Mois : avril 2020

Face au coronavirus, l’inquiétude grandit pour les derniers témoins de la Seconde Guerre mondiale

Face au coronavirus, l’inquiétude grandit pour les derniers témoins de la Seconde Guerre mondiale

 

A gauche, Frida Wattenberg, en 1999. A droite, Henri Ecochard, en 2019.
A gauche, Frida Wattenberg, en 1999. A droite, Henri Ecochard, en 2019. © Mémorial de la Shoah/Ordre de la Libération via AFP

Particulièrement vulnérables face au Covid-19, plusieurs grandes figures de la Seconde Guerre mondiale, déjà très âgées, ont été emportées par le virus. Face à la disparition de ces mémoires vivantes, les musées réfléchissent déjà à de nouvelles formes de transmission.

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Frida Wattenberg avait 95 ans. Elle a succombé au coronavirus, vendredi 3 avril, à l’Ehpad de la Fondation Rothschild, à Paris, quatre jours avant son 96e anniversaire. Symbole de la Résistance juive, elle avait aidé pendant la guerre à faire passer de nombreux enfants en Suisse. Léa Figuères avait un an de plus. Ancienne résistante dans la région lyonnaise et militante communiste, elle aussi a été terrassée par le Covid-19. Elle est décédée, lundi 6 avril, à l’hôpital de Clamart.

C’est avec beaucoup de tristesse et d’émotion que nous avons appris hier soir la disparition de Léa Figuères dit Andrée,…

Publiée par Pcf Malakoff sur Mardi 7 avril 2020

Héros des Forces françaises libres, combattant de Bir Hakeim et du débarquement de Provence, Henri Ecochard a également été emporté, le 3 avril, à 96 ans, alors qu’il se trouvait dans une maison de retraite de la région parisienne. Son frère d’armes, Rafael Gómez Nieto, le dernier survivant de la « Nueve », cette première colonne, constituée pour l’essentiel de républicains espagnols, à avoir pénétré dans Paris occupé le 24 août 1944, n’a pas non plus résisté au virus. Il est décédé le 31 mars, à 99 ans, dans une clinique près de Strasbourg.

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Publiée par Ordre de la Libération sur Samedi 4 avril 2020

En quelques jours, les hommages rendus à des figures de la Résistance se sont multipliés sur les réseaux sociaux. Alors que la France est frappée de plein fouet par la pandémie de coronavirus, le bilan est particulièrement lourd chez les plus anciens. Avec eux, c’est tout un pan de notre mémoire qui disparaît.

« Plus disciplinés que la moyenne des Français »

« Frida Wattenberg était une personnalité. Elle connaissait tout le monde et tout le monde la connaissait », décrit Sophie Nagiscarde, responsable des activités culturelles au Mémorial de la Shoah. « Elle était adorable. C’est quelqu’un qui a cherché toute sa vie à remettre en contact les familles séparées par la guerre. Elle n’a jamais arrêté ».

Atteinte du virus Covid-19, Frida Wattenberg nous a quittés quelques jours avant son 96ème anniversaire. Figure de la…

Publiée par Mémorial de la Shoah sur Samedi 4 avril 2020

Cette historienne ne cache pas sa peine depuis la disparition de cette « femme de cœur et combattante infatigable ». Mais pour autant, elle n’est pas particulièrement inquiète pour la communauté des rescapés, des hommes et des femmes âgés de plus de 90 ans ou même déjà centenaires. Pour l’instant, elle n’a pas entendu parler d’autres décès parmi ceux qui interviennent régulièrement au Mémorial de la Shoah. « Nous avions prévu un cycle de conférences en lien avec notre dernière exposition ‘La voix des témoins‘ », mais nous avons dû l’annuler. « Parmi ceux qui devaient y participer, aucun n’est malade », souligne-t-elle. « Ils se sont confinés sérieusement. Ils ne sont pas de toute jeunesse, alors ils font attention depuis le début. Ils ont bien conscience que cette situation est assez exceptionnelle ».

Le Mémorial de la Shoah a par ailleurs a mis en place une cellule interne qui se charge de contacter régulièrement « ses aînés » et de s’assurer qu’ils ne manquent de rien.

Lionel Boucher, secrétaire de la Commission nationale de la médaille de la Résistance française à l’Ordre de la Libération, affiche lui aussi la même sérénité. « Je n’ai pas de contact avec tous les médaillés de la Résistance, mais en ce qui concerne les membres de notre commission, ils vont bien », explique-t-il. « Cela ne les change d’ailleurs pas trop dans leur quotidien. Pour ceux qui vivent encore chez eux, ils sont souvent seuls et ils ne sortent plus beaucoup. De toute façon, ils sont beaucoup plus disciplinés que la moyenne des Français et ils savent le mal que la maladie peut leur apporter ».

