Mois : avril 2021

Communication du Maitron

Communication du Maitron

Atelier, « Mourir au maquis, mourir pour le maquis » 6 mai 2021
La journée « Mourir au maquis, mourir pour le maquis » prévue le 6 mai à Clermont-Ferrand est annulée en raison de la crise sanitaire. Elle sera remplacée par un colloque de deux jours en avril ou mai 2022
En préfiguration de ce colloque se tiendra le 6 mai un atelier Zoom.
Atelier, « Mourir au maquis, mourir pour le maquis »
Néanmoins, il a été décidé d’organiser le 6 mai 2021 un atelier d’échanges entre les prochains intervenants au colloque.
Ouverte au public, cette réunion en visio permettra de présenter les premiers résultats de nos recherches, d’émettre des hypothèses, d’échanger.
Le programme est le suivant:
Matin. 10h-12h30
10h Introduction par Vincent Flauraud, Maître de conférences en Histoire contemporaine, Université Clermont-Auvergne, coordinateur pour l’Auvergne du Dictionnaire Le Maitron.
Présidence Vincent Flauraud
-Exposé général sur les problématiques des maquis, par Fabrice Grenard, historien, spécialiste de l’Histoire des maquis en France, directeur historique de la Fondation de la Résistance.
Discutants : Jean-Marie Guillon, Claude Pennetier, Dominique Tantin
-Exposé sur les maquis du sud-est, par Jean-Marie Guillon, Professeur émérite des universités, auteur d’une thèse sur la Résistance dans le Var
-Table ronde avec les intervenants et les auditeurs.
Après-midi centrée sur l’Auvergne et le Massif central 14h-17h00
Présidence Jean-Marie Guillon
-Premier bilan et quelques pistes de réflexion sur la répression à l’échelle de l’Auvergne / Eric Panthou, chercheur associé au Centre d’Histoire Espaces et Cultures, UCA
-Les maquis de l’Allier. Dénombrement, identifications des victimes / Henri-Ferréol Billy, historien
– Le camp Wodli, maquis FTP en Haute-Loire / Michelle Destour, historienne
-Les maquis en Haute-Vienne / Dominique Tantin, professeur agrégé et docteur en histoire, Président de l’Association « Pour un Maitron des Fusillés ».
Le collectif d’organisation : Paul Boulland (Centre d’histoire sociale des mondes contemporains, CNRS/Paris 1), Vincent Flauraud (Université Clermont-Auvergne), Eric Panthou (Maitron Auvergne), Annie Pennetier, (PMFE), Claude Pennetier
Deux figures de la Résistance et originaires de Belfort

Deux figures de la Résistance et originaires de Belfort

Le destin des frères Jacques et Jean-Pierre Grumbach, figures de la Résistance et originaires de Belfort
Qui sait ce que le chef-d’œuvre cinématographique sur la Résistance, « L’Armée des ombres » (1969), doit au destin de deux frères d’origine belfortaine : Jacques et Jean-Pierre Grumbach ?

Par Philippe PIOT – Hier à 17:00 – Temps de lecture : 3 min

On trouve pour la première fois trace d’Abraham Grumbach en 1810, faubourg de France à Belfort , où il a installé sa boucherie. Son fils, Jacques, un costaud, prend la suite et s’implante rue du Manège, là où se dresse aujourd’hui le commissariat de police.

