Charles Paperon, héros de la Résistance et figure de Brest est décédé

Charles Paperon, héros de la Résistance et figure de Brest est décédé

Ancien voyagiste, fortement impliqué dans le milieu associatif local, Charles Paperon est décédé à 95 ans. Il s’est notamment battu avec les Forces Françaises Libres à partir de 1943.

Avant de venir s’installer à Brest (Finistère) dans les années 1970, Charles Paperon, qui s’est éteint mardi 30 mars à l’âge de 95 ans, avait déjà eu mille vies.

Il voit le jour le 30 janvier 1926, en Allemagne. Quelques années plus tard, sa famille décide de s’installer à Alger, d’où est originaire son père. Son enfance est marquée par le début du second conflit mondial. Dès 1940, il prend conscience de la barbarie nazie et tente de s’engager dans les forces de la France Libre. Trop jeune, il est recalé. Il retente sa chance trois ans plus tard, sans rien dire à ses parents. Avec succès, cette fois. « Un jour de 1943, je leur ai dit que j’avais une commission à faire. Ils ont attendu deux ans que je revienne », racontait-il en mai 2018.

Menacé par l’OAS

En août 1944, il participe au débarquement de Provence. Il remonte jusque dans les Vosges, où il est fait prisonnier, avant d’être libéré par les Américains. Il garde un souvenir ému de la capitulation allemande. Il était alors à Paris : « C’est quelque chose d’inoubliable. Nos joues étaient marquées par les baisers. »

Plus tard, il s’engage contre l’OAS, en Algérie. Deux membres de sa famille, qui font partie de l’organisation secrète, lui apprennent que son nom figure sur une liste de gens à éliminer. Dans la clandestinité, il réussit à prendre un bateau pour Marseille. « Quand je suis monté, la passerelle se levait. »

De retour en Algérie, quelques années plus tard, il monte une agence de publicité. L’expérience tourne court. « Le gouvernement essayait d’en prendre le contrôle. J’avais échappé à l’OAS, ce n’était pas pour finir entre les balles. »

Il repart pour la France et pose ses bagages à Paris, avant de faire route pour Brest. Dans les années 1970, il lance Horizon 2000, rue Louis-Pasteur. Son réseau, forgé grâce à la France Libre, lui permet de décrocher de gros contrats. Son credo d’alors ? « Tu veux partir ? Tu pars. Tu paieras quand tu pourras. » À la fin de sa vie, il en rigolait encore : « Ça m’a coûté cher ! » À cette époque, il est aussi le premier Brestois à interdire la cigarette dans une agence de voyages, pour qu’une employée ne soit incommodée.

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Le 6 avril, La Poste émettra un timbre à l’effigie de deux grands aviateurs : Pierre-Henri Clostermann, Compagnon de la Libération, à l’occasion du centenaire de sa naissance et Claire Roman, à l’occasion des 80 ans de sa disparition.
Pour les plus passionnés et les collectionneurs, la vente premier jour se tiendra du 2 au 3 avril 2021.

Pour en savoir plus : t.ly/y5WE

La fin mystérieuse de l’étonnante Manon Tardon

La fin mystérieuse de l’étonnante Manon Tardon

Les hommages militaires de la Nation lui ont été rendus lors de ses obsèques en décembre 1989. Elle a été, entre autres distinctions, une figure de la Résistance intérieure française et de la France libre. A l’image d’autres membres de sa famille, elle a mené une vie atypique jusqu’à ses dernières années, isolée, sur les terres familiales de l’Anse Couleuvre au Prêcheur. Les circonstances de sa mort ont été à l’aune du personnage : mystérieuses. Les hommages se rejoignaient : « Une grande dame créole de la Martinique » s’en était allée.

« Dans un grand défi jeté au snobisme d’un monde désaxé, elle s’était juré à elle-même de vivre et de mourir dans le lieu même qui l’avait vu naître, dans son pays, dans sa bonne terre natale ». Dans un hommage rendu à Manon Tardon, publié dans l’édition de « France-Antilles » du jeudi 4 janvier 1990, le romancier et poète martiniquais Georges Desportes, décédé en août 2016, résumait en ces quelques lignes la deuxième vie d’Yvonne Renée Manon Tardon, dite Manon Tardon, dans sa Martinique…

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Pour rendre hommage à la Résistance française, une association américaine crée un monument

Pour rendre hommage à la Résistance française, une association américaine crée un monument

Un Monument dédié à la Résistance française va voir le jour en juin 2021, en Normandie, à Sainte-Marie-du-Mont (Manche). C’est une association américaine qui pilote le projet.