Se préparer à la disparition des témoins

Ce responsable de l’Ordre de la Libération, qui estime qu’environ 150 médaillés sont encore en vie, est toutefois bien conscient d’assister à une période charnière : « Nous savons bien de toute façon qu’ils vont disparaître dans peu de temps, car ils arrivent à une tranche d’âge élevée. Il ne faut pas se faire d’illusion ».

« C’est dans l’ordre des choses », note aussi Laurent Thiery, historien chargé des questions Histoire et Mémoire au musée de la Coupole d’Helfaut dans le Pas-de-Calais. « Nous nous sommes préparés à la disparition de ces témoins depuis longtemps. Bien évidemment, le contact direct ne pourra être remplacé, mais il a bien fallu réfléchir à d’autres moyens pour transmettre cette mémoire ».

Tout comme ses homologues du Mémorial de la Shoah ou de l’Ordre de la Libération, ce chercheur collecte les ultimes témoignages. Depuis plusieurs années, il va à la rencontre des survivants du camp nazi de Mittelbau-Dora, en Allemagne, où étaient notamment fabriqués des missiles V2 destinés à être envoyés vers Londres depuis la Coupole d’Helfaut, désormais transformée en musée. Pour raconter leur histoire, il s’apprêtait également à publier dans les prochains jours un dictionnaire biographique consacré aux 9 000 déportés français de ce camp. En raison du confinement, la sortie a été repoussée à la rentrée, mais les commémorations pour le 75e anniversaire de la découverte du camp par l’armée américaine, le 11 avril 1945, n’auront pas lieu. Un véritable crève-cœur. « En 2019, il y avait encore une dizaine de rescapés présents à Dora, mais cela se réduit d’année en année. Quand on arrive à cet âge-là, cela va très vite. Les semaines et les mois comptent », note Laurent Thiery.

Bonjour à tous. En raison des évènements, nous avons décidé de reporter toutes les cérémonies prévues avant l’été à…

Publiée par Dictionnaire des Déportés de France passés par Mittelbau Dora sur Mardi 17 mars 2020

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Daniel Cordier, l’engagement d’une vie

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HOMMAGE A M.DESSEAUX

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Au cours de la scolarité de la plus grande majorité des élèves de Savoie est organisée une rencontre avec un Résistant. Ce Résistant se nomme Christian DESSEAUX, il avait 14 ans lorsque la guerre commence…

Nous commémorons aujourd’hui l’anniversaire de sa mort. En effet Monsieur DESSEAUX nous à quitter le 9 avril 2019. Nous remercions ce grand homme de nous avoir œuvrer pour la transition de la mémoire.
Nous allons donc à cette occasion vous compter son histoire grâce à ses nombreux témoignages auxquels nous avons pu être présent.

Christian DESSEAUX est d’origine de la Picardie, de la ville de Compiègne, il vit en Savoie depuis plus de 60 ans, mais durant la guerre il habitait à Compiègne.

Lorsque la guerre débute Christian DESSEAUX est alors âgé de 14 ans.
En 1941-1942 (il à donc 16 ans) l’Allemagne occupe la ville de Compiègne mais les collèges sont rouvert à la demande du Maréchal PETAIN.
Le père de M.DESSEAUX est officier de l’armée française, leur maison est donc occupée par les allemands (sa mère est morte). Christian DESSEAUX se réfugie alors chez sa grand-mère.
Il décide de « nuire aux allemands » avec deux amis du collège en sachant que dans la ville de Compiègne il y a quatre états major de l’armée Allemande, ils mènent donc des actions de sabotage en « crevant des pneus », en « volant des vélos » (les allemands de Compiègne avaient de beaux vélos pour se déplacer), en « coupant des files téléphoniques » et en « faisant des V de la victoire de partout et surtout vers les caserne de soldats Allemands », toutes ces actions se faisaient la nuit pour ne pas être vu ou du moins être vu.
A l’époque le collège n’est pas obligatoire mais Christian DESSEAUX ainsi que ces deux camarades avec lesquels il faisait ces actes « pour nuire aux allemands » allaient au collège car il « avaient besoin de se voir pour organiser les actions ».
Un jour à la sortie du collège un certain André PONS à besoin de voir M.DESSEAUX pour lui parler. Il accepte avec ses camarades.
« On sait que vous emmerdez les troupes allemandes, faites autrement ! Vous allez vous faire choper. Vous pouvez entrer dans un groupe de Résistance. »
Ni une, ni deux, les trois copains sautèrent sur l’occasion.