Le boucher est le grand-père de deux garçons. Jacques, l’aîné, né le 19 avril 1902, qui porte son prénom ; et Jean-Pierre, né en 1917, qui passera à la postérité comme réalisateur de cinéma sous le nom de Jean-Pierre Melville. C’est à Belfort que Jean-Pierre a découvert le cinéma, dans une brasserie nommée « La Grande Taverne ». À 6 ans, ses parents lui offrent une caméra et il filme sa famille, dont Jacques. C’est ce dernier qui nous intéresse aujourd’hui.
Un proche de Léon Blum
Jacques Grumbach a 23 ans lorsqu’il adhère à la SFIO et devient un proche de Léon Blum. Après avoir été journaliste, il se lance dans la politique. Lorsque la guerre éclate, il est conseiller municipal de Romilly-sur-Seine (Aube) et conseiller général du canton. Juif, résistant, Jacques Grumbach est chargé de gagner Londres pour y remettre une somme d’argent. En novembre 1942, il est à Ussat-lès-Bains, dans les Pyrénées, pour franchir la montagne afin de rejoindre l’Afrique du Nord. Il rejoint un petit groupe dans lequel se trouve un autre Belfortain, né la même année que lui : Pierre Dreyfus-Schmidt. Dreyfus-Schmidt, après une résistance héroïque avec le 171e régiment d’Infanterie en Alsace, a été interné à Belfort puis a été révoqué de son mandat de maire de la ville en 1941 par le gouvernement de Vichy. Ayant réussi à s’évader, il veut se battre et rejoindre l’Afrique du Nord où les Alliés viennent de débarquer.

Disparu dans les montagnes
Le 24 novembre, ils se mettent en route vers Andorre, guidés par un passeur espagnol, Lazare Cabrero. Lors d’une pause, le groupe se rend compte que Jacques Grumbach n’est pas là. Les chemins enneigés sont glissants. Leur guide profite de la nuit pour chercher le Français manquant. Il y retourne le lendemain matin mais revient en disant qu’il ne l’a pas trouvé. Le groupe reprend la route, la mort dans l’âme. Pierre Dreyfus-Schmidt finira par atteindre le Maroc où il prendra un commandement au sein de la Légion étrangère, avec le grade de capitaine. Il reviendra à Belfort en libérateur le 21 novembre 1944 et retrouvera son siège de maire en 1945. Mais, nulle trace de Jacques Grumbach, dont personne n’a eu de nouvelles.
Son tueur acquitté
Ses restes sont retrouvés le 27 septembre 1950, à 2 400 m d’altitude, dans un ravin situé sous le pic du Pas-des-Aigles. Son crâne porte la trace de l’entrée d’une balle. Jacques Grumbach a été tué d’un coup de revolver par le passeur, qui l’avait retrouvé le matin. Il lui a volé son argent et sa montre et a jeté son corps.

Lazare Cabrero est arrêté et jugé par la cour d’assises de Foix en 1953. L’accusé explique que Jacques Grumbach s’était cassé la cheville et qu’il était intransportable. Il déclare avoir suivi les ordres de son réseau, et l’avoir éliminé plutôt que l’abandonner en montagne et compromettre, s’il avait été trouvé par l’ennemi, la sécurité des autres. Lazare Cabrero est acquitté.

« Cette décision avait laissé un goût amer à mon grand-père », se souvient Alain Dreyfus-Schmidt. « Cabrero l’avait dépouillé et avait offert à un de ses cousins, pour son mariage, la montre de Jacques, ce qui renseigne sur la moralité du personnage ».

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Le témoignage fort de Ginette Kolinka, l’une des dernières survivantes de la Shoah

Le témoignage fort de Ginette Kolinka, l’une des dernières survivantes de la Shoah


« Soyez des passeurs de mémoire ! » : c’est le souhait qu’a formulé Ginette Kolinka à l’issue de sa conférence, au collège de Rhuys, de Sarzeau (Morbihan), jeudi 1er avril 2021, dans l’après-midi, organisée à l’initiative du comité de jumelage.

« Je suis née en février 1925, à Paris. Je suis la sixième d’une fratrie de sept enfants », commence Ginette Kolinka. L’une des dernières rescapées du camp de concentration Auschwitz-Birkenau a raconté son histoire à la centaine d’élèves des quatre classes de 3e du collège de Rhuys, de Sarzeau (Morbihan), jeudi 1er avril 2021, dans un silence chargé d’émotion.

« Je suis arrêtée en mars 1944 »
Juive non pratiquante, Ginette passe son enfance à Aubervilliers et voit sa vie bouleversée par la Seconde Guerre mondiale alors qu’elle a tout juste 16 ans. En juillet 1942, prévenue d’une arrestation imminente, sa famille parvient à rejoindre la zone libre et à s’installer à Avignon dans le Vaucluse. Mais tout bascule, en mars 1944. Probablement à la suite d’une dénonciation, « je suis arrêtée en mars 1944 par la Gestapo avec mon père, mon petit frère, mon oncle et un de mes cousins », raconte-t-elle.

