Mois : février 2021

6 femmes Compagnons de la LibératioN

6 femmes Compagnons de la LibératioN

Il y a eu 6 femmes Compagnons de la Libération. Pendant le mois de janvier dernier, nous avons publié leurs portraits, car le fait qu’un si petit nombre d’entre elles ait reçu cette prestigieuse décoration française mérite que nous nous attachions à présenter leur parcours, bien souvent méconnu.
Ces 6 femmes ont été nommées Compagnons de la Libération « dans l’honneur et par la victoire » par le général de Gaulle. Elles symbolisent le rôle joué par les femmes dans la Résistance.

Vous pouvez retrouver leurs portraits en cliquant sur les liens ci-dessous 👇

📍 Marcelle Henry :
bit.ly/MarcelleHenry_

📍 Berty Albrecht :
bit.ly/Berty_Albrecht

📍 Simone Michel-Lévy :
bit.ly/Simone_Michel_Levy_

📍 Marie Hackin :
bit.ly/Marie_Hackin

📍 Laure Diebold :
bit.ly/LaureDiebold_

📍 Émilienne Moreau-Évrard :
bit.ly/Émilienne_Moreau_Évrard

La Fabrique de l’Histoire

La Fabrique de l’Histoire

Le matin du vendredi 3 septembre 1943, un coup de tonnerre ébranle l’Hôtel du Parc à Vichy. Le cabinet du maréchal Pétain apprend l’évasion, dans la nuit, du général Jean de Lattre de Tassigny.
Lâché par ses officiers, le général avait été arrêté le 12 novembre 1942 pour avoir voulu s’imposer par la force à l’invasion de la zone libre par les troupes allemandes.
Condamné à dix ans de réclusion à la prison Montluc de Lyon, puis, le 2 février 1943, transféré à Riom dans l’ancienne cellule de Daladier, Il n’avait qu’une idée en tête : s’évader.
Simone de Lattre, sa femme, loua aussitôt une chambre dans une maison dont le jardin se trouvait en face des murs de la prison. En avril, Bernard, le fils de Lattre, vint à son tour la rejoindre avec la volonté d’aider son père à s’évader :
_ Ma petite maman, tous deux nous voulons absolument faire évader papa. Il faut le faire comme dans les romans policiers : scier les barreaux et sauter le mur.
Et, comme sa mère restait sceptique :
_ Il faut des gens qui risquent tout, même leur vie : toi, moi et si tu veux, Louis.
La foi de Bernard finit par convaincre sa mère. Simone prit alors contact avec le fidèle chauffeur de son mari, Louis Roetsch, qui se mit sans hésiter à leur disposition pour organiser l’évasion.
Louis s’assura un minimum de complicité parmi le personnel de garde : un gardien, Leblanc, favorable au général et un gendarme, Gourset dit Bouboule, qui n’aimait pas les Allemands.
Les conditions de détention n’étant guère rigoureuses, Simone et Bernard, rendaient visite régulièrement au prisonnier sans jamais être fouillés. C’est ainsi que Simone parvint, sous quelques fleurs, à faire passer à son mari une vrille et une scie à métaux que lui avait procurées Louis.
Le 26 août, le général se mit à l’œuvre. Avec sa femme, ils dressèrent une sorte d’échafaudage composé d’une petite table et d’une chaise superposées. Le général au sommet commença à scier un des barreaux.
Ensuite, Simone raconte :
« En sciant le barreau, Il avait chaud, ne disait rien, n’arrêtait pas. Et moi je parlais sans arrêt, de tout et de n’importe quoi à haute voix, faisant les demandes et les réponses. »
Après trois quarts d’heure de travail acharné, de Lattre, triomphalement, présenta le barreau scié. L’ouverture ainsi faite mesurait 29 cm de large et 65 cm de haut. Le barreau fut ensuite remis en place et maquillé.
Dans la nuit du 2 au 3 septembre, toujours selon Simone :
« Il descendit dans la cour grâce à une corde introduite dans la prison par Bernard et franchit ensuite l’enceinte extérieure par une échelle de corde fournit par Louis qui l’attendait derrière le mur… »
Bouboule, de garde à l’extérieur cette nuit-là, tournait la tête.
La retraite prévue par Louis pour l’évadé était située en pleine montagne, dans une petite ferme à Compains.
Son évasion eut un formidable succès de propagande. En représailles, cinquante-quatre gardiens de la prison ont été arrêtés et le directeur de l’administration pénitentiaire fut relevé de sa fonction.
Dans la nuit du 16 au 17 octobre, un avion allié se posa clandestinement sur un point d’atterrissage situé non loin de Mâcon. Charles Dequenne, un homme à l’épaisse barbe noire habillé en paysan, monta à bord et s’envola pour l’Angleterre. Ce barbu, c’était de Lattre.
Le 15 août 1944, nommé à la tête de la 1re armée, de Lattre sera aux premières loges du débarquement en Provence. Et, dans la nuit du 8 au 9 mai 1945, il signera pour la France l’acte de capitulation de l’Allemagne.