15 jours plus tard, ils avaient un rendez-vous dans une grande boulangerie. Pour y accéder, les trois amis mettent 15 minutes d’intervalles entre eux.
Une fois à la boulangerie, ils sont descendu « dans les fourneaux », ici un homme leur dit « Si vous êtes pris avec une arme dans les mains, vous serez fusillés ».

A ce moment là, ils entrèrent tous les trois dans un des plus grand réseau de Résistance. Groupe des Bleuets, section Jean-Marie BUCKMASTERE. Ils se chargeaient du transfère d’arme.

En 1943, le soir ils allaient « faire un parachutage d’arme dans la forêt de Compiègne, dans une sorte de plaine qui s’appelait Champlieu », il y avait « un clair de lune magnifique », il était à peu près 10 heures 30 du soir. Sur la plaine de Champlieu, il y avait un fermier et sa femme, Christian DESSEAUX et ses amis (le groupe de Résistants) savaient qu’il « était un peu collabo, mais bon [ils] s’en foutaient, il ne nous faisait pas peur ».
Lorsque M.DESSEAUX et les Résistants arrivèrent à Champlieu ils faisaient du bruit, ils étaient tout excités car c’était leur premier parachutage. Les chiens du fermier se sont réveiller et ce sont mis à aboyer, alors les lumières de la ferme se sont allumées mais « il ne nous faisait pas peur ».
A un moment un avion arrive dans les airs mais ne donne pas le signal, alors le groupe de Résistant reste caché. L’avion fait demi-tour et fait « le » signal, le groupe au sol répond et l’avion parachute l’armement.
Dans les parachutages il n’y avait pas seulement des armes mais également des cartes d’identité, des produits pharmaceutiques, de l’argent…

Le 13 juillet 1943, le groupe des Bleuets est rassemblé, « le leader », prend la parole : « Demain c’est le 14 juillet, on respecte la fête Nationale, pas de mission, je répète pas de mission le 14 juillet, si vous voulez rentrer chez vous, allez y, prenez une douche car nous, Résistants, nous puons et nous somme sales ».
Christian DESSEAUX décide alors de rentrer chez lui. Pour ce faire, il doit passer par la gare. Il a justement un ami, Raymond, qui est le fils du patron du bistrot de la gare. A travers la « vitrine » du bistrot il aperçois beaucoup d’allemands à une table, mais décide quand même de rentrer pour voir son ami Raymond, il va au comptoir pour demander si son copain Raymond est là.
« Il n’est pas là pour l’instant, mais il va arriver d’une minute à l’autre »
Il décide alors d’attendre son copain et la serveuse lui offre un café. Tout à coup il entend un brouhaha alors il tourne doucement la tête en direction de la table des allemands et il aperçois une « belle blonde » au milieu de tous ces allemands, elle est la seule debout, et « essaie de s’enlever de toutes les mains de ces allemands qui essayaient de la toucher », à un moment elle parvint à s’échapper de tous ces allemands et va voir M.DESSEAUX et lui demande s’il s’appelle bien Christian DESSEAUX, il approuve. Elle lui demande par la suite s’il fume, alors il approuve une seconde fois. Elle sort alors un paquet de cigarette de sa poche, mais pas n’importe quel paquet. C’était « un paquet que seul les aviateurs allemands pouvait posséder ». Il se méfie et prend peur « je ne fume pas ça moi ». Alors que « la belle blonde » semble vouloir lui dire quelque chose d’important, Raymond apparaît devant la vitrine du bistrot. M.DESSEAUX « part alors en courant sans écouter la belle blonde ».

Il arrive a 6 heures du soir chez son père et ne mange pas avec lui, il préfère se reposer.
Au petit matin la porte de sa chambre s’ouvre brusquement, 20-30 allemands rentre, il a à peine le temps de s’asseoir sur le bord de son lit que les allemands l’arrêtent, le père tente d’intervenir mais en vain, ils le plaque contre un mur. Un allemand hurle à Christian DESSEAUX « tes papiers, tes papiers », sauf qu’il possède plusieurs cartes d’identité qu’il cache… sous son oreiller et dans le stress et la peur, il donne les 3 cartes qu’il possèdent. L’allemand monte dans les tour et le gifle à plusieurs reprise, il le menotte et le jette dans les escaliers, tout ça dans un énorme vacarme, les allemands rigolent, crient, les chiens aboient, les voisins hurlent de peur…
Au bout des escaliers, les allemands l’éclairaient à l’aide d’une lampe « c’est bien le fils du colonel ». Il est immédiatement emmené à la prison.
On vient le chercher à 6 heures du matin, il est descendu brusquement dans le service administratif, il voit à ce moment là 8 des 10 Résistants de la section Jean-Marie BUCKMASTERE (il en reste donc 2 en liberté) ils sont tous menotter et ont également des chaînes aux pieds .