Après plusieurs étapes à la prison d’Avignon, puis celle des Baumettes à Marseille, la famille se retrouve internée au camp de Drancy, Seine-Saint-Denis, pendant un mois, avant d’être déportée, en train, au camp d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne, dans le même convoi que Simone Veil.

« Ils ont été emmenés dans les chambres à gaz »
« Dès l’arrivée, je suis brutalement séparée de mon père et de mon frère que je ne reverrai plus car ils sont immédiatement emmenés dans les chambres à gaz », se souvient la rescapée. Ginette est alors sélectionnée pour des travaux de terrassement qu’elle endure dans des conditions effroyables jusqu’en octobre 1944, période à laquelle elle est transférée successivement aux camps de Bergen-Belsen, en Allemagne, et de Theresienstadt, en Tchéquie.

En mai 1945, « je suis libérée par les alliés et rapatriée à Paris, le mois suivant », poursuit Ginette. À peine reconnaissable car elle ne pesait plus que 26 kg, elle retrouve sa mère et les autres membres survivants de sa famille.

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Une BD réalisée par des lycéens pour raconter l’horreur des camps

Une BD réalisée par des lycéens pour raconter l’horreur des camps

À Amboise, des élèves du lycée viticole ont conçu une bande dessinée sur la vie d’Huguette, ancienne prisonnière d’Auschwitz. Un récit qui les a éclairés sur ce pan de l’histoire du XXe siècle.

Pour les élèves de la troisième prépa pro du lycée agricole d’Amboise, l’histoire des camps de concentration aura désormais un nom. Ou plutôt, un prénom : Huguette. Celui de cette jeune fille cachée dans un appartement de Paris avec sa famille juive pendant la Seconde Guerre mondiale, puis arrêtée et envoyée dans le tristement célèbre camp d’Auschwitz. Une enfant devenue aujourd’hui grand-mère, dont l’histoire est venue nourrir les pages d’une bande dessinée aux vertus pédagogiques, réalisée dans le cadre de Bulle mémorielle, un concours national auquel participe la classe.
« J’avais déjà entendu parler de la souffrance et de la violence des camps de concentration, mais jamais aussi précisément. Ça aide à mieux comprendre cette période », confie Line, une des élèves ayant participé au projet. « Je ne savais pas qu’il y avait eu une telle violence contre les Juifs », ajoute sa camarade Justine.
76 ans après, elle n’ouvre jamais la porte Contexte sanitaire oblige, Huguette n’a pas pu venir à Amboise raconter sa vie aux élèves. Son histoire, c’est sa petite-fille, elle-même en terminale au lycée agricole, qui l’a transmise. La cachette dans un appartement parisien parce que Juive, l’arrestation à 12 ans, l’interminable voyage dans un convoi de la mort jusqu’à Auschwitz, les humiliations et les privations. Et puis, quelques semaines seulement après son arrivée, la libération du camp, en janvier 1945.
« Ce qui a le plus surpris et marqué les élèves, c’est le fait qu’Huguette avait plus peur pendant le temps de sa cachette qu’une fois arrivée à Auschwitz. Ce qu’elle redoutait était finalement arrivé », explique Karim Fikri, professeur d’histoire-géographie qui a encadré le projet avec sa collègue Margaux Besset. « On ne peut pas rester indifférent à une histoire pareille », souligne Paul, qui, comme ses camarades, a découvert avec émotion le sort de nombreux Juifs sous l’Occupation à travers l’histoire d’Huguette.
73 ans après être revenue de l’enfer, Huguette vit aujourd’hui en Loir-et-Cher. Dans sa maison, ce n’est jamais elle qui ouvre la porte quand on frappe. « Elle a toujours peur, car les hommes qui sont venus l’arrêter, ce jour-là, avaient frappé à la porte. Quand elle entend qu’on frappe, le sentiment de peur remonte », indique Karim Fikri.