Disparition d’Émilie Noé, une figure de la Résistance en Côte-d’Or

Disparition d’Émilie Noé, une figure de la Résistance en Côte-d’Or


Mercredi 3 février 2021 à 12:42 -Par Christophe Tourné, France Bleu Bourgogne

C’est une figure de la Résistance en Côte-d’Or qui vient de nous quitter dans sa 94e année : Émilie Noé est décédée. Elle avait été déportée en 1944 par les Allemands et avait survécu aux camps de la mort. Elle témoignait régulièrement dans les établissements scolaires.

Durant la seconde guerre mondiale, alors que son père Henri ravitaillait le maquis, Émilie Noé et sa sœur étaient agents de liaison. Elles allaient chercher les plis au maquis et les emmenaient aux responsables des bus qui assuraient la liaison entre Bligny et Dijon. Le 30 mars 1944, Émilie Noé fut arrêtée pour ensuite être déportée. Elle survivra aux camps de la mort. Elle a été la plus jeune déportée de Côte-d’Or.

Grand témoin de la résistance en Côte-d’Or, elle intervenait, encore dernièrement, dans de nombreux collèges et lycées pour faire vivre cette histoire de la résistance et éveiller les consciences de nos jeunes. « Je suis passée par un camp disciplinaire où des prisonniers enchaînés aux pieds tournaient autour d’un bassin. Ils étaient squelettiques, sales, en haillons. Quand l’un d’entre eux tombait par terre, les chiens des Allemands le traînaient. C’était horrible. » avait elle confiée à nos confrères duBien Publicen 2014.

L’hommage de l’adjoint au maire de Dijon, délégué aux anciens combattants, Benoît Bordat
Dans un communiqué, l’adjoint au maire de Dijon délégué aux anciens combattants, Benoît Bordat explique que la municipalité dijonnaise avait « l’honneur de l’avoir à nos côtés lors des commémorations pour la libération de Dijon, le 11 septembre. Par son engagement courageux, Émilie Noé restera pour nous un exemple. Ses messages et ses témoignages étaient précieux pour la jeunesse. Elle défendait les valeurs de fraternité et de courage qui lui étaient chères, transmises par ses parents Henri et Yvonne Fournier. Dijon poursuivra, en lien avec le Comité de parrainage du concours national scolaire de la résistance et de la déportation (CNSRD) dans lequel Émilie Noé était très investie, ce travail précieux de mémoire pour rappeler le rôle majeur de celles et ceux qui se sont battus pour défendre la liberté et la fraternité contre la barbarie nazie. »

 

La nécessaire écoute des résistants

La nécessaire écoute des résistants


27 janv. 2021
Par pol
Blog : un incertain regard

Ce jour, le journal The Guardian organise un événement « online » pour rencontrer Colette, une ancienne résistante française qui est le personnage principale d’un documentaire diffusé depuis novembre sur le site du journal.

e Président Macron s’étant autoproclamé chef de « guerre » au début de la pandémie, on peut légitimement s’interroger sur la légitimité d’un tel propos? Puisque la déprime nous guette, et que des amis ou des parents disparaissent emportés par la maladie, Il est bon pour notre santé morale, de retrouver le sens des comparaisons en écoutant un témoignage sur la deuxième guerre mondiale, et peut-être retrouver l’esprit de la résistance qui va nous permettre de supporter nos épreuves à venir.

Les documentaires ont souvent ce rôle là, nous aider à réfléchir et à nous situer dans le brouhaha du monde.

« On n’entre pas en résistance, comme on rentre dans une banque, pour ouvrir un compte résistance. » nous dit fermement Colette Marin-Catherine. Elle le dit avec un peu d’agacement, en fonction de ce qu’elle entend dans les médias traditionnels, mais elle le dit aussi simplement que les personnes que j’avais rencontré pour mon propre documentaire « Le Refus ». La résistance est selon ces anciens une réaction normale: « comment voulez-vous faire autrement? » me disait en 1995, Olivier Postel-Vinay. Colette refuse le terme de héros pour son compte et désigne son frère aîné mort en déportation, comme celui à qui on doit seulement attribuer cette qualification. Elle sait de quoi elle parle. Et nous comprenons qu’elle est bien modeste, parce qu’on ne revendique pas les actes qui sont nécessaires à accomplir.