Il faut savoir que « si on est arrêté avec des habits d’été, vous serez en habits d’été dans la neige »

Les prisonniers doivent à présent défiler dans la ville de Compiègne pour « donner une leçon aux autres », ils se dirigent vers la gare et son père se trouve parmi la foule, ils se font alors un signe de la tête. Christian DESSEAUX est le premier des 30 prisonniers (ce sera donc le premier à sortir du train à la gare de St Quentin). C’est à St Quentin que ce trouve l’État major de la Gestapo. Pour faire sortir les prisonniers du wagon, les allemands les poussent , donc les premiers à sortir du wagon tombe et les autres leur tombent dessus. Christian DESSEAUX portait lors de son interpellation, sa « chemise pour aller au collège », il possédait toujours un petit crayon de papier ainsi qu’un bout de papier à l’intérieur. Lorsqu’il était à plat ventre sous tous les autres prisonniers, il à eu le temps d’écrire « Christian DESSEAUX, gare de St Quentin » et à jeter la boulette par terre sans que personne ne le voit.

A la sortie de la gare des camions attendent des prisonniers afin de les emmener à la prison. Cette prison possède « 3 niveaux », elle est tout en briques.
M.DESSEEAUX est emmener au troisième niveau. Les allemands le pousse dans « sa cellule ». Elle contient un lavabo sans robinet, un lit, un sceau pour faire ses besoins et une lucane sur un mur incliné et tout cela dans 5m2.
Il n’a pas dormi de la nuit, comme la plupart des détenus cette nuit. Il pense toute la nuit à une phrase que lui avait dit André PONS « Ne changez jamais de discours, si vous dites blanc, ne dites pas noir sous la pression »

Au petit matin, il est descendu dans le service administratif, il voit tout ses copains menotter contre le mur, il est mis contre le mur avec eux, ils ont tous peur de l’interrogatoire. Ils montent donc tous dans un camion. Ils arrivent dans une grande propriété, les portes du camion s’ouvrent, ils entendent des cris, « c’était horrible, des cris à la mort, des grands maman ! », « es prisonniers ne pouvaient pas se parler mais pensaient tous la même chose ».
Il arrivent ensuite dans une salle en attendant que les allemands viennent les chercher un par un pour l’interrogatoire.
C’est le tour de Christian DESSEAUX. Les allemands lui font monter les escaliers en courant, ils rigolaient en le voyant courir avec les chaînes au pieds. Ils arrivent au deuxième étage , il y avait une grande salle avec de nombreuses cartes géographique accrochée sur les murs. Un allemand « grand et costaud » arrive devant lui, il lui montre la carte de Champlieu et lui demande s’il connaît cet endroit, il lui dit qu’il connaît, que cet endroit s’appelle Champlieu et que c’est une plaine dans la forêt de Compiègne. Un deuxième allemand l’assomme par derrière. Lorsqu’il se réveille quelques minutes après, il était attaché sur une grande table et se faisait frapper par des SS « du bas des reins jusqu’à la pointe des pieds », il ne sent alors plus ses jambes. A un moment le calvaire s’arrête. Ils l’obligent à ce mettre debout et l’assoient sur une chaise, une fois sur la chaise, des sangles lui sont attachés et son pieds gauche est surélevé. Les SS lui mettent alors un fer rouge sous le pied en disant « On va te fusilier, on va te fusilier ». Après cela ils le traînaient dans les escaliers et le jette dans une cave. Dans cette cave il y avait ses amis qui étaient autant amoché que lui. Ils avaient tous la peur au ventre, la peur d’être fusiliers.
Peu de temps après, les allemands viennent (toujours en rigolant, en ce moquant de leurs têtes ensanglantés) et les jettent dans un camion et les ramènes à la prison de St Quentin.
Dans la cellule de M.DESSEAUX se trouvait un homme tendant ses bras vers le ciel en disant « c’est pas possible, c’est pas possible ! ». En voyant l’état dans lequel était Christian DESSEAUX, le vieil homme alla immédiatement chercher une chemise et la mis dans le lavabo, il fit couler de l’eau dessus et la mis sur son pied gauche. Mais il se méfiait de ce vieil homme.

Il appris par la suite que ce monsieur avait été arrêté car il avait sauvé puis hébergé deux pilote de l’armée française chez lui car ils avaient été blesser par l’armée allemande.
Christian DESSEAUX restera jusqu’en août 1943 à la prison de St Quentin.