Un projet d’envergure va voir le jour dans la commune de Sainte-Marie-du-Mont (Manche), en juin 2021.

Une association américaine – Operation Democracy – va ériger un Monument de la Résistance française afin de rendre hommage aux actions de ces hommes et femmes si importantes pour le succès de la libération de la France de l’occupation allemande.

« Il est temps d’honorer les sacrifices et les contributions de la Résistance française au succès de l’opération Overlord. Ce monument honorera les trois composantes de la Résistance française : la guérilla, le métro et l’auxiliaire. »

Pour l’association américaine, la Résistance française a été capitale dans la réussite du débarquement allié en Normandie, le 6 juin 1944.

Depuis la collecte de renseignements et le harcèlement des occupants de l’Axe avant le jour J jusqu’aux opérations coordonnées pour ralentir les renforts allemands, la Résistance française a joué un rôle vital. Coordonnées et appuyées par les équipes alliées de Jedburgh, les unités de la Résistance française ont entrepris une campagne d’embuscades et d’opérations de sabotage qui ont réduit la puissance de combat des forces allemandes dans la région. »

L’association américaine Operation Democracy

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Inclassables et précieux «Cahiers Madeleine», une vie de résistance en BD

Inclassables et précieux «Cahiers Madeleine», une vie de résistance en BD

Le troisième tome des « Cahiers Madeleine » sortira en juin. Le deuxième retrace la convalescence de l’héroïque résistante, poétesse, future journaliste Madeleine Riffaud. Un parcours incroyable, une BD hors normes.

Ils sont tous prodigieux. Madeleine Riffaud, Jean-David Morvan, Dominique Bertail. La première est une figure de la Résistance, le deuxième un grand scénariste, le troisième un immense dessinateur.

Il n’en fallait pas moins pour faire un cahier autour de Madeleine. Un format atypique, exclusif (le deuxième tome est limité à 2 500 exemplaires), inédit.

Madeleine Riffaud n’a pas eu besoin d’eux pour raconter son histoire. Elle n’a besoin de personne.

Madeleine Riffaud est une résistante de la première heure et du meilleur acabit. Jean-David Morvan a recueilli son histoire. Dominique Bertail, grand ours délicat, a dessiné et peint cet échange, ce témoignage, ce parcours, cette aventure.

Madeleine Riffaud n’a pas eu besoin d’eux pour raconter son histoire. Elle n’a besoin de personne. Sa vie, sa survie, ses poèmes, ses amours, elle a déjà tout écrit ou raconté (Le Poing fermé, 1945, avec un frontispice de Picasso et une préface de Paul Éluard ; On s’est battu contre la mort, 1945 ; On l’appelait Rainer : 1939-1945, 1994).

Il fallait bien un format spécial pour cette BD  : un grand cahier aux grands rabats (avec des dessins et des histoires supplémentaires). Et les dessins de Bertail, à l’encre de Chine et à l’aquarelle.

Dominique Bertail est un virtuose
Bien qu’assez jeune (il est né en 1972), Dominique Bertail est un virtuose. Les lecteurs ont lu son Mondo Reverso dans Fluide Glacial (un western dans lequel les femmes sont les vrais hommes), ses amis Facebook ont vu sa façon de redessiner les anciens maîtres du genre, tel un Picasso qui veut trouver les secrets, les techniques de ses prédécesseurs.

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Mémorial de la Résistance dans la Manche : « Une reconnaissance méritée »

Mémorial de la Résistance dans la Manche : « Une reconnaissance méritée »

Par , France Bleu Cotentin
 
Une association américaine porte un projet de Mémorial des Résistants sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont, près d’Utah Beach. Un monument dont le but est de mettre la lumière sur cette armée des ombres lors de la Seconde guerre mondiale et la Libération.
« Mettre en lumière le travail de l’ombre, celui de la résistance française ». Voilà l’objectif de ce projet de Mémorial des Résistants qu’une association américaine souhaite voir implanté en juin 2021 sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont, près d’Utah Beach. Selon l’historien manchois Michel Boivin, auteur de La Résistance dans la Manche, 1940-1945, ces résistants ont joué un rôle multiple dans la réussite du Débarquement, notamment dans le département.

Quel a été le rôle de la Résistance dans la Manche, au moment du Débarquement en 1944 ?

