Auteur/autrice : JNR-CPL

Résistance et Conscience Bretonne 1940-1945

Résistance et Conscience Bretonne 1940-1945

Samedi 23 mai 2020,nouveauté chez Yoran Embanner : Résistance et Conscience Bretonne 1940-1945- l’hermine contre la croix gammée de Jean-Jacques Monnier
Préface de Mona Ozouf

D’où vient cette image brouillée qui a vu un magazine parisien titrer : Ils ont des chapeaux ronds… vivent les nazillons. En fait, c’est l’attitude d’une partie des militants bretons qui en est en très grande partie responsable.

Certains ont effectivement collaboré avec l’occupant, espérant profiter des circonstances pour obtenir des nouvelles autorités ce que la République française avait refusé aux Bretons, en particulier la reconnaissance de leur langue et de leur culture. Loin de cette chimère, de nombreux militants bretons ont eux participé en revanche à toutes les formes de résistance. D’une façon plus large, nombre de résistants étaient animés d’une forte conscience bretonne et l’ont démontré par la suite, du colonel Rémy à Charles Tillon en passant par Jacques de Bollardière et beaucoup d’autres, plus anonymes. En enquêtant pendant 8 ans sur des centaines de cas, en accumulant les témoignages de résistants, aujourd’hui très âgés ou disparus, l’auteur présente un kaléidoscope, qui, peu à peu, révèle une autre Bretagne militante, celle de l’antinazisme, incroyablement plurielle et attachante.

Un travail sérieux et accessible qui met en lumière un aspect important et méconnu de la réalité historique.

Né à Londres à la fin de la guerre parce que ses parents avaient rejoint les Forces Françaises Libres, Jean-Jacques Monnier, docteur ès lettres, professeur d’histoire et chercheur, auteur de nombreux articles historiques et de plusieurs livres, a déjà publié un ouvrage sur le comportement politique des Bretons(1945-1994) et coordonné une série d’ouvrages collectifs sur l’histoire de la Bretagne.

Prix Camille Le Mercier d’Erm de l’Association des Ecrivains bretons 2008

Broché
15,5 x 22 cm
400 pages
Cahier photos noir et blanc de 16 pages
ISBN 978-2-916579-09-2

prix 20 euros

https://www.yoran-embanner.com/histoire/43-resistance-et-conscience-bretonne-1940-1945.html

Huit héroïnes de la Seconde Guerre mondiale que vous devez connaître

Huit héroïnes de la Seconde Guerre mondiale que vous devez connaître

Pensez à un acte d’héroïsme en temps de guerre.

Imaginez-vous un homme ou une femme agissant avec courage ?

Trop souvent, le rôle des femmes pendant les conflits n’est pas reconnu.

C’est pourquoi, pour commémorer le 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale cette année (la guerre a pris fin en Europe le 8 mai), nous célébrons huit femmes dont la bravoure et les réalisations les distinguent des millions d’autres qui ont fait preuve de courage dans ce conflit dévastateur.

Cheng Benhua : accueillir la mort avec un sourire

Cheng Benhua était une héroïne de la résistance qui a combattu les Japonais après qu’ils aient envahi la Chine en 1937.

Une photo d’elle prise peu avant sa mort à la baïonnette est devenue l’image emblématique d’une héroïne sans peur.

Elle a été prise par un photographe japonais qui a fait la chronique de ses derniers moments, après qu’elle ait été capturée pendant les combats et emprisonnée.

Elle avait été violée par ses ravisseurs à plusieurs reprises, mais cela n’a pas brisé son esprit.

Sur l’image, elle semble sourire face à la mort, les bras repliés sur sa poitrine, la tête relevée pour rencontrer l’œil de l’objectif en forme de défi.

Sa pose est commémorée par une statue de cinq mètres à Nankin, elle-même le site de l’un des pires massacres de la guerre, lorsque jusqu’à 300 000 hommes, femmes et enfants chinois ont été massacrés par les troupes japonaises.

Elle avait 24 ans lorsqu’elle est morte en 1938, un an avant que la guerre n’arrive en Europe, mais un an après le début de la guerre pour les Chinois.