Un jour M.DESSEAUX et ses amis descendent de la prisons sous les ordres allemands, en bas des pelles, des pioches et des mitraillettes les attendent, ils sont emmener vers un camion. « direction la forêt de Compiegne, la plaine de Champlieu pour être précis ». Les allemands leurs font creuser des trous, Christian DESSEAUX se dit « c’est bon, on creuse notre trou, ils nous mettrons chacun une balle dans la tête, on tombera dedans et se sera la fin ».
En réalité ils étaient censés trouver les armes du dernier parachutage, mais il n’y avait rien.
Après cela, M.DESSEAUX est admis au camp d’internement de Compiègne, il y a plus de 50 000 personnes dans ce camp, environ 800 furent fusiliers. Si un Résistant tue un allemand, suivant le grade de celui-ci, un nombre correspondant au grade sera fusilier. Ce camp s’appelle le camp de Royallieu, il y à toutes les nationalités dedans.
« Dans ce camp si nous avons un béret et que nous ne l’enlevons pas pour saluer un gardé, nous seront fusilier sur le champ »

Nous sommes le 12 janvier 1944, il neige et il va y avoir un grand départ aujourd’hui et les prisonniers le savent. « Les 5 000 prisonniers sont sur la place en rang par 5. Cela dur de 7 heures du matin à 7 heures du soir. Le temps d’appeler tous les matricules, les prisonniers sortent dans la neige seulement avec leurs habits, ils n’ont pas de couverture ». Il y a 3 allemands qui comptent les détenus, Christian DESSEAUX entend son numéro de matricule, il rejoint alors les autres prisonniers, il est 5 heures lorsque tous les allemands finissent enfin de compter et de recompter tous les prisonniers, pour un total de 2 000. Il faut à présent que tous les prisonniers se déshabille, « tout nu dans la neige » avec les bras en l’air pour que les allemands vérifient qu’il n’aient pas d’arme et pour qu’ils leurs prennent leurs bijoux s’ils en avaient. Les SS leurs donne juste une couverture, ils n’ont pas le droit de bouger, de s’asseoir, ni de s’allonger.
A 6 heures du matin, ils sont toujours là, ils leurs donnent « un bout de pain et un bout de saucisson ». M.DESSEAUX s’aperçoit que dans les 2 000 qui sont déportés se trouve son ami François.
Les 2 000 prisonniers marchent en direction de la gare, Christian DESSEAUX et François se situe vers l’arrière du convoi. Le convoi était constitue de rang de 4, s’ils se mettaient au milieu de leur rangée, ils étaient ainsi « protéger des coups si les SS tapaient, car il tapaient sur les prisonniers qui étaient sur les cotés ». Au sein du convoi les prisonniers « chantonnais La Marseillaise et Les Allobroges ».
Le père de François et celui de Christian DESSEAUX se trouvaient tout les deux à la gare (le père de M.DESSEAUX avait donc bien lu le petit papier laisser par son fils auparavant). Lorsque les prisonniers arrivaient à la hauteur des quais, ils voient les wagon voyageur pour les sentinelles allemand. Mais eux c’était direction les wagons à bestiaux.
Une fois à l’intérieur, le train démarre, à peine partis certains prisonniers crient « on s’évade », puis d’autre « on ne s’évade pas, on ne sort pas d’ici », la situation est très confuse. Les espagnols disent alors « on s’échappe, on va faire un trou dans le plancher maintenant ! ». Ils poussent alors la paille avec leurs mains et ils commencent à gratter le sol. « Les français, eux, préfèrent s’attaquer à la porte ». Une fois le trou au sol finit, un des espagnol va voir dans le trou comment ils vont faire pour sauter sans se tuer, il disparaît alors dans ce trou. Quelques minutes plus tard, les prisonniers entendant hurler « je ne peux plus tenir je vais mourir de froid, je vais sauter », quelques fractions de seconde plus tard ils entendent le fusil de SS qui protègent l’arrière du train.

Le train s’arrête de suite après la détonation, les portes s’ouvrent, les SS voient le trou, ils s’énervent, ils crient, ils tirent de partout, ils jettent les prisonniers dehors, ils les font se déshabiller tout nus et les jettent dans le wagon à cadavres. Dans ce nouveau wagon, il n’y à ni eau, ni de sceau pour faire ces besoins. Pendant deux jours et demi les prisonniers se battaient dans le wagon, « il y avait du sang de partout ».
Il y eu 12 morts dans leur wagon. Ils arrivent enfin au camp de Buchenwald, « c’est le plus grand camp de concentration ».
Le matricule de Christian DESSEAUX est 41096 et celui de François est 41095. La première nuit au camp personne ne parvient à fermer l’œil, ils ont peur. Le lendemain à la première heure, il y à « la piqûre de Buchenwald ». Les prisonniers sont à la file indienne par groupe de 100 et les allemands passent et plantent la piqûre dans le dos du premier, puis dans celui du suivant etc. Le liquide « à une couleur verdâtre », après la piqûre les détenus sont placés en quarantaine. Ils ne savaient pas ce qu’était ce liquide verdâtre mais étaient contraint de le faire.