Elle a joué un rôle triple. Le premier a été de préparer au Jour J et dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, de procéder à des sabotages et d’autre part, à la guérilla. Ensuite, elle s’est constituée en plusieurs maquis, dont le plus important a été celui de Beaucoudray, dont l’objectif était de venir en aide aux alliés. Malheureusement, celui de Beaucoudray a été pris d’assaut le 14 juin et ce qui avait été prévu, aider à la libération de Saint-Lô et ses environs, n’a pas été atteint : onze maquisards ont été fusillés. N’oublions pas que les combats durent dans la Manche dure jusqu’au 15 août : les Américains ont été secondés sérieusement par la résistance manchoise. Donc, sabotages et guérilla dans la nuit du 5 au 6 juin, et dès le lendemain, sauvetage des centaines de parachutistes américains dans les marais inondés pour les guider, les soigner, etc. C’est une opération qui a été saluée par les autorités américaines.

Quand on parle de la Résistance dans la Manche, ça représente combien de personnes ? 

A partir des fichiers, des archives des différents mouvements, des réseaux (qui ont commencé à se structurer dès 1940), au total, on parle d’un peu plus de 3.000 Manchois résistants « encartés » si l’on peut dire. Et ensuite, il y a les sympathisants : les jeunes femmes qui ont transmis des messages, ces Manchois qui ont abrité des résistants, et ceux qu’on a l’habitude de qualifier de résistants de la dernière heure ou du lendemain (engagés moins de trois mois avant le Débarquement). Souvent le multiplicateur c’est trois. Donc on est sur 3.000 « encartés » et un peu plus de 9.000 si on englobe les sympathisants.

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Exposition : Visages de femmes rebelles et solidaires

Exposition : Visages de femmes rebelles et solidaires

L’engagement des femmes espagnoles pour la Liberté …
26 portraits peints par l’artiste Juan Chica-Ventura, pour illustrer le combat des femmes espagnoles pour la Liberté.

Le mois de la solidarité ouvre ses portes place des fêtes dans le 19e arrondissement. Malgré la pandémie, vous pourrez déambuler dans les couloirs du Centre Paris Anim de la Place des Fêtes. Vous y rencontrez ces femmes au destin exceptionnel, ces mères courage, ces filles volontaires, ces êtres décidées à conquérir, à sauvegarder, la grandeur de leur dignité. Elles ont imposé leurs droits à décider de leur vie, en défendant leur liberté et celle de tous contre les fascistes, les oppresseurs, les dictateurs, les capitalistes, les exploiteurs……
Elles sont nées dans les milieux les plus pauvres ou dans des cercles favorisés mais elles ont tout donner et abandonner pour leur idéal, qu’elles ont jugé plus important que leur propre existence.
Elles sont nos mères, nos sœurs, celles qui nous ont ouvert le chemin de la Liberté et de la résistance, elles sont celles qui nous ont éduqué, en nous apprenant à réfléchir et à penser par nous-mêmes.

Venez nombreux prendre pied sur le rivage de leur vie.
Exposition du mardi 2 mars au mercredi 31 mars
Centre Paris’Anim ; Place des Fêtes
2/4 rue des Lilas
75019 Paris
(métro ligne 11 : Place des Fêtes)
Entrée gratuite
Les mardi, mercredi, vendredi, samedi
De 11h à 17h30

Commémoration de la rafle du 6 avril 1944

Commémoration de la rafle du 6 avril 1944

En direct
Rendez-vous à 10h sur cette page, ou sur les réseaux sociaux : Facebook, Twitter et Youtube.

Suivez l’événement sur France 3 Rhône-Alpes dans le Journal télévisé mardi 6 avril à 12h.

Chaque année, la Maison d’Izieu commémore la rafle du 6 avril 1944 dont furent victimes les 44 enfants juifs et leurs 7 éducateurs sur ordre de la Gestapo de Lyon.

En 2021, la Maison d’Izieu souhaite rendre hommage à toutes les personnes et collectivités qui se sont mobilisées lors de la première journée du souvenir qui a eu lieu le 7 avril 1946 à Izieu et Brégnier-Cordon.

Afin de réunir de nouvelles données, le mémorial a lancé une grande collecte d’archives et souhaite remercier toutes les personnes qui se sont engagées et qui s’engagent encore aujourd’hui pour que la mémoire des combats d’hier deviennent une force pour l’avenir.

Cette commémoration sera suivie par l’inauguration de l’exposition 7 avril 1946 “Une grande et émouvante journée du souvenir” qui présente les traces retrouvées et témoigne d’une mobilisation populaire exceptionnelle.

Programme

10h
Cérémonie officielle à Brégnier-Cordon, rassemblement devant la stèle

Allocution de Thierry Vