Catégorie : Actualité de la Déportation

Premier panneau d’une fresque, bientôt installée dans un parc qui portera son nom dans la Ville d’Annemasse .

Premier panneau d’une fresque, bientôt installée dans un parc qui portera son nom dans la Ville d’Annemasse .

Mila Racine, dans la forêt entre Annemasse et la Suisse.
Premier panneau d’une fresque, bientôt installée dans un parc qui portera son nom dans la Ville d’Annemasse .
Merci à la mairie et aux élus, via la médiathèque, d’avoir proposé ce fabuleux projet à The Tribe !
« Mila est la deuxième enfant de Georges et Berthe (Bassia) Hirsch dont le patronyme francisé devient Racine. Elle a un frère aîné Emmanuel et une sœur cadette Sacha. En 1926, la famille, fuyant le régime bolchevique, s’installe à Paris. Lors de la défaite de 1940, elle se réfugie à Toulouse et s’établit peu après à Luchon.
Mila Racine œuvre dans la Résistance du 5 janvier 1942 au 21 octobre 1943 (Toulouse, Gurs, Saint-Gervais, Nice, Annemasse) sous la responsabilité de Tony Gryn. Jeune de la WIZO (Women International Zionist Organisation) repliée à Toulouse puis à Luchon, elle apporte assistance aux internés des camps, spécialement à Gurs.
En 1942, elle gagne Saint-Gervais, en Haute-Savoie, où elle dirige un groupe local du Mouvement de jeunesse sioniste (MJS) qui vient d’être créé pour venir en aide aux Juifs en danger. Elle part ensuite pour Annecy. Elle fait partie des fondateurs de la filière clandestine vers la Suisse, dont son frère Emmanuel dit « Mola », travaillant en étroite collaboration avec Georges Loinger, est l’organisateur. Après l’armistice de Cassibile signé par l’Italie avec les Alliés en septembre 1943, les Juifs de la zone alpine se réfugient à Nice. Mila Racine entreprend alors de conduire des convois d’enfants et d’adultes vers Annemasse pour leur faire traverser la frontière suisse.
Le 21 octobre 1943, le convoi qu’elle dirige avec Roland Epstein est intercepté par les Allemands à Saint-Julien-en-Genevois, et conduit à Annemasse à la prison de l’hôtel Pax, siège de la Gestapo. Le choc de cette arrestation paralyse le travail de l’organisation pendant une longue période.
Le maire d’Annemasse, Jean Deffaugt, parvient à faire libérer quelques enfants, dont un bébé de quatorze mois. Il propose à Mila un plan d’évasion, mais elle refuse, craignant des représailles sur les enfants.
Ayant tu son identité juive, Marie Anne Racine est détenue à la prison Montluc de Lyon, puis déportée, via Compiègne, vers le camp de Ravensbrück, avant d’être transférée à Mauthausen pour réparer les voies ferrées détruites par les bombardements alliés. Arrivée le 7 mars 1945 à Amstetten, elle y meurt le 20 lors d’un bombardement.
Roland Epstein reviendra lui de déportation.
La mémoire de Mila Racine est associée à celle de Marianne Cohn, qui prit sa relève dans le convoyage des Juifs. Elle aussi connut une fin prématurée en raison de ces activités. »
Fabrice Grenard : « Travailler autour de la mémoire de la Résistance »

Fabrice Grenard : « Travailler autour de la mémoire de la Résistance »

Fabrice Grenard, historien et fondateur de la Fondation de la Résistance, était l’Invité d’Hubert Coudurier sur Tébéo et TébéSud à l’occasion de la sortie de son livre « Ils ont pris le maquis » aux Éditions Tallandier.

“La Fondation de la Résistance a été créée en 1993 par un collectif d’anciens résistants et des historiens avec l’idée qu’une fois disparus il y ait une France qui puisse continuer à travailler autour de la mémoire”.

“La Résistance naît dès l’été 1940. Il y a un moment très symbolique le 11 novembre 1940, à Paris il y a la grande manifestation des lycées et des étudiants parisiens, à Brest aussi, alors qu’il était interdit de commémorer l’armistice qui était une victoire française”.

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Retirada : un fonds d’archives exceptionnel bientôt numérisé

Retirada : un fonds d’archives exceptionnel bientôt numérisé

La France et l’Espagne ont convenu, en marge du sommet franco-espagnol de Barcelone du 19 janvier, de numériser les archives de l’Ofpra, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides. Un fonds de centaines de milliers de documents concernant 140 000 exilés, et aujourd’hui leurs descendants.

Après la Loi sur la Mémoire démocratique, votée en octobre 2022, cette ouverture du fonds français de l’Opfra représente une nouvelle étape très importante pour les descendants des victimes du franquisme. En l’occurrence ces 140 000 exilés (et leurs enfants) placés sous la protection de la France jusqu’en 1979.

Exposition : Déportées à Ravensbrück, 1942-1945

Exposition : Déportées à Ravensbrück, 1942-1945

Archives nationales | du 3 février au 16 juin 2023

Les Archives nationales présentent l’exposition « Déportées à Ravensbrück, 1942-1945 ». Cette exposition fait revivre l’itinéraire de seize femmes déportées depuis la France pour faits de résistance, d’abord en France, puis au camp de Ravensbrück, en Allemagne. Les documents, pour certains inédits, et les objets originaux rassemblés dans ce parcours retracent les conditions extrêmes dans lesquelles ces femmes réussirent à vivre ou survivre.

  •  De l’arrestation à la déportation

Des fonds privés d’une grande richesse, collectés auprès d’associations, d’anciennes déportées et de leurs proches, permettent d’éclairer les conditions de détention des femmes emprisonnées en France puis déportées à Ravensbrück. Parmi les documents remarquables issus de ces archives, sont exposés des lettres et billets clandestins rédigés en prison avant le départ pour l’Allemagne. Ces écrits fragiles dévoilent une détention ponctuée de violences et un engagement sans faille contre l’occupant. Des documents et objets ramenés de Ravensbrück, notamment des portraits dessinés, font revivre ces femmes déportées et sont les témoins précieux de leur quotidien.

  • Raconter le quotidien et l’après

Des fonds privés d’une grande richesse, collectés auprès d’associations, d’anciennes déportées et de leurs proches, permettent d’éclairer les conditions de détention des femmes emprisonnées en France puis déportées à Ravensbrück. Parmi les documents remarquables issus de ces archives, des lettres et billets clandestins rédigés en prison avant le départ pour l’Allemagne. Ces écrits fragiles dévoilent une détention ponctuée de violences et un engagement sans faille contre l’occupant. Des documents et objets ramenés de Ravensbrück, notamment des portraits dessinés, font revivre ces femmes déportées et sont les témoins précieux de leur quotidien.

Commissariat scientifique
Lucile Chartain, chargée d’études documentaires au département Exécutif et Législatif, Archives nationales
Marine Garnier, chargée d’études documentaires au département de la Justice et de l’Intérieur, Archives nationales.

Informations pratiques
Entrée libre et gratuite
Ouverture du lundi au samedi du 9h45 à 16h45
Fermé le dimanche et les jours fériés : voir le détail

Résistance civile aux rafles de Juifs pendant l’été 1942

Résistance civile aux rafles de Juifs pendant l’été 1942

 

Le site Gallica est décidément une source inépuisable de documents et on y fait parfois des découvertes étonnantes ! C’est le cas avec le document que nous présentons ci-dessous. Intitulé « Informations sur les atrocités nazies », le texte, daté du 7 septembre 1942, a été tapé à la machine à écrire  pour probablement être ensuite imprimé  « avec les moyens du bord » en recto-verso et diffusé sous le manteau. Il s’agit ici du numéro 1 d’une série de 3, mais sur Gallica, le numéro 2 n’est pas proposé et semble donc avoir été perdu.

Relevant de la Résistance civile, cette feuille volante a pour objet de dénoncer les rafles et les déportations massives de Juifs de l’été 1942, « commencées le 16 Juillet dans toute la zone occupée », avec une référence explicite dès le début à la rafle du Vel d’Hiv. On ignore qui sont le ou  les rédacteurs ou rédactrices de cette série de textes, ni si il ou elle appartenait à un  mouvement de résistance structuré. Notre hypothèse, c’est qu’il y a au moins deux rédacteurs ou rédactrices, par la différence de style, les derniers textes du verso ayant un ton plus mordant et plus ironique. Il semble que les auteurs vivaient dans la zone-nord, compte tenu des informations nombreuses  données sur Drancy et  Pithiviers.

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Témoignage d’Henri Borlant

Témoignage d’Henri Borlant

En juillet 1942, Henri Borlant et sa famille sont déportés au camp d’Auschwitz alors qu’ils pensaient se rendre dans des usines ou des champs pour travailler.

Avec
  • Henri Borlant Auteur.

À la veille de la déclaration de guerre, Henri Borlant est réfugié dans le Maine-et-Loire après avoir quitté le 13è arrondissement de Paris. À la rentrée des classes, il est inscrit à l’école libre, sous sa véritable identité, car dit-il, « on était pas cachés, on était réfugiés ».

Il raconte que, pendant longtemps, son père a cru que l’étoile juive allaient les protéger. Mais le 15 juillet 1942, alors qu’il vivait sans crainte, un camion de soldats allemands s’arrête en bas de chez lui avec pour ordre d’arrêter toutes personnes âgées de 15 à 50 ans. Henri Borlant, deux de ses frères et sœurs ainsi que sa mère figurent sur la liste : « on croyait qu’on nous amenait pour travailler. » Les frères sont séparés de leur sœur et de leur mère qui retrouve finalement le foyer familial quelques jours plus tard. Les enfants Borlant sont quant à eux transportés et entassés dans des wagons à bestiaux, hommes et femmes séparés, trois jours et trois nuits durant, avant d’arriver à Auschwitz sans passer par Drancy.