à savoir

« Le cauchemar de Huguette », c’est le titre de cette BD d’une dizaine de pages réalisée par les élèves de troisième du lycée amboisien. Les quatorze élèves de la classe ont travaillé en binôme sur chaque planche, se chargeant à la fois des dessins et du texte. « Le plus dur, ça a été les dessins », reconnaissent-ils. Le projet s’est étalé de fin novembre jusqu’à mars. Le résultat a été envoyé à Bulle mémorielle, un concours organisé par l’Office national des anciens combattants et victimes
de guerre, soutenu par le ministère de l’Éducation nationale.

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Un appel pour recueillir les témoignages de résistants brestois

Un appel pour recueillir les témoignages de résistants brestois

Gildas Priol lance un appel pour recueillir les témoignages de résistants brestois

Sked, maison de la Culture et de la Langue bretonnes du pays de Brest, a proposé une conférence en ligne, le 30 mars, sur le thème « Résistance à Brest, de l’histoire à la mémoire ». L’occasion pour 70 personnes d’écouter le récit du passionné et passionnant chercheur brestois Gildas Priol.
Gildas Priol est devenu, en autodidacte, un spécialiste de la période 39-45 à Brest. (Photo d’archives Le Télégramme/Steven Le Roy)
Plus de 180 noms de rues brestoises ont un lien direct avec la Seconde Guerre mondiale. La mémoire de cet épisode y est enracinée. Depuis peu, un site Internet travaille à partager les…

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Primo Levi se suicide le 11 avril 1987 !

Primo Levi se suicide le 11 avril 1987 !

JOURNAL
Primo Levi se suicide le 11 avril 1987 !
Primo LEVI, s’est donné la mort le 11 avril 1987 à l’âge de soixante-huit ans, en se jetant dans la cage d’escalier de l’immeuble où il a toujours vécu. Bien assimilé dans la société italienne, il considérait qu’être d’ascendance juive ne signifiait pas davantage, dans le climat de tolérance qui régnait avant Mussolini. Certes, un certain obscurantisme imprégnait l’enseignement qui était dispensé. Mais Primo Levi était persuadé que la science, par son « discours objectif », pouvait mettre en échec les idées fascisantes. Ce n’est qu’en 1938, après que Mussolini ait promulgué des lois raciales inspirées par celles de Nuremberg, que l’origine sémite de ce jeune chercheur profondément humaniste et rationaliste devient socialement visible. De pseudo savants, rassemblés par le Duce affirment, dans le « Manifeste de la race », qu’il existe une «race italienne» à laquelle les juifs n’appartiendraient pas. Avec quelques amis, il établit alors des contacts avec des membres du mouvement Justice et Liberté. Son groupe est rapidement repéré et infiltré par des miliciens mussoliniens. Le 13 décembre 1943, quelques semaines après la chute du Duce, il est fait prisonnier et transféré dans un camp près de Modène. Lorsque les allemands prennent le commandement du camp en février 1944, tous les prisonniers sont déportés à Auschwitz. Primo Levi écrit: «Je suis devenu juif à Auschwitz. La conscience de ma différence m’a été imposée. Quelqu’un, sans aucune raison au monde, établit que je suis différent et inférieur. Par une naturelle réaction, je me suis senti dans ces années – là différent et supérieur. Dans ce sens, Auschwitz m’a donné quelque chose qui reste. En me faisant sentir juif, il m’a aidé à récupérer par la suite un patrimoine culturel que je ne possédais pas auparavant. »
« Le temps était fini où les jours se succédaient vifs, précieux, uniques: l’avenir se dressait devant nous, gris et sans contours, comme une invincible barrière. Pour nous, l’histoire s’était arrêtée ». (Primo LEVI)
Charles Paperon, héros de la Résistance et figure de Brest est décédé

Charles Paperon, héros de la Résistance et figure de Brest est décédé

Ancien voyagiste, fortement impliqué dans le milieu associatif local, Charles Paperon est décédé à 95 ans. Il s’est notamment battu avec les Forces Françaises Libres à partir de 1943.

Avant de venir s’installer à Brest (Finistère) dans les années 1970, Charles Paperon, qui s’est éteint mardi 30 mars à l’âge de 95 ans, avait déjà eu mille vies.

Il voit le jour le 30 janvier 1926, en Allemagne. Quelques années plus tard, sa famille décide de s’installer à Alger, d’où est originaire son père. Son enfance est marquée par le début du second conflit mondial. Dès 1940, il prend conscience de la barbarie nazie et tente de s’engager dans les forces de la France Libre. Trop jeune, il est recalé. Il retente sa chance trois ans plus tard, sans rien dire à ses parents. Avec succès, cette fois. « Un jour de 1943, je leur ai dit que j’avais une commission à faire. Ils ont attendu deux ans que je revienne », racontait-il en mai 2018.

Menacé par l’OAS

En août 1944, il participe au débarquement de Provence. Il remonte jusque dans les Vosges, où il est fait prisonnier, avant d’être libéré par les Américains. Il garde un souvenir ému de la capitulation allemande. Il était alors à Paris : « C’est quelque chose d’inoubliable. Nos joues étaient marquées par les baisers. »

Plus tard, il s’engage contre l’OAS, en Algérie. Deux membres de sa famille, qui font partie de l’organisation secrète, lui apprennent que son nom figure sur une liste de gens à éliminer. Dans la clandestinité, il réussit à prendre un bateau pour Marseille. « Quand je suis monté, la passerelle se levait. »

De retour en Algérie, quelques années plus tard, il monte une agence de publicité. L’expérience tourne court. « Le gouvernement essayait d’en prendre le contrôle. J’avais échappé à l’OAS, ce n’était pas pour finir entre les balles. »

Il repart pour la France et pose ses bagages à Paris, avant de faire route pour Brest. Dans les années 1970, il lance Horizon 2000, rue Louis-Pasteur. Son réseau, forgé grâce à la France Libre, lui permet de décrocher de gros contrats. Son credo d’alors ? « Tu veux partir ? Tu pars. Tu paieras quand tu pourras. » À la fin de sa vie, il en rigolait encore : « Ça m’a coûté cher ! » À cette époque, il est aussi le premier Brestois à interdire la cigarette dans une agence de voyages, pour qu’une employée ne soit incommodée.

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Le 6 avril, La Poste émettra un timbre à l’effigie de deux grands aviateurs : Pierre-Henri Clostermann, Compagnon de la Libération, à l’occasion du centenaire de sa naissance et Claire Roman, à l’occasion des 80 ans de sa disparition.
Pour les plus passionnés et les collectionneurs, la vente premier jour se tiendra du 2 au 3 avril 2021.

Pour en savoir plus : t.ly/y5WE

La fin mystérieuse de l’étonnante Manon Tardon

La fin mystérieuse de l’étonnante Manon Tardon

Les hommages militaires de la Nation lui ont été rendus lors de ses obsèques en décembre 1989. Elle a été, entre autres distinctions, une figure de la Résistance intérieure française et de la France libre. A l’image d’autres membres de sa famille, elle a mené une vie atypique jusqu’à ses dernières années, isolée, sur les terres familiales de l’Anse Couleuvre au Prêcheur. Les circonstances de sa mort ont été à l’aune du personnage : mystérieuses. Les hommages se rejoignaient : « Une grande dame créole de la Martinique » s’en était allée.

« Dans un grand défi jeté au snobisme d’un monde désaxé, elle s’était juré à elle-même de vivre et de mourir dans le lieu même qui l’avait vu naître, dans son pays, dans sa bonne terre natale ». Dans un hommage rendu à Manon Tardon, publié dans l’édition de « France-Antilles » du jeudi 4 janvier 1990, le romancier et poète martiniquais Georges Desportes, décédé en août 2016, résumait en ces quelques lignes la deuxième vie d’Yvonne Renée Manon Tardon, dite Manon Tardon, dans sa Martinique…

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