Cheng Benhua avait « la personnalité la plus marquante, la plus impressionnante et la plus digne de respect » parmi les millions de morts, a déclaré l’historien chinois et directeur du musée, M. Fan Jianchuan, au Quotidien du peuple en 2013.

Noor Inayat Khan : la princesse espionne

Princesse indienne et espionne britannique, Noor Inayat Khan était la descendante directe du Sultan Tipu, le souverain musulman de Mysore au XVIIIe siècle.

Fille d’un père indien – un professeur soufi – et d’une mère américaine, elle est née à Moscou et a étudié à la Sorbonne à Paris.

Ses compétences linguistiques lui ont valu une place au sein du Special Operations Executive (SOE) britannique – des agents infiltrés qui ont été parachutés en France occupée pendant la guerre pour perturber les activités nazies par le sabotage, assurer la liaison avec la résistance française et espionner les mouvements de troupes.

Elle a travaillé comme opératrice radio – la première femme à assumer ce rôle dangereux – et changeait constamment de lieu pour éviter d’être repérée.

Elle a fini par être capturée par la police nazie, la Gestapo, interrogée et torturée.

Elle a tenté de s’échapper à plusieurs reprises – une fois, elle a failli s’enfuir par-dessus les toits.

Après chaque tentative, les conditions de son emprisonnement et de ses interrogatoires se sont aggravés, mais on pense qu’elle n’a jamais donné d’informations utiles aux Allemands, qui ne la connaissaient que par son nom de code Madeleine et ne savaient même pas qu’elle était indienne.

En septembre 1944, Inayat Khan et trois autres agents féminins du SOE furent transférés au camp de concentration de Dachau, où ils furent fusillés le 13 septembre.

Pour son courage, Inayat Khan a reçu à titre posthume la George Cross britannique et une Croix de Guerre française avec une étoile d’or. Elle existe également un monument dédié à sa bravoure dans les jardins de Gordon Square à Londres.

« Noor Inayat Khan continue d’inspirer encore aujourd’hui, non seulement pour sa bravoure exemplaire, mais aussi pour les principes qu’elle défendait », a déclaré Shrabani Basu, auteur de Spy Princess, The Life of Noor Inayat Khan, à la BBC.

« Bien qu’elle était soufie et qu’elle croyait en la non-violence, elle a fait le plus grand sacrifice – sa vie – dans la lutte contre le fascisme », a-t’il ajouté.

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À l’origine de la sécurité sociale

À l’origine de la sécurité sociale

Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, le communiste Ambroise Croizat, présente en 1946 l’utopie humaniste qu’on appelle déjà la sécurité sociale, issue du programme du Conseil national de la Résistance. On est en avril 1946, lors de l’installation du conseil central de la sécurité sociale de la Région parisienne, et chacun des mots utilisés prend une signification particulière aujourd’hui.

Ambroise Croizat : « Nous avons en discussion un texte qui tend à généraliser par palier la sécurité sociale à toute la nation française. Cette révolution, excusez-moi cette formule, est attendue par tout le pays.

Nous construirons le grand édifice social qui prévoit dans son cadre toutes les améliorations possibles. Il est permis d’envisager que demain la sécurité sociale assurera à tous les hommes et à toutes les femmes une certitude quant à leur possibilité de vie, la prévention des accidents et leur réparation, l’indemnisation de toutes les pertes de travail, tel que le chômage et l’assurance contre tous les risques sociaux.

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Les enfants de la Résistance

Les enfants de la Résistance

Tome 6 : Désobéir !

Scénario : Vincent Dugomier
Dessins et couleurs : Benoît Ers

Le Lombard

Le vent tourne…

L’Allemagne a décidé de faire venir de force des travailleurs français pour faire tourner ses usines. Le STO est instauré. François, Lisa et Eusèbe décident d’aider les récalcitrants à fuir. Mais les autorités ont aussi créé la Milice française et c’est une menace supplémentaire qui se profile pour tous les résistants…

En 1943, l’armée allemande connaît ses premières défaites d’envergure, notamment lors de la bataille de Stalingrad. En France, la répression se durcit et pour Lisa, Eusèbe et François, les enfants de la Résistance, un nouveau combat se dessine : la lutte contre le service du travail obligatoire (STO) qui concerne les Français nés entre 1920 et 1922. Mais poursuivre ses actions devient de plus en plus risqué et compliqué pour le trio. En qui faire confiance pour  développer le réseau du Lynx ?