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Pierrette ROSSI, née Brochay, s’est éteinte à 103 ans

Pierrette ROSSI, née Brochay, s’est éteinte à 103 ans

Pierrette ROSSI, née Brochay, s’est éteinte à 103 ans !
1918-2022. Le 21 juillet 2021 disparaissait Jeanne BORZAKIAN.
L’Association de Défense des Valeurs de la Résistance (ADVR), fondée par Robert Chambeiron, secrétaire général
adjoint du Conseil National de la Résistance, se rassemblera autour de Pierrette Rossi et de Jeannette Borzakian le
14 décembre 2018 pour leur rendre un hommage amical à lʼoccasion de leur centenaire.
Pierrette ROSSI est née à Lyon le 7 février 1918. Elle fait partie des rares Français qui ont vraiment entendu, le 18 juin 1940, lʼappel du général de Gaulle qui lui redonne un peu dʼespoir.
Révoltée par la Collaboration, elle rejoint le mouvement Combat en septembre 1941. Son emploi à lʼinspection académique lui permet dʼavertir les jeunes instituteurs requis pour le STO et elle les aide à y échapper. Agent de liaison, elle participe à des transports et distributions de tracts.
Recherchée, elle devient clandestine sous le nom de Marie Dupont.
Elle travaille au service social de Combat dans le département de lʼAIN. Sa mission consiste à aider les familles de déportés, fusillés et emprisonnés. Menacée dʼarrestation elle change de secteur et devient responsable départementale du service social de
Combat à Lyon. Dénoncée par une de ses adjointes qui a été arrêtée,elle est arrêtée à son tour en juillet 1944 puis déportée puis déportée à Ravensbrück où elle arrive au terme dʼun terrible voyage de 11 jours.
Au camp elle sʼattache à rester digne et solidaire de ses camarades… et à saboter les pièces quʼelle fabrique dans les usines de guerre du Reich.
A lʼévacuation du camp, lors des marches de la mort, elle parvient à sʼenfuir. Après la guerre Pierrette Rossi devient psychologue et chercheuse en pédagogie.
Procès Papon

Procès Papon

information importante concernant le procès Papon, cela vient de tomber :
« Après l’ouverture, par arrêté du 28 mars 2022, des dossiers de procédure issus des fonds des différentes juridictions chargées de l’examen de ces procès et de leurs dossiers de suivi par les services centraux du ministère de la Justice, sont désormais rendues accessibles à tous les archives des cabinets des gardes des Sceaux en lien avec ces procès et leurs suites, ainsi que trois dossiers de procédures examinées par le Conseil d’État après la condamnation de Maurice Papon, en 1998. Ces documents sont conservés sur le site de Pierrefitte-sur-Seine des Archives nationales.
Désormais, l’ensemble des archives des procès impliquant Maurice Papon sont accessibles à quiconque en fait la demande, ce qui représente plusieurs centaines de dossiers. Pour en faciliter le repérage, un état des sources conservées dans les services publics d’archives concernés est mis en ligne sur le portail national France Archives. »
Rencontres élèves/résistants-déportés

Rencontres élèves/résistants-déportés

Ce matin, au lycée Jean Monnet de Cognac, rencontre entre 80 élèves de terminale, leurs professeurs, Madame Christie, proviseure et Jean Lafaurie, résistant déporté à Dachau après avoir participé à la révolte de la centrale d’Eysses. Beaucoup de questions pertinentes de la part des jeunes, un beau projet pour transmettre la Mémoire, un moment très riche ! Merci à la direction du lycée d’avoir permis à 4 élèves engagés dans la transmission de la Mémoire d’avoir pu déjeuner avec nous afin d’affiner leur projet et d’approfondir leurs connaissances avec Jean. Rendez-vous est pris pour le mois de mai, lors de la prochaine venue de Jean en Charente !
« L’Histoire d’Annette Zelman »

« L’Histoire d’Annette Zelman »

Mercredi 25 janvier, 21h10, sur France 2, « L’Histoire d’Annette Zelman », un beau et puissant téléfilm adapté de mon livre « Dénoncer les Juifs sous l’Occupation ». Ce projet de fiction sur cette affaire emblématique de l’antisémitisme ordinaire et des conséquences tragiques de la délation sous l’Occupation était porté depuis de longues années par mon amie Paule Zajdermann. Il a abouti grâce à la productrice Patricia Boutinard Rouelle. Le résultat dépasse toutes les espérances. Un scénario finement ciselé par Emmanuel Salinger, une réalisation superbe et intelligente de Philippe Le Guay, des actrices (Ilona Bachelier, Julie Gayet, Guilaine Londez, etc.) et acteurs (Vassili Schneider, Laurent Lucas, Daniel Cohen, etc.) merveilleux. Une réussite rare, et un grand moment d’émotion à la fin avec l’apparition de la petite sœur d’Annette, Michèle, 94 ans, lumineuse et pleine de vie, de cette vie qui a été volée à sa sœur, « coupable » d’avoir aimé un non-Juif dans le Paris de 1941-1942…