Résistance. Un maquisard breton médaillé 75 ans après sa mort
L’histoire tragique du résistant breton André Gondet, fusillé en 1944 à Plumelec (Morbihan), aurait pu sombrer dans l’oubli sans la longue quête de sa petite-nièce, Stéphanie Trouillard. Grâce à elle, le maquisard a repris sa place dans l’Histoire. Et il est décoré à titre posthume de la médaille de la Résistance française ce samedi 9 février 2019 aux Invalides à Paris.
En septembre 2018, Stéphanie Trouillard publie « Mon oncle de l’ombre. Enquête sur un maquisard breton« . La journaliste livre alors six ans d’enquête dans les pas d’André Gondet. Dans la famille, ce grand-oncle n’est plus qu’un portrait. Son histoire tragique a imposé le silence, si bien que le jeune résistant breton est aux portes de l’oubli. Sur le terrain, auprès des derniers témoins ou dans les archives, Stéphanie Trouillard retrouve patiemment une grande partie du puzzle des 23 ans de la vie de son grand-oncle. « En décembre 2015, je me suis renseignée auprès de l’Ordre de la Libération pour savoir s’il avait été décoré de la médaille de la Résistance », raconte la journaliste, passionnée d’histoire. Elle découvre alors qu’il avait bien sa carte de combattant volontaire de la résistance, mais pas de médaille. « Ils étaient surpris ».
Une reconnaissance encore possible
Trois de ses compagnons FFI, fusillés à ses côtés le 12 juillet 1944 à la ferme Gicquello de Plumelec (Morbihan), ont reçu cet hommage : Henri Louail, Emmanuel Le Breton et Georges Grignon. « Les familles avaient dû faire les démarches nécessaires dès les années 1960, mais à l’époque mes arrière-grands-parents étaient déjà décédés », explique Stéphanie Trouillard. Elle apprend alors qu’il est toujours possible de demander cette reconnaissance à titre posthume pour les personnes tuées pendant la guerre ou morts en déportation pour des faits de résistance. Elle dépose le dossier d’André Gondet début 2017 au bureau des décorations, émanation du ministère de la Défense.