À Pouilly, le résistant nivernais Marcel Henry poursuit son devoir de mémoire

À Pouilly, le résistant nivernais Marcel Henry poursuit son devoir de mémoire

Il vient de s’installer au foyer-logement de Pouilly-sur-Loire. Et déjà, il poursuit la mission qu’il s’est donnée, de pérenniser le devoir se mémoire. Ce qu’il a fait toute sa vie, après la sinistre guerre, dans laquelle il était résistant.

Lors de la Journée nationale de la Déportation, à l’invitation de Jean-Jacques Lété, maire de Pouilly-sur-Loire, Marcel Henry a lu un message émouvant, inspiré de sa vie de résistant. Il a, ce jour-là, étonné les habitants par sa lucidité et sa détermination à témoigner et transmettre.
Né à Imphy en 1921 de parents cheminots, il entre à l’usine en janvier 1941 où il est affecté au chauffage de la chaudière. Il se marie avec Germaine le 25 octobre, le lendemain de ses 20 ans, et deviendra papa l’année suivante. Parallèlement, son militantisme faisant, il glisse, sans s’en rendre compte, dans la Résistance. Pas de coups d’éclat mais des petits sabotages causant préjudice à l’occupant, qui instaure le Service du Travail Obligatoire (STO).

Pas question de se plier au Service du Travail Obligatoire (STO)

« Nous étions six à l’usine à ce moment-là, à ne pas nous plier à cette décision  », raconte Marcel Henry. Avec un camarade, il s’enfuit en direction de Lyon en montant dans un wagon en gare de Nevers. À leur arrivée, mauvaise surprise, les Nazis ont franchi la ligne de démarcation. Ils se dirigent vers Clermont où ils vont faire connaissance de membres de l’Armée secrète (AS), les aident puis regagnent Nevers. Va alors naître le premier maquis armé de la Nièvre à la Fontaine du Bois, dans la commune de Poiseux. Quelques coups d’éclat mais la menace se précise sur le groupe de maquisards. Le 8 avril au matin, ils sont encerclés dans leur vieille ferme par trente-sept gendarmes français et la brigade spéciale de Laval. Ils sont capturés après des échanges de coups de feu. Son plus mauvais souvenir.

De prisons en camps, jusqu’à la Libération

De la prison de Nevers, il sera ensuite transféré en mars 44 au camp de Pithiviers, puis à l’île de Ré et, enfin, au Camp de la Coubre, d’où il va s’évader avec un gars du Nord. Il regagne la Nièvre et rejoint le maquis des Bertranges, ou maquis Bernard. Il réussit un haut fait d’arme, avec une embuscade entre La Charité et Mesves. Le 9 septembre, Marcel Henry participe à la libération de Fourchambault avant de foncer sur Nevers avec la Compagnie Balthazard. C’est la libération de la ville et la prise d’armes Place Carnot.

Depuis, Marcel Henry, qui s’est vu attribuer la Légion d’Honneur puis les Palmes académiques, n’a eu de cesse de transmettre cette partie de l’histoire aux plus jeunes générations, chargées de ne pas oublier.

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