Vincent Dugomier et Benoît Ers signent une fois de plus un épisode très réussi d’une série tous publics remarquable. Le scénario prend place au coeur d’événements historiques précis et permet au lecteur d’apprendre beaucoup de choses tant au sujet du quotidien des civils sous l’occupation que des activités de la Résistance. De plus, certains thèmes évoqués, comme la mode des zazous, ont rarement été mis en avant. Une matière foisonnante au sein de laquelle Vincent Dugomier conserve cependant un espace pour faire grandir et évoluer ses héros, en abordant notamment les doux sentiments qui se précisent entre Eusèbe et Lisa.

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Des dizaines de pavés faits de pierres tombales juives ont été découverts lors de travaux de réaménagement dans lun quartier touristique de Prague. Les noms des morts ne sont pas identifiables car les pierres tombales ont été brisées pour former des pavés. Les pierres semblent provenir de différents cimetières. Les dirigeants communautaires prévoient de les rassembler pour former un mémorial dans l’ancien cimetière juif de Prague dans le quartier de Žižkov

Hommage à Cécile Rol-Tanguy

Hommage à Cécile Rol-Tanguy

mémoire

Hommage à Cécile Rol-Tanguy

Cécile Rol-Tanguy est décédée le 8 mai 2020 à l’âge de 101 ans. Avec elle disparaît une des dernières figures de la Résistance intérieure française.

En accord avec sa famille, la Ville lui a rendu un dernier hommage, au passage du convoi funéraire. Ses funérailles ont eu lieu dans l’intimité familiale.

Publié le

Communiqué du maire, Marc Gricourt

C’est avec une profonde émotion que nous avons appris, dans un jour si particulier qu’est la commémoration des 75 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale, la disparition, de Cécile Rol-Tanguy à l’âge de 101 ans, héroïne de la Résistance et de la Libération, dont l’action restera un exemple de dévouement à la cause de la Liberté.

Alors que l’engagement des femmes dans la Résistance française fut longtemps occulté, de nombreuses héroïnes de l’ombre, qui ont refusé l’Occupation, ont joué un rôle décisif dans le combat contre Vichy et l’occupant nazi. Cécile Rol-Tanguy en est le parfait exemple.

Porteuse des plus hautes distinctions de la République, elle a, tout au long des quatre années d’Occupation, occupé le rôle d’agent de liaison en transportant des armes, des messages et des tracts. Elle a notamment tapé l’ordre de l’insurrection parisienne dicté par son mari, Henri Rol-Tanguy devenu le chef militaire des Forces Françaises de l’Intérieur d’Île-de-France, et qui aboutira huit jours plus tard à la Libération de la capitale.

Tout au long de sa vie, Cécile Rol-Tanguy a tenu à faire vivre la mémoire de la Résistance tout en s’investissant dans d’autres combats tels que militer en faveur de la paix, de la liberté, des droits des femmes en s’opposant à toute forme d’intolérance.

Blois a eu le plaisir et l’honneur de l’accueillir en voisine à plusieurs occasions notamment lors de l’inauguration de lieu portant le nom de personnages emblématiques de la Résistance tels que la place Rol-Tanguy le 7 septembre 2008, le mail Pierre-Sudreau et la promenade Mendès-France le 6 septembre 2009 ainsi qu’à la cérémonie d’obsèques de Pierre Sudreau le 28 janvier 2012.

Mes pensées vont aujourd’hui à l’ensemble de sa famille et je tiens à leur adresser en mon nom et au nom du conseil municipal de Blois mes plus sincères condoléances.

Communiqué de la famille Rol-Tanguy

Cécile Rol-Tanguy est décédée ce jour 8 mai 2020 à 12 h 10, à son domicile de Monteaux (Loir-et-Cher), à l’âge de 101 ans. Avec elle disparaît une des dernières figures de la Résistance intérieure française et plus précisément de la Libération de Paris en août 1944.