Dans ce camp, les allemands avaient un jeu; les prisonniers devaient prendre une pierre et l’emmener à un autre endroit, le dernier ne pouvait pas prendre la dernière pierre car elle était bien trop lourde. Alors deux SS portaient la pierre et la mettaient sur le dos du prisonnier, le prisonnier tombait sous le poids de cette pierre. Étant donné que les prisonniers n’étaient pas autorisés à s’allonger, les SS le fusillaient immédiatement.

Tout les prisonniers du camp avaient un métier (le même qu’ils exerçaient avant la guerre). François et M.DESSEAUX n’en avaient pas (ils étaient lycéens) alors François devient dessinateur et Christian DESSEAUX devient tourneur. Comme les SS le croyaient tourneur ils l’ont inscrit dans le prochain convoi pour Dora avec François.
Ils partent le 7 février 1944 et mettent la journée pour y arriver, dans le tunnel il fait -12°C. Ils prennent chacun leurs postes, l’ancien détenu qui occupaient la place de Christian DESSEAUX avant lui dit « Ne t’arrête jamais, même pour pisser ». Il l’a écouté et ne s’est pas arrêté pendant plus de 12 heures de suite par peur de mourir congelé comme les autres prisonniers, qui, eux, ne sortiront jamais du tunnel de Dora. Tous les prisonniers avaient le typhus, la dysenterie, des bronchites etc

Un jour Christian DESSEAUX est transporter à l’autre bout du tunnel, il n’y à aucun autre français avec lui, pas même François. Il y avait une énorme fusée de 14 mètres de long et là un officier allemand lui demande « tu n’est pas tourneur, hein ? », alors il lui répond « si, je suis tourneur », il savait à ce moment là qu’il « venait de commettre une erreur ». L’officier lui dit de ne pas bouger, qu’il revient. L’officier revint quelque minutes plus tard et lui demande de le suivre, « tu vois la machine là, elle est automatique, si la pièce bouge, si elle à bouger, tu regarde le plan et tu arrête la machine et j’arrive ». M.DESSEAUX applique exactement les mêmes gestes que dans les cours au collège.

Tous les prisonniers qui creusaient sont mort, y compris François.

Christian DESSEAUX est, par la suite, devenu spécialiste, c’est à dire qu’aucun SS ou autre n’avaient le droit de le toucher à l’intérieur de l’atelier.
Un jour il va chercher un outil dans sa boite à outil et y trouve une pomme, le lendemain un morceau de pain, le sur-lendemain un carré de chocolat etc.

Un jour il croise ce monsieur qui l’avait fait rentrer dans dans l’atelier (celui qui avait fait de M.DESSEAUX un spécialiste) et lui demanda « Pourquoi, pourquoi la nourriture, pourquoi tout ça ? » Le SS lui confie donc que durant la 1 Guerre Mondiale, il était gravement toucher sur un champ de bataille et qu’il à juste bouger les doigts et les brancardiers français qui passaient par la l’ont vu et l’ont immédiatement emmener à l’hôpital, ils lui ont sauvés la vie, et il à jurer qu’ils feraient de même pour les remercier.

Deux-trois jours plus tard, les Russes menacent de faire « sauter le tunnel » mais ont étés rapidement abattus par les allemands.
Tous les morts sont déshabillés et ont leurs numéro de matricules écrit sur le torse à l’aide de bleu de Méthylène avant d’être brûler au crématoire.

En avril 1945, le tunnel de Dora est évacué. Christian DESSEAUX souffre du typhus et d’une plaie au poumon (il crache du sang à chaque fois qu’il ouvre la bouche).
Les prisonniers sont « évacués dans les bennes à charbon ». Il fait parti du dernier convoi. Au dessus de ce convoi, il y a 2 avions, ils lâchent 2 bombes et remontent en chandelle afin de ne pas se faire toucher par les mitraillettes allemandes. Le convoi continue, mais à pied.

A ce moment là « les marchent de la mort commencent. Les prisonniers passent des semaines sans manger, pendant que les SS mangent devant eux en rigolant et en ce moquant ».
Un jour un SS donne 30 minutes au prisonnier pour allumer un feu, trouver à manger (surtout pas chez les habitants car eux, doivent donner a manger aux SS). Lorsque le SS crie c’est fini, ils faut que les prisonniers ce relèvent à temps sinon, ils sont immédiatement fusilier. Sauf que Christian DESSEAUX ne parvint pas à ce relever, il est à bout de force. Un prisonnier, qui était prêtre, vient vers lui et lui dit de se relever. Il se relève et réussit à marcher encore pendant des jours jusqu’à arriver au plus grand camp de concentration de femmes nommé Ranwenbrug.

