Mois : mai 2019

À Pouilly, le résistant nivernais Marcel Henry poursuit son devoir de mémoire

À Pouilly, le résistant nivernais Marcel Henry poursuit son devoir de mémoire

Il vient de s’installer au foyer-logement de Pouilly-sur-Loire. Et déjà, il poursuit la mission qu’il s’est donnée, de pérenniser le devoir se mémoire. Ce qu’il a fait toute sa vie, après la sinistre guerre, dans laquelle il était résistant.

Lors de la Journée nationale de la Déportation, à l’invitation de Jean-Jacques Lété, maire de Pouilly-sur-Loire, Marcel Henry a lu un message émouvant, inspiré de sa vie de résistant. Il a, ce jour-là, étonné les habitants par sa lucidité et sa détermination à témoigner et transmettre.
Né à Imphy en 1921 de parents cheminots, il entre à l’usine en janvier 1941 où il est affecté au chauffage de la chaudière. Il se marie avec Germaine le 25 octobre, le lendemain de ses 20 ans, et deviendra papa l’année suivante. Parallèlement, son militantisme faisant, il glisse, sans s’en rendre compte, dans la Résistance. Pas de coups d’éclat mais des petits sabotages causant préjudice à l’occupant, qui instaure le Service du Travail Obligatoire (STO).

Pas question de se plier au Service du Travail Obligatoire (STO)

« Nous étions six à l’usine à ce moment-là, à ne pas nous plier à cette décision  », raconte Marcel Henry. Avec un camarade, il s’enfuit en direction de Lyon en montant dans un wagon en gare de Nevers. À leur arrivée, mauvaise surprise, les Nazis ont franchi la ligne de démarcation. Ils se dirigent vers Clermont où ils vont faire connaissance de membres de l’Armée secrète (AS), les aident puis regagnent Nevers. Va alors naître le premier maquis armé de la Nièvre à la Fontaine du Bois, dans la commune de Poiseux. Quelques coups d’éclat mais la menace se précise sur le groupe de maquisards. Le 8 avril au matin, ils sont encerclés dans leur vieille ferme par trente-sept gendarmes français et la brigade spéciale de Laval. Ils sont capturés après des échanges de coups de feu. Son plus mauvais souvenir.

De prisons en camps, jusqu’à la Libération

De la prison de Nevers, il sera ensuite transféré en mars 44 au camp de Pithiviers, puis à l’île de Ré et, enfin, au Camp de la Coubre, d’où il va s’évader avec un gars du Nord. Il regagne la Nièvre et rejoint le maquis des Bertranges, ou maquis Bernard. Il réussit un haut fait d’arme, avec une embuscade entre La Charité et Mesves. Le 9 septembre, Marcel Henry participe à la libération de Fourchambault avant de foncer sur Nevers avec la Compagnie Balthazard. C’est la libération de la ville et la prise d’armes Place Carnot.

Depuis, Marcel Henry, qui s’est vu attribuer la Légion d’Honneur puis les Palmes académiques, n’a eu de cesse de transmettre cette partie de l’histoire aux plus jeunes générations, chargées de ne pas oublier.

La résistante corse Danielle Casanova racontée par sa nièce

La résistante corse Danielle Casanova racontée par sa nièce

Alors que l’exposition « Danielle Casanova, héroïne nationale » a pris ses quartiers à la Collectivité territoriale de Corse à Ajaccio, la nièce de la résistante, Isaline Amalric Choury, nous offre un témoignage poignant sur cette grande figure de la Résistance.

La Collectivité territoriale de Corse accueille depuis mercredi l’exposition « Danielle Casanova, héroïne nationale ». Cette exposition itinérante traverse la Corse depuis 2009, elle retrace la vie de cette résistante, de son combat, de sa naissance à son décès au camp d’Auschwitz Birkenau le 9 mai 1943. Mais cette fois, Isaline Amalric Choury, fille du résistant Maurice Choury et nièce de Danielle Casanova, qui a créé l’exposition, a décidé d’y ajouter des éléments personnels. Courriers, articles, objets provenant de son histoire familiale.