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Disparition de Georges Angles résistant du maquis Antoine

Disparition de Georges Angles résistant du maquis Antoine

 

Carmaux : disparition de Georges Angles résistant du maquis Antoine
Anciens du maquis Antoine (A gauche Georges Angles).

Carnet noir, Anciens combattants, Tarn, Carmaux
Publié le 30/01/2021 à 05:11 , mis à jour à 13:53
La résistance du ségala Tarnais et aveyronnais vient de perdre un résistant du Maquis Antoine.

Camille Pech, président d’AARS Carmaux et CVAMA Villelongue, lui rend hommage.

L’association des amis de la Résistance du Ségala Tarn/Aveyron ayant participé à la libération du Carmausin (AARS) et Les Compagnons de Villelongue et Amis du Maquis Antoine Tarn Aveyron groupe Vény (CVAMA), ont le regret de vous annoncer la disparition d’un des derniers résistants Tarnais et Aveyronnais, en la personne de Georges Angles.

Après son brevet d’hôtelier et plusieurs stages dans des hôtels toulousains, Georges Angles fut réquisitionné par le commandant Antoine Pech de Carmaux et chef de maquis du même nom. Il devint chef cuisinier au dernier poste de commandement du maquis au château de la Planque situé sur la commune de Pradinas en Aveyron, non loin de Naucelle, Sauveterre, Albagnac et Villelongue/Cabanès.
Les derniers parachutages de matériels et armements au cours de la libération de Carmaux furent réceptionnés sur ce site et Villelongue.

Il participa à la libération de Carmaux non par les armes mais par ses ravitaillements pendant la bataille de Carmaux. Il continua à servir la résistance en poursuivant sa route vers l’Allemagne avec les troupes du commandant Antoine qui avait formé son bataillon. Il servit le bataillon toujours comme chef cuisinier.

À son retour du front alsacien où le Bataillon Antoine avait intégré l’armée du Général de Lattre de Tassigny, et après avoir travaillé dans les grandes hôtelleries parisiennes, il prit dans les années 1950 la succession de son père et bâtit l’Hostellerie du Viaduc du Viaur sur la commune de Tauriac-de-Naucelle.

Il vint s’installer en 1971 à Albi avec son épouse pharmacienne.

Nos deux associations des Amis de la Résistance du Ségala Tarn et Aveyron viennent par ces quelques lignes présenter aux proches de Georges Angles leurs sincères condoléances et le respect que l’on doit à ce partisan de la liberté qui a servi la Résistance Française.

Les obsèques se tiendront en l’église Saint Salvi d’Albi ce samedi 31 janvier à 10 h.

Le résistant André Biaux est décédé

Le résistant André Biaux est décédé

Résistant à 17 ans, arrêté puis déporté à 19, André Biaux témoignait chaque année devant des collégiens et lycéens de l’Eure et Seine-Maritime. Il vient de mourir à 95 ans.

Par Florent Lemaire Publié le 26 Jan 21 à 19:48
Le dernier déporté-résistant de l’Eure, André Biaux, est mort dans son sommeil, dans la nuit du 25 au 26 janvier 2021, à l’âge de 95 ans.

Résistant à 17 ans, arrêté puis déporté à 19, André Biaux continuait, inlassablement, de témoigner, chaque année, devant 1 500 collégiens et lycéens de l’Eure et de Seine-Maritime.

Le temps ne semblait pas avoir de prise sur le vieil homme, qui parlait debout pendant plusieurs heures, sans vaciller, sans notes, ses souvenirs gravés dans la tête.Premiers actes de résistance à 15 ans
Né le 3 mai 1925 à Evreux, André Biaux avait mené ses premiers actes de résistance à l’âge de 15 ans, en volant le calot d’un soldat allemand pendant qu’il urinait, au Bec-Hellouin. Le jeune homme entre officiellement dans la Résistance en 1942, à l’âge de 17 ans. D’abord en distribuant des tracts, à Evreux, puis en aidant à cacher et rapatrier des aviateurs anglais et américains dont les appareils avaient été abattus.

André Biaux effectue plusieurs voyages par le train, vers Paris, à partir de la gare d’Evreux. Longtemps, les voyages se déroulent sans accrocs, malgré quelques frayeurs. Mais en mai 1944, une dénonciation entraîne l’arrestation d’André Biaux et d’une quinzaine de camarades.