« Dans ce camp, toutes les femmes y resterons jusqu’à la nuit des temps, elles se font toutes opérer par un chirurgien SS, elles meurent toutes après l’opération ». Lorsque les femmes accouchaient les SS écrasaient les nouveaux nés devant les yeux de leurs mères. Un soir des prisonniers de guerre de 1939-1940 libèrent le camp et crient « c’est la fin de la guerre ».

M.DESSEAUX rentre alors chez son père après avoir fait plusieurs hôpitaux pour soigner sa plaie au poumons. Son père l’attendait sur le quai de la gare en pleurant, c’est la première fois qu’il voyait son père pleurer. C’’est également la première fois qu’ils se prenaient dans les bras.

Monsieur DESSEAUX à été un grand homme durant la guerre mais également après en voyageant de collège en collège, de lycée en lycée, il participait également au chemin des mémoires chaque année. Ainsi c’est un magnifique exemple d’accomplissement du devoir de mémoire.
Merci Christian DESSEAUX !
Les Cadets Du Souvenir.

Décès de Monsieur Roger Deniel, résistant, déporté Nacht und Nebel (nuit et brouillard)

Décès de Monsieur Roger Deniel, résistant, déporté Nacht und Nebel (nuit et brouillard)

Ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof

C’est avec un grand retard et tristesse que nous apprenons le décès de Monsieur Roger Deniel, résistant, déporté Nacht und Nebel (nuit et brouillard) aux KL Natzweiler, Gross-Rosen et Ravensbrück.

Roger Deniel est né le 02 avril 1921 à Saint Denis.
Engagé dans la résistance, il est arrêté suite à une dénonciation et emprisonné au fort de Romainville.
Le 13 janvier 1944, il est déporté Nacht und Nebel au KL Natzweiler. Il y reçoit le matricule 6965.
Alors que les NN ne doivent pas quitté le camp principal, Roger et environ 300 déportés sont envoyés au camp annexe de Kochem qui vient d’être créé. Les conditions de vie et de travail sont épouvantables Au bout d’un mois, les SS rapatrient les NN à Natzweiler. Ils ont perdu 10 % de leur effectif.

http://www.struthof.fr/…/le-camp-annexe…/fiche-dinformation/

Le 19 avril, il est transféré à la prison de Wohlau (Pologne actuelle) dans l’attente de son jugement.
Suite, probablement, à l’abrogation du décret Nacht und Nebel, il est envoyé au KL Gross-Rosen, puis dans un camp annexe du KL Ravensbrück, Neuebrandeburg.
Lors d’un transfert, il parvient à s’évader.
Pendant trois jours, il est pris au milieu d’un combat entre l’Armée rouge et les troupes nazis. Il est finalement recueilli par les soldats soviétiques.
Très affaibli, ne pesant plus que quarante kilos, Roger rentre en France le 29 mai 1945.

Roger Deniel est décédé le 31 août 2019 à Courseulles-sur-Mer (Calvados).

Il était officier de la Légion d’honneur, médaillé militaire et titulaire de la croix de guerre avec palme, de la croix du combattant volontaire de la résistance et de la médaille du résistant-déporté.

Roger Deniel, en 1995, sur le site de l’ancien camp de concentration de Natzweiler pour le cinquantième anniversaire de la fin des camps :
https://www.youtube.com/watch?v=EUNkTXvvt3Y

A ce jour, il ne reste que dix anciens déportés français connus, survivants du KL Natzweiler.

Résistance : Marceau méritait mieux…

Résistance : Marceau méritait mieux…

Engagé dans la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale, Marcel Mangel, mieux connu comme le mime Marceau, contribue à sauver des centaines d’orphelins dont les parents ont été tués par les nazis, tout en apprenant les rudiments de son art.

Par  Marc-André Lussier
La Presse

Le plus récent film de Jonathan Jakubowicz, qui en signe aussi le scénario, est de ces films nobles dont l’exécution n’est pas à la hauteur du sujet. Celui qui fut révélé en 2005 grâce à Secuestro express, et à qui l’on doit aussi Hands of Stone (un film inspiré de la vie du boxeur panaméen Roberto Durán), propose un autre drame biographique, consacré cette fois à une partie plutôt méconnue de la vie de Marcel Marceau.