Isaline Amlaric Choury nous a guidé dans l’exposition, nous livrant ses anecdotes, ses souvenirs.

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Des maquis du Morvan au piège de la Gestapo

Des maquis du Morvan au piège de la Gestapo

Rencontre et Dédicace

Jeudi 23 mai 2019 à 18H00

Nous recevrons l’historien Joël DROGLAND qui vient de signer aux éditions Vendémiaire :

Des maquis du Morvan au piège de la Gestapo

André Rondenay, agent de la France Libre

Polytechnicien évadé d’un Oflag, recruté par le BCRA à son arrivée à Londres, André Rondenay fut envoyé en mission en France en septembre 1943. Entouré d’une équipe jeune, dynamique et efficace, il accomplit jusqu’en juillet 1944 des actions essentielles : mise en place du Plan Tortue, qui devait retarder l’avancée des Panzers vers la Normandie ; réalisation de gros sabotages industriels dans la région parisienne ; exercice des fonctions de Délégué militaire régional ; encadrement des maquis du Morvan.

Traqué par un agent double, piégé et arrêté par la Gestapo, Rondenay fut condamné à la déportation, mais des officiers allemands vinrent l’extraire du convoi pour le fusiller : exécution atypique et exceptionnelle.

Salon de la Fondation de la Résistance

30 Boulevard des Invalides – 75007 Paris

Merci de vous inscrire soit par téléphone soit par courriel :

Tél. : 01 45 66 92 32 – Courriel : memoresist@m-e-r.org

 

 

Abdelkader Mesli, l’Imam qui a sauvé des juifs en délivrant de faux certificats musulmans

Abdelkader Mesli, l’Imam qui a sauvé des juifs en délivrant de faux certificats musulmans

Lorsque l’Europe était sous domination nazie et que certains gouvernements et citoyens ont fait le choix de collaborer avec l’ennemi, d’autres ont préféré résister au péril de leur vie et de leur liberté. Ils ont tendu une main secourable à ceux qui étaient dans la tourmente dont de nombreux juifs.
Ces sauveteurs ont reçu le titre de Justes parmi les nations. Animés d’idéaux humanitaires ou révoltés par la situation, ils ont contribué à sauver des centaines de vie durant la seconde guerre mondiale.
Récompensés pour leur bravoure, ils ont reçu la médaille des Justes et un certificat honorifique par l’état hébreu. Leurs noms sont inscrits sur le Mur d’honneur du Jardin des Justes à Yad Vashem.

Pourtant parmi ces Justes, certains sont restés dans l’ombre et n’ont pas eu droit aux honneurs et aux acclamations.

Des musulmans ont sauvé des juifs de la déportation, pourtant leurs noms ne figurent nulle part et n’ont même jamais été mentionnés.
Rares sont ceux qui ont réussi à arracher une reconnaissance posthume grâce à l’acharnement de leurs enfants.
A l’image de l’imam algérien Abdelkader Mesli. Son fils, Mohamed a rendu public les archives précieusement gardées par feu son père. Une vieille valise ouverte par hasard a permis de comprendre le vaste travail accompli par son père au moment où les français étaient sous domination nazie entre 1939 et 1945.

Explique Mohamed puisque pour aider les familles juives en détresse, son père leur délivrait de faux certificats de religion musulmane. L’imam Mesli faisait partie du rectorat de la mosquée de Paris dès 1930, il gérait notamment les tickets de rationnement.

Après avoir sauvé plusieurs familles juives de la déportation, Abdelkader Mesli sera dénoncé à la Gestapo et déporté à son tour dans les camps de concentration. Même sous la torture, l’imam n’a jamais dénoncé les familles qu’il cachait, ni ses complices. Il mourra en 1960 alors que son fils était âgé de dix ans.
Des années plus tard, Mohamed rend hommage à son père, ce héros inconnu sorti de l’oubli :

Au 1er janvier 2012, 24 355 Justes parmi les nations de 46 pays ont été honorés, pourtant un seul Arabe se verra décerner le titre de Juste, le médecin égyptien Mohamed Helmy mort en 1982.
Il a reçu le titre de Juste parmi les nations pour son aide apportée durant la seconde guerre mondiale à une famille juive. Une reconnaissance tardive, puisque Mohamed Helmy est mort avant que le Mémorial Yad Vashem ne lui décerne ce titre.

 

Fort de Metz-Queuleu : Nuit européenne des musées 18/05/2019, conférences, expositions et visites

Fort de Metz-Queuleu : Nuit européenne des musées 18/05/2019, conférences, expositions et visites

Prochains événements organisés par le fort de Queuleu :

Jeudi 16 mai 2019 – 19h30 – Gratuit : Conférence

La prochaine conférence du fort de Queuleu se déroulera dans le Grand Salon de l’Hôtel de ville de Metz (1 place d’Armes 57000 METZ). Anthony Rescigno nous présentera « le loisir cinématographique en Moselle annexée pendant la Seconde Guerre Mondiale ».

Plus d’informations sur : https://www.fort-queuleu.com/conferences/

 

Samedi 18 mai 2019 – 17h00 à 01h00 (dernier départ de visite guidée à minuit) – Gratuit : Nuit européenne des musées

Dans le cadre de la Nuit européenne des musées, le fort de Queuleu sera ouvert du samedi 18 mai 2019 à 17h00 au dimanche 19 mai 2019 à 01h00 (attention dernier départ de visite guidée du camp spécial nazi à minuit). Venez découvrir les nombreuses nouveautés de cette édition.

Plus d’informations sur : http://www.fort-queuleu.com/nuiteuropeennedesmusees2019/

 

Jeudi 13 juin 2019 – 17h30 et 19h30 – Gratuit : Inauguration de la plaque du Label du patrimoine européen et conférence

Retenez dès à présent la date de l’inauguration de la plaque du Label du patrimoine européen décerné par l’Union européenne qui se déroulera le jeudi 13 juin 2019 au fort de Queuleu. Celle-ci sera suivie par une conférence de Frédérique Neau-Dufour à 19h30 à l’Institution De La Salle (2 rue Saint-Maximin 57070 METZ) sur l’histoire du camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Des informations plus précises vous parviendront ultérieurement.

Plus d’informations sur : http://www.fort-queuleu.com/labelpatrimoineeuropeen/ et https://www.fort-queuleu.com/conferences/

 

Visites guidées du dimanche à 14h00 et 16h00 – Gratuit :

Le camp spécial nazi du fort de Queuleu est ouvert aux visites le dimanche après-midi (départ des visites guidées à 14h00 et 16h00) de mars à novembre inclus.

Découvrez l’exposition temporaire « Natzweiler et ses camps annexes sur les deux rives du Rhin » (du 25 mars au 30 mai 2019), l’exposition « Fraternité » et l’exposition permanente sur l’histoire du fort de Queuleu.

Plus d’informations sur : http://www.fort-queuleu.com/visite_interieure/ et http://www.fort-queuleu.com/expositions/

 

Visites guidées pour des groupes – Sur réservation :

Des visites guidées spéciales du camp spécial nazi du fort de Queuleu peuvent être organisées pour des groupes.

Plus d’informations sur :  http://www.fort-queuleu.com/visites-speciales-groupes/

 

Association du fort de Metz-Queuleu pour la mémoire des internés-déportés et la sauvegarde du site

Adresse postale (attention il n’y a pas de permanence) : 1 rue du Roi Albert 57070 METZ

Adresse du fort de Queuleu (accueil des visites au niveau de la passerelle en bois à l’entrée) : allée Jean Burger 57070 METZ

06 95 67 42 80

fort.metz.queuleu@gmail.com

www.fort-queuleu.com

 

La résistante alésienne Mireille Brown vient de disparaître

La résistante alésienne Mireille Brown vient de disparaître

Elle était âgée de 98 ans. En 2015, elle avait reçu la Légion d’honneur.

C’est une grande et vieille dame de la Résistance française qui vient de s’éteindre. Mireille Brown a rejoint l’éternité à l’âge de 98 ans et résidait depuis de nombreuses années à Alès, une femme pieuse et discrète « qui faisait partie de ces combattants de l’ombre qui, sans bruit et sans éclat, étaient prêts à donner leur vie pour un idéal ».

Une femme discrète

Une citation que Jacky de Marans, président de l’Union nationale des combattants, prononçait, en juin 2015, lorsqu’elle recevait les insignes de la Légion d’honneur. Il y a 35 ans, avec son époux, aviateur de la Royal Air Force, ils s’étaient installés tous les deux à Alès où ils participaient activement à la vie sociale locale.

« Émissions et réceptions de messages codés »

Quelques jours avant qu’elle ne reçoive les insignes du premier ordre de la nation, Midi Libre l’avait rencontrée pour retracer son parcours où elle expliquait : « Durant toutes les années de guerre, j’ai travaillé dans le domaine du renseignement en tant que radio, avec les émissions et les réceptions de messages codés. » Cette femme de cœur et de courage, à la discrétion exemplaire, laissera un souvenir ému à tous ceux qui l’ont croisée.

Obsèques ce mardi (11 h) dans l’église Saint-Joseph d’Alès.

Thierry MARTIN

 

75e anniversaire du Débarquement. Le chemin de « terroriste » à « déporté résistant »

75e anniversaire du Débarquement. Le chemin de « terroriste » à « déporté résistant »

Robert Lecorneur, militant communiste, a été arrêté sur dénonciation en 1943, certainement torturé, déporté en Allemagne au camp de Sachsenhausen d’où il n’est jamais revenu.

L’histoire

Robert Lecorneur, né le 29 novembre 1903 à Lisieux, était couvreur à Saint-Martin-de-la-Lieue. Il se marie le 12 février 1927 avec Madeleine Labbé.

Militant communiste, il a « été dénoncé comme membre du Parti communiste, arrêté à son domicile par la police mobile de Rouen, le 28 janvier 1943 » peut-on lire dans son épais dossier, conservé aux Archives de Caen, que Jean-Charles Robillard, historien, est allé consulter.

Les informations contenues dans son dossier sont parfois contradictoires, voire inexactes, mais on peut tout de même en extraire les grandes lignes.

Condamné pour « terrorisme »

Dans les renseignements relatifs à l’arrestation, on peut lire le motif de la condamnation : « Terroriste ». La peine prononcée, par le tribunal allemand à Paris, rue Boissy-d’Anglas est de « quatre ans de réclusion ». « Aucune preuve n’ayant pu être apportée de sa participation à une action dite terroriste », rapportait, en 1952, Michel de Bouard, professeur de lettres à l’université de Caen, homologué commandant dans la Rif (Résistance intérieure française).

Robert est inscrit au fichier des condamnations des Archives « de Brinon », pour « complicité d’intelligence ».

Une note manuscrite postérieure à la guerre dans son dossier stipule, dans les renseignements relatifs à l’acte qualifié de résistance : « Terroriste, d’après les termes allemands, ce qui veut dire en France « Résistant » ».

Robert Lecorneur est incarcéré à la prison de Fresnes, puis déporté en Allemagne au camp de concentration de Sachsenhausen, à Oranienbourg. Un camp qui se voulait un « modèle du genre », à 30 km au nord de Berlin. Le 6 septembre 1943 sera la dernière date notée sur son dossier. Robert mourra au camp.

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