Porteuse des plus hautes distinctions de la République (grand officier de la Légion d’honneur, grand croix dans l’ordre national du Mérite, médaille de la Résistance, croix du combattant volontaire de la Résistance), elle était emblématique de la place de femmes dans le combat contre Vichy et l’occupant nazi. Cécile Rol-Tanguy soulignait toujours qu’elle n’acceptait ces décorations qu’en hommage à toutes les femmes de l’ombre, rouages indispensables de la lutte clandestine. Aux déportées, aux internées, à toutes celles assassinées par l’ennemi et pourtant si souvent oubliées à l’heure de la victoire. À toutes les femmes qui, comme elle, une fois la guerre terminée, reprirent simplement leur place dans la vie quotidienne de leur famille et du pays.

Née Cécile Le Bihan le 10 avril 1919, elle était la fille unique de François Le Bihan, ouvrier électricien, militant du Parti communiste français depuis sa création en 1920 et dirigeant syndical de la CGT, déporté-résistant mort à Auschwitz en 1943 et de Germaine Jaganet, femme au foyer et résistante, elle aussi.

L’engagement de Cécile Rol-Tanguy date de 1936, du Front populaire et de la guerre d’Espagne. C’est au syndicat des métaux CGT de Paris, où elle est employée, qu’elle rencontre Henri Tanguy, dirigeant des métallos parisiens, combattant volontaire dans les Brigades internationales aux côtés de la République espagnole attaquée par Franco. Ils se marient en 1939, juste avant la guerre durant laquelle il est mobilisé en première ligne.

Dès la fin juin 1940, alors qu’elle vient de perdre leur premier enfant, Françoise, le jour de l’entrée de la Wehrmacht dans Paris, elle rejoint ce qui deviendra la Résistance. Elle tape des tracts, des journaux syndicaux et autres documents illégaux de la CGT interdite et travaille pour les avocats communistes qui défendent les premiers emprisonnées du régime de Vichy.

Le 18 août 1940, elle accueille Henri Tanguy à Paris, tout juste démobilisé. Le jour même, elle le met en contact avec les cadres clandestins de la CGT. Quatre ans plus tard, jour pour jour, elle tapera l’ordre de l’insurrection parisienne que son mari — devenu le colonel Rol, chef militaire régional des FFI de l’Île de France — lui dictera à l’aube de la semaine insurrectionnelle victorieuse de la capitale. Entre temps, le couple a plongé dans la clandestinité dès octobre 1940. Elle vivra alors, aux côtés de son époux dont elle est l’agent de liaison, la vie clandestine des résistants. Elle donnera aussi le jour — en mai 1941 et novembre 1943 — à deux enfants, Hélène et Jean.

Elle participera à la semaine insurrectionnelle de Paris du 19 au 26 août 1944, au cœur de la décision et de l’action, dans le PC souterrain du colonel Rol, sous la place Denfert-Rochereau. Elle sera la seule femme présente quand le général De Gaulle recevra l’état-major des FFI d’Île-de-France, le 26 août 1944 à l’Hôtel de Ville. Cécile et Henri Rol-Tanguy, avec Lucie et Raymond Aubrac, resteront comme les deux couples symboles de la Résistance intérieure française. Après-guerre, elle donnera naissance à deux autres enfants, Claire (1946) et Francis (1953) et demeurera l’indispensable collaboratrice de son mari.

Jusqu’à son dernier souffle, Cécile Rol-Tanguy témoignera de sa fidélité à l’utopie généreuse du communisme, à ses engagements de jeunesse pour la justice sociale et l’émancipation des femmes.

À la suite de son mari, décédé en 2002, Cécile était également présidente de l’Anacr (association nationale des Anciens combattants de la Résistance) et présidente d’honneur de l’Acer/Aver (amis des combattants en Espagne républicaine/amicale des volontaires en Espagne républicaine). Jusqu’en 2014, elle animera régulièrement des échanges sur la Résistance avec des collégiens et lycéens. Enfin, en août 2019, elle assistera aux cérémonies du 75e anniversaire de la Libération de Paris.