Le célèbre mime français a en effet intégré les rangs de la Résistance en 1942 — il avait alors 19 ans — et aurait contribué à sauver la vie de centaines d’enfants orphelins juifs. Là réside le principal écueil du scénario : on ne montre jamais vraiment l’implication de Marcel Marceau dans la Résistance, pas plus que ses actions concrètes pour tenir les orphelins à l’écart des nazis. L’art que développera le mime, dont le talent s’exerce d’abord auprès des enfants, n’est pas illustré à sa pleine mesure non plus.

IMAGE FOURNIE PAR GAME THEORY FILMS

Resistance

Même si l’on souscrit d’emblée au devoir de mémoire auquel nous convie ce cinéaste vénézuélien issu d’une famille juive polonaise, il est difficile de passer par-dessus les carences du scénario et les traits parfois grossiers avec lesquels certains personnages ont été dessinés. Et puis, cette idée de faire parler tous les personnages français dans la langue de Shakespeare passe beaucoup plus mal à notre époque. Malgré l’honorable performance de Jesse Eisenberg, ce film n’est pas à la hauteur de l’histoire de Marcel Marceau. Dommage.

★★½

Resistance. Drame biographique de Jonathan Jakubowicz. Avec Jesse Eisenberg, Ed Harris, Matthias Schweighöfer. 2 h.

Resistance est offert en vidéo sur demande, notamment sur iTunes.

Disparition de Rafael Gómez Nieto, dernier survivant de la Nueve

Disparition de Rafael Gómez Nieto, dernier survivant de la Nueve

Le républicain espagnol et combattant de la France Libre Rafael Gómez Nieto, dernier survivant de la Nueve, est mort hier du Covid-19 à l’âge de 99 ans.
Né en Espagne en 1921 d’un père militaire, il s’engagea dans le camp républicain suite au coup États-Unis du fasciste Francisco Franco (1892-1975). Il participa ainsi à la bataille décisive de l’Èbre (25 juillet – 16 novembre 1938) lors de laquelle les républicains espagnols tentèrent de renverser le cours de la guerre qui tournait alors à l’avantage des franquistes. Mais cette bataille se solda par une défaite qui eut pour conséquence de précipiter la défaite finale des républicains. Il fuit alors le pays quelques mois plus tard lors de la Retirada, une opération de retraite des combattants républicains face aux troupes fascistes à partir de février 1939. Une fois la frontière française passé, il fut interné dans un camp comme près de 260 000 autres réfugiés espagnols.

Quatre mois plus tard, il parvint néanmoins à s’en échapper et rejoignit l’Algérie où il s’engagera dans les Forces Françaises Libres lorsqu’elles furent créer. Il intégra alors la Nueve, appelé officiellement la 9ème compagnie du régiment de marche du Tchad. Cette compagnie faisait partie de la 2ème division blindée (ou Divison Leclerc) et était composée majoritairement d’anciens combattants de la guerre d’Espagne(1936-1939) dont beaucoup d’anarchistes qui s’étaient engagé dans l’armée française pour combattre le fascisme. Au sein de la Nueve, il participa notamment à la libération de l’Afrique du nord et débarqua en métropole en août 1944. Ils furent également la première unité alliée à entrer dans Paris le 24 août 1944 lors de la libération de la capitale. Après la guerre, les survivants de la Nueve reçurent la nationalité française. Dans le même temps, certains choisirent de retourner en Espagne pour continuer le combat et se firent massacrer. La dictature de Franco se termina finalement à sa mort en 1975

Jacques, l’enfant caché

Jacques, l’enfant caché

« Jacques l’enfant caché sort le 20 Fevrier.
C’est mon roman le plus personnel, Serge Klarsfeld m’a fait l’honneur d’en faire la préface.
Je raconte l’histoire de mon père qui fut, durant plusieurs mois, cachés à Verberie dans l’Oise. Le Pasteur Joussellin qui le sauva, avec 84 autres enfants juifs a été fait juste parmi les nations. »
Si je reviens un jour…

Si je reviens un jour…

Les lettres retrouvées de Louise Pikovsky

de Stéphanie Trouillard, Thibaut Lambert

chez Des ronds dans l’O

Collection(s) : Les témoins racontent l’histoire

Paru le 11/03/2020 | Cartonné 112 pages

L’histoire de Louise Pikovsky, retracée à partir de ses archives personnelles retrouvées en 2010 lors du déménagement d’un lycée parisien. Des photographies et des lettres adressées à sa professeure de français ont révélé l’histoire de cette jeune fille juive, internée à Drancy puis déportée avec sa famille en janvier 1944. Ils furent assassinés à Auschwitz. Adaptation d’un webdocumentaire. ©Electre 2020