Il échappe à un bombardement

Le voilà déporté au camp de concentration de Neuengamme, près de Hambourg, en Allemagne, après un long voyage de trois jours et trois nuits dans un train de marchandises, debout, sans manger ni boire. Suivront des mois de captivité, des journées entières de travail « complètement débile, comme creuser des trous pour les reboucher », dans un froid intense, en étant très peu nourri, en dormant à deux sur des paillasses.

Eure. A 95 ans, André Biaux, ancien résistant et déporté, témoigne sans relâche
En 1945, à l’approche des forces alliées, le camp est évacué par les Allemands. André Biaux et ses compagnons déportés sont amenés à Lübeck, en mer Baltique, pour monter sur plusieurs gros cargos. Tous sont bombardés par les Alliés, mais seul celui sur lequel se trouve André Biaux ne sombre pas immédiatement, lui permettant de se sauver. L’Eurois finit par rejoindre Paris puis l’Eure. Il ne pèse plus que 37 kg.

 
Un engagement salué

« Durant toute la durée de sa vie active en tant qu’opticien puis durant sa vie de retraité, M. Biaux n’a eu de cesse de témoigner de son expérience afin de préserver la mémoire de ces événements auprès des jeunes publics », a rendu hommage mardi 26 janvier le préfet de l’Eure, Jérôme Filippini.

Transmetteur de mémoire et du souvenir de ses camarades, son courage et son énergie méritent notre respect, notre souvenir et notre considération collective.

André Biaux était commandeur de l’ordre national de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre des Palmes académiques, titulaire de la Médaille de la résistance française, de la  roix de guerre 1939-1945, de la Croix du combattant volontaire 1939-1945 et de la médaille de la déportation. Son engagement avait été reconnu par diplôme signé du Président des Etats-Unis d’alors, Dwight D. Eisenhower.

L’ancien résistant Raymond Cazuguel est décédé

L’ancien résistant Raymond Cazuguel est décédé

Ouest-France Publié le 26/01/2021 à 05h40

Chevalier de la Légion d’honneur et détenteur de la médaille de la Résistance française et d’une médaille militaire, Raymond Cazuguel est décédé à l’âge de 96 ans. Ses obsèques se sont déroulées hier après-midi, en l’église de La Feuillée.

Le doyen de la commune était né à Kerelcun le 14 janvier 1925. Résistant durant la Seconde Guerre mondiale, il a également fait la guerre d’Indochine. Il a obtenu une médaille militaire en 1958 et a terminé adjudant-chef.

Il a été longtemps le président des anciens combattants de La Feuillée, sa commune de naissance, où il s’était retiré depuis sa mise à la retraite.

Convoi 77, un projet européen pour transmettre autrement l’histoire de la Shoah

Convoi 77, un projet européen pour transmettre autrement l’histoire de la Shoah

À l’occasion de la journée internationale en la mémoire des victimes de la Shoah, France 24 met en lumière le projet Convoi 77. Depuis plus de six ans, des élèves français et étrangers rédigent les biographies des déportés de ce convoi, le dernier à être parti de Drancy, le 31 juillet 1944. Une autre façon d’enseigner l’histoire de ce génocide.

Fanny Azenstarck avait 23 ans. Elle était résistante à Lyon. Joseph Levy avait 64 ans. Il était bonnetier à Paris. Henriette Korman avait 4 ans. Elle était écolière à Montargis. Henri Netter avait 20 ans. Il était coiffeur à Strasbourg. Tous ont été déportés parce que nés juifs par le Convoi 77, le dernier à être parti de Drancy, en région parisienne, le 31 juillet 1944 vers Auschwitz. Ce jour-là, 1 310 personnes, hommes femmes et enfants, quittent la France dans des wagons à bestiaux en direction de la Pologne. À leur arrivée, 836 sont directement conduits vers les chambres à gaz. Seuls 250 survivront à cet enfer.

Plus de 75 ans plus tard, leurs visages s’affichent désormais sur le site du Convoi 77. Ce projet a été lancé en 2014 par des descendants de déportés. « J’ai décidé de créer cette association afin de réfléchir à la meilleure façon de transmettre autrement l’histoire de la Shoah aux adolescents d’aujourd’hui », explique Georges Mayer, le président de l’association Convoi 77 et lui-même fils de déporté. « Je me suis toujours posé des questions sur la façon dont on en parlait à l’école. Cela a fonctionné pendant un certain temps dans les années 90 et 2000, mais nous sommes arrivés à une inadaptation des méthodes pédagogiques et à une certaine saturation. »

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