Monteaux, le 8 mai 2020

Une histoire du Conseil National de la Résistance (CNR)

Une histoire du Conseil National de la Résistance (CNR)

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Ce documentaire retrace l’histoire du CNR, Conseil national de la Résistance, et de son programme. Réalisatrice : Jeanne Menjoulet. Produit par le Centre d’Histoire Sociale (CHS) Ce film a été réalisé à l’occasion de la parution, aux éditions Codhos, du livre « Les jours heureux – dans les archives Conseil National de la Résistance Louis Saillant », livre collectif dirigé par Michel Pigenet et Rossana Vaccaro. Nous retrouvons, dans ce documentaire, les historiens Claire Andrieu et Michel Pigenet, Rossana Vaccaro, responsable des archives au CHS, le politologue Jean-Marie Pernot, ainsi qu’André Saillant, le fils de Louis Sailant, le dernier président du CNR. Outre bien-sûr les images d’archives du Centre d’Histoire Sociale (en particulier celles tirées du fonds CNR/Saillant), les crédits images sont les suivants : – Archives départementales de la Savoie http://www.savoie-archives.fr/ – Archives départementales de l’Ain http://www.archives.ain.fr/fr – Bibliothèque Nationale de France https://gallica.bnf.fr – Bibliothèque municipale de Lyon http://numelyo.bm-lyon.fr – Archives municipales d’Ivry http://cabinetdecuriosites.ivry94.fr/… – IHS-CGT http://www.ihs.cgt.fr – Newsreel U.S. Domaine public https://archive.org/details/universal… – TIGER Forum 2014 Welfare state Interview Denis Kessler Musique : Joakim Karud http://www.joakimkarud.com/use-my-music/ Remerciements à Marcel Trillat Harmonica, Chant des partisans Remerciements à Paul Boulland (lecture en voice over de la traduction archive filmée américaine)
Disparition de Cécile Rol-Tanguy

Disparition de Cécile Rol-Tanguy

La famille Rol-Tanguy communique :

Cécile ROL-TANGUY est décédée ce jour 8 mai 2020 à 12 h 10, à son domicile de Monteaux (Loir-et-Cher), à l’âge de 101 ans. Avec elle disparaît une des dernières figures de la Résistance intérieure française et plus précisément de la Libération de Paris en août 1944.

Porteuse des plus hautes distinctions de la République (Grand Officier de la Légion d’honneur, Grand Croix dans l’Ordre national du Mérite, Médaille de la Résistance, Croix du Combattant Volontaire de la Résistance), elle était emblématique de la place de femmes dans le combat contre Vichy et l’occupant nazi. Cécile ROL-TANGUY soulignait toujours qu’elle n’acceptait ces décorations qu’en hommage à toutes les femmes de l’ombre, rouages indispensables de la lutte clandestine. Aux déportées, aux internées, à toutes celles assassinées par l’ennemi et pourtant si souvent oubliées à l’heure de la victoire. A toutes les femmes qui, comme elle, une fois la guerre terminée, reprirent simplement leur place dans la vie quotidienne de leur famille et du pays.

Née Cécile LE BIHAN le 10 avril 1919, elle était la fille unique de François LE BIHAN, ouvrier électricien, militant du Parti Communiste Français depuis sa création en 1920 et dirigeant syndical de la CGT, déporté-résistant mort à Auschwitz en 1943 et de Germaine JAGANET, femme au foyer et résistante, elle aussi.

L’engagement de Cécile ROL-TANGUY date de 1936, du Front Populaire et de la guerre d’Espagne. C’est au Syndicat des Métaux CGT de Paris, où elle est employée, qu’elle rencontre Henri TANGUY, dirigeant des métallos parisiens, combattant volontaire dans les Brigades Internationales aux côtés de la République espagnole attaquée par Franco. Ils se marient en 1939, juste avant la guerre durant laquelle il est mobilisé en première ligne.

Dès la fin juin 1940, alors qu’elle vient de perdre leur premier enfant, Françoise, le jour de l’entrée de la Wehrmacht dans Paris, elle rejoint ce qui deviendra la Résistance. Elle tape des tracts, des journaux syndicaux et autres documents illégaux de la CGT interdite et travaille pour les avocats communistes qui défendent les premiers emprisonnées du régime de Vichy.

Le 18 août 1940, elle accueille Henri TANGUY à Paris, tout juste démobilisé. Le jour même, elle le met en contact avec les cadres clandestins de la CGT. Quatre ans plus tard, jour pour jour, elle tapera l’ordre de l’insurrection parisienne que son mari – devenu le colonel ROL, Chef militaire régional des FFI de l’Ile de France- lui dictera à l’aube de la semaine insurrectionnelle victorieuse de la capitale. Entre temps, le couple a plongé dans la clandestinité dès octobre 1940. Elle vivra alors, aux côtés de son époux dont elle est l’agent de liaison, la vie clandestine des résistants. Elle donnera aussi le jour – en mai 1941 et novembre 1943 – à deux enfants, Hélène et Jean.

Elle participera à la semaine insurrectionnelle de Paris du 19 au 26 août 1944, au cœur de la décision et de l’action, dans le PC souterrain du Colonel ROL, sous la place Denfert-Rochereau. Elle sera la seule femme présente quand le Général De Gaulle recevra l’Etat-Major des FFI d’Ile-de-France, le 26 août 1944 à l’Hôtel de Ville. Cécile et Henri Rol-Tanguy, avec Lucie et Raymond Aubrac, resteront comme les deux couples symboles de la Résistance intérieure française. Après-guerre, elle donnera naissance à deux autres enfants, Claire (1946) et Francis (1953) et demeurera l’indispensable collaboratrice de son mari.

Jusqu’à son dernier souffle, Cécile ROL-TANGUY témoignera de sa fidélité à l’utopie généreuse du communisme, à ses engagements de jeunesse pour la justice sociale et l’émancipation des femmes.

A la suite de son mari, décédé en 2002, Cécile était également Présidente de l’ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance) et Présidente d’Honneur de l’ACER/AVER (Amis des Combattants en Espagne Républicaine/ Amicale des Volontaires en Espagne Républicaine). Jusqu’en 2014, elle animera régulièrement des échanges sur la Résistance avec des collégiens et lycéens. Enfin, en août 2019, elle assistera aux cérémonies du 75e anniversaire de la Libération de Paris.

Monteaux, le 8 mai 2020

8 mai au Fort de Romainville

8 mai au Fort de Romainville

En ce jour du 8 mai, une gerbe a été déposée aux pieds des plaques à l’entrée du fort de Romainville en Seine Saint-Denis, à la mémoire des Résistants. Des Résistants victimes des politiques de répression et d’extermination du régime nazi et de ses complices de Vichy.

Un bouquet a été également déposé dans l’anneau de la plaque du gymnase Japy dans le 11ème arrondissement à la mémoire des victimes de l’extermination.

Yves JEGOUZO
Comité de soutien pour un Mémorial des femmes dans la Résistance et la Déportation

Le drapeau de la Résistance française déployé pour la première fois en Nouvelle-Calédonie

Le drapeau de la Résistance française déployé pour la première fois en Nouvelle-Calédonie

Les célébrations du 75e anniversaire de la victoire de 1945 se sont déroulées, comme chaque année, sur la place Bir-Hakeim de Nouméa, ce matin.

Une cérémonie marquée par la présentation du drapeau de la Résistance française propre à la Nouvelle-Calédonie, qui a flotté pour la première fois devant le monument aux morts.

La Nouvelle-Calédonie, décorée de la médaille de la Résistance depuis le 24 avril 1946 par décret du Général De Gaulle, comme 17 villes de France, avait eu à plusieurs reprises l’occasion d’en porter le drapeau – qui passe de ville en ville. Cette année, la Nouvelle-Calédonie a pu obtenir d’avoir le sien, arrivé vendredi sur le territoire.

Tous les détails de cette cérémonie, à retrouver dans les pages de votre quotidien, demain samedi, en pages Pays.