gérard Gronfier, l’ANACR du Bassin Minier représentée par Patrice Jacob, l’IHSCGT 71 représenté par Jean-Pierre Meneghel, Alain Mazuir, Christian Etaix et le Syndicat CGT Mines Energie représenté par Martine De Jesus, Robert Germain, Patrick Bobin, Jean Chomka et Patrice Jaouen.

Précédent un dépôt de gerbe sur le monument en mémoire des résistants de toutes nationalités, Patrick Bobin rappellera l’engagement des mineurs entrés très tôt en résistance. Dans le bassin minier, un peu plus d’un millier de résistants dont la biographie de 200 mineurs engagés a pu être faite. Les premiers Montcelliens déportés au Strutof : les deux frères Rychlick et leur père. Seuls les deux frères rentreront après être passés par Dachau. Ce dépôt de gerbe en mémoire du dernier train en partance pour l’Allemagne après l’évacuation du camp suite à l’avancée des troupes de libération. Dans ce train, se trouvaient des mineurs de charbon de Montceau les Mines, du Nord Pas de Calais, de Moselle et des potasses d’Alsace.

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Une exposition à la mémoire de la déportation et de la résistance

Une exposition à la mémoire de la déportation et de la résistance

L’Amicale française du camp de concentration de Dachau présente, en partenariat avec la municipalité, une exposition itinérante “Le Camp de Concentration de Dachau 1933-1945”, du 16 au 18 octobre, dans la salle des mariages de la mairie.

Une rétrospective qui se veut un support pédagogique à la transmission de la mémoire de la déportation et de la résistance au nazisme, lors de la Seconde Guerre mondiale, à destination de publics variés. Vingt-cinq panneaux expliquent l’historique du camp de Dachau, “maison-mère” de l’univers concentrationnaire nazi, l’organisation méthodique de son fonctionnement, le quotidien du déporté et le processus de déshumanisationg dont il fut victime, jusqu’à la libération du camp.

Ils détaillent également l’historique et la mission de l’association, créée en 1945, par Edmond Michelet, lui-même rescapé du camp de Dachau. L’exposition permet au visiteur de saisir et de comprendre toute l’horreur et l’inimaginable de la déportation, mais aussi, de découvrir et partager toutes les valeurs humaines de résistance et de solidarité qui ont permis aux rescapés, non seulement, de survivre dans le camp, mais de conserver le peu d’humanité que le système totalitaire nazi s’attachait à leur retirer.

Michèle Jubeau-Denis, fille de résistant animera la visite

Elle a été réalisée sur la base de nombreux ouvrages historiques, des archives de l’association, mais aussi et surtout, en s’appuyant sur des témoignages directs (écrits et oraux) des déportés. Michèle Jubeau-Denis, fille du résistant Jean Denis, déporté à Dachau, animera la visite. Elle racontera la vie de son père et répondra aux questions du public.

Exposition ouverte de 9 h à midi et de 13 h 30 à 17 h. Entrée libre.
Rennes. Décès d’André Salaün, vétéran de la 2e DB

Rennes. Décès d’André Salaün, vétéran de la 2e DB

Ouest-France Pascal SIMON. Publié le  

Prothésiste dentaire, apiculteur passionné et porte-drapeau de la 2e Division blindée, André Salaün s’est éteint à l’âge de 96 ans.

C’était il y a neuf mois, le 10 janvier 2019. André Salaün était l’invité d’honneur des vœux de la maire Nathalie Appéré au monde militaire, de la défense et de la sécurité. Ce jour-là, il a reçu l’insigne de chevalier dans l’Ordre national du Mérite. « Je suis très ému », avait tout simplement déclaré ce vétéran de la 2e Division blindée en Extrême-Orient. André Salaün s’est éteint le 10 octobre, au terme de sa 96e année.

Né le 26 octobre 1923, à Brest, André Salaün avait choisi la formation de prothésiste dentaire. En juin 1940, il n’a pas encore 18 ans il veut rejoindre le général de Gaulle à Londres. Ses parents refusent de le laisser partir. Pour fuir les bombardements et le service du travail obligatoire en Allemagne (STO), il se cache dans la campagne brestoise.

Près de trois décennies à porter le drapeau

En février 1945, il incorpore le service de santé des armées. Affecté à la 19e Division d’infanterie sur le front de l’Atlantique, il est volontaire pour aller combattre les Japonais et est muté en Extrême-Orient où il rejoint la 2e Division blindée du général Leclerc. Il servira en Indochine entre 1945 et 1952, où il rencontrera sa future épouse, Marguerite Lecanu. Ils auront huit enfants, 19 petits-enfants et 10 arrière-petits-enfants.

De retour en France, il rejoindra l’hôpital Ambroise-Paré comme prothésiste dentaire et fondera son propre laboratoire, en 1967, à Rennes, rue du Vau-Saint-Germain. Il ne fermera qu’en 1985. André Salaün a été le fondateur de la société ornithologique « L’oiseau club rennais » et un apiculteur amateur passionné (il a eu jusqu’à 350 ruches ) qui venait son miel sur les marchés. Et pendant trente ans, il a été porte-drapeau de la 2e DB, jusqu’au 4 août 2016, et s’efforçait d’être présent aux cérémonies patriotiques.

