FORT DE ROMAINVILLE : UN MUSÉE À LA MÉMOIRE DE LA RÉSISTANCE DES FEMMES

FORT DE ROMAINVILLE : UN MUSÉE À LA MÉMOIRE DE LA RÉSISTANCE DES FEMMES

Depuis plusieurs mois maintenant, de nombreuses associations du souvenir, des élu-e-s, des personnalités diverses sont engagées dans le soutien à la réalisation d’un musée dédié à la mémoire des femmes dans la résistance. Et suite à une mobilisation très importante, il avait été entériné que dans le cadre du concours « inventons la métropole », le projet retenu pour l’aménagement du fort de Romainville, prendrait en compte cette demande. Aujourd’hui nous sommes au point mort dans l’avancée de cette initiative. La mobilisation reste donc de rigueur. A cet effet, en novembre dernier Yves Jegouzo, président du comité de sauvegarde du Fort de Romainville pour la création d’un musée de la femme résistante, s’est adressé au Préfet. Dans son courrier il alerte le préfet sur le fait « qu’aujourd’hui aucune avancée n’a vu le jour et aucune information officielle de la ville et du promoteur n’a été publiée. Il « regrette l’absence de concertation alors même que les échanges et les partenariats permettraient de trouver des solutions pour finaliser un projet partagé et un tour de table financier. Les habitant-e-s des Lilas et d’Est Ensemble s’interrogent sur le devenir du Fort. De même, le Comité de Soutien et le musée de la Résistance National sont toujours en attente de la mise en place des structures de pilotage et de l’annonce d’un agenda du projet d’aménagement du site du Fort de Romainville. » Vous trouverez ci-dessous, en bas de la page, la réponse du préfet à cette interpellation.

De leurs cotés des élues et des personnalités du 93 très impliquées dans cette démarche ont adressé un courrier au ministre de la culture, au préfet de Région, au préfet de Seine Saint Denis, à madame Geneviéve Darrieusseq secrétaire d’Etat. Vous en trouverez une copie ci-dessous

« Monsieur le Ministre,

Comme vous le savez, le 24 janvier 1943 est parti du fort de Romainville, un convoi de 222 femmes dont la plupart étaient résistantes. La majorité d’entre elles étaient communistes, et pour les autres elles étaient engagées dans diverses convictions philosophiques, politiques, religieuses.

Elles furent toutes déportées à Birkenau et franchirent avec courage la porte du camp en chantant la Marseillaise. Seules 49 sont revenues.

Il nous paraît aujourd’hui essentiel, plus de 70 ans après la fin de la guerre, de garder mémoire de la déportation, mais aussi de ce que fut la résistance et en particulier du rôle des femmes, souvent minoré et parfois complétement ignoré.

Pour preuve, aucun musée n’est aujourd’hui dédié à la mémoire des femmes résistantes. Depuis des années nous soutenons les initiatives des associations mémorielles, et du musée national, de la résistance pour qu’un tel musée, à vocation pédagogique, soit érigé au fort de Romainville.

Le projet « Grand Lilas » intégrait cette exigence. Nous savons que vos services étudient ce sujet et nous vous serions reconnaissantes de bien vouloir nous recevoir pour que vous nous fassiez part de l’avancée du projet.

Par ailleurs nous avons une requête à vous présenter : nous participons chaque année, avec le Parti Communiste de Seine Saint Denis, à la cérémonie souvenir de la déportation. Néanmoins, le préfet de la Seine Saint Denis n’a pas intégré dans le protocole le dépôt de gerbe du PCF devant la casemate où furent enfermé-e-s nos camarades parmi lesquels Danielle Casanova, Marie-Claude Vaillant Couturier, Charlotte Delbot, le colonel Fabien et tant d’autres.

Nous vous demandons avec insistance à ce que cet ostracisme cesse. Au Mont Valérien, au mémorial de Drancy et dans la plupart des villes nul parti républicain n’est exclu du protocole de la journée de la déportation. La France a besoin de toutes les bonnes volontés pour combattre le racisme, l’antisémitisme et défendre la liberté.

Nous espérons vivement que cette année notre dépôt de gerbe sera bien intégré au protocole de la cérémonie.

Dans l’attente de vous rencontrer, recevez, monsieur le ministre, nos salutations distinguées.

Marie-George BUFFET, Eliane ASSASSI, Pascale LABBE, Nathalie SIMONNET, Henriette ZOUGHEBI

Pièces jointes :

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