André Salaün était médaillé militaire, chevalier de l’Ordre National du Mérite et Croix du combattant 1939-1945 et Théâtres d’opérations extérieurs (TOE).

Aude : le 22e Voyage au nom de la Mémoire passera à Lyon, dans le Vercors et au camp des Milles

Aude : le 22e Voyage au nom de la Mémoire passera à Lyon, dans le Vercors et au camp des Milles

Chaque année, le Département organise un voyage destiné aux élèves lauréats du concours national de la résistance pour visiter des lieux de mémoire.

78 jeunes Audois participent au 22e voyage au nom de la Mémoire organisé par les Archives départementales de l’Aude du samedi 19 au lundi 21 octobre.

Le voyage a été créé en 1998 par le Département pour ouvrir sa jeunesse sur le monde, « lui apprendre le respect de la diversité et lui faire partager les valeurs républicaines et démocratiques ». Il est organisé avec l’appui de l’Education nationale et de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre.

Cette année, les élèves, lauréats du concours national de la résistance, mais pas uniquement, puisque le cercle des « invités » a été élargi aux porteurs de projets sur le mémoire, appelés « ambassadeurs de la mémoire » se rendront dans le Sud-Est. Au programme : le centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation, la prison de Montluc, le mémorial Jean Moulin à Caluire, la maison d’Izieu, le musée et mémorial de la Résistance en Vercors, le Camp des Milles à Aix-en-Provence.

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Ça s’est passé un… 8 octobre 1943, 17 jeunes résistants du Loiret étaient assassinés par les Allemands, aux Groues

Ça s’est passé un… 8 octobre 1943, 17 jeunes résistants du Loiret étaient assassinés par les Allemands, aux Groues

Le 8 octobre 1943, à l’aube, 17 jeunes résistants du Loiret tombaient sous les balles des soldats allemands, sur le champ de tir des Groues, à Saint-Jean-de-la-Ruelle. C’était il y a 76 ans.

Ils avaient juré de « servir avec honneur, en tous lieux et jusqu’à la libération totale du territoire français ». Ils le payèrent de leur vie.

Au petit matin du 8 octobre 1943, 17 jeunes résistants étaient fusillés par les soldats allemands, sur le champ de tir des Groues, à Saint-Jean-de-la-Ruelle. Ils avaient entre 20 et 38 ans, étaient ouvriers, bûcherons ou cheminots, Orléanais, Loiretains ou Berrichons.

En 2013, 70 ans après les faits, certains ont appellé à se souvenir de « ceux du groupe Chanzy« , dans les colonnes de La République du Centre notamment. Professeur d’histoire à la retraite, membre du cercle Jean-Zay et ancien jury du concours national de la Résistance, l’Orléanais Michel Lesseur faisait partie de ceux-là. À maintes reprises, il avait travaillé sur le sujet avec ses élèves, à partir, notamment, d’un ouvrage publié en 1993 par André Chêne, Ceux du groupe Chanzy.

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« Le chant des partisans », un hymne français de la seconde guerre mondiale à l’histoire bien singulière

« Le chant des partisans », un hymne français de la seconde guerre mondiale à l’histoire bien singulière

AFP

Le mythe voulait que « le Chant des partisans » soit né dans les maquis. Mais la plus célèbre chanson française de la Seconde guerre a été composée à Londres par une Russe fière des exploits de partisans soviétiques, rappelle une exposition à Paris.

La guitare d’Anna Marly, aristocrate née Anna Betoulinsky en 1917 à Pétrograd en pleine révolution d’Octobre et exilée en France peu après et le manuscrit original sont des pièces phares d’une exposition au musée de l’Ordre de la Libération dédiée jusqu’au 5 janvier à la création de cet hymne de la Résistance.

Compositrice, guitariste, danseuse et chanteuse dans les cabarets parisiens, elle prend le nom de scène Marly. La guerre la contraint à un nouvel exil, en Angleterre, où elle tourne dans les cercles russophones résistants et s’engage comme cantinière dans les Forces françaises libres.

C’est en 1942 à Londres, après avoir lu le récit de la bataille de Smolensk qui a marqué l’arrêt de l’offensive allemande sur le front de l’Est en 1941, qu’elle écrit la musique et les paroles en russe de la « La Marche des partisans » qu’elle interprétera elle-même et qui deviendra « Le Chant des partisans ».

Marly, Kessel, Druon

En 1943, Joseph Kessel, fils de Juifs de culture russe, aviateur et romancier et son neveu Maurice Druon écrivent les paroles en français, poussés par le résistant Emmanuel d’Astier de la Vigerie.

« Un peuple qui n’a pas de chanson est un peuple qui ne peut pas se battre« , disait Joseph Kessel qui a combattu pendant les deux guerres.

Emmanuel d’Astier de la Vigerie qui avait pour sa part écrit les paroles pour une autre chanson d’Anna Marly, la « Complainte des partisans », réinterprété en 1969 en anglais par Leonard Cohen, voulait que les auteurs gardent l’anonymat.

« Marly, Kessel, Druon qui ont écrit cela à Londres autour du thé et des sandwichs, cela n’apporterait pas beaucoup de crédibilité au chant des maquis. Il faut qu’on s’imagine qu’il surgit de la France occupée et appartient à tous les maquisards« , souligne Lionel Dardenne, commissaire de l’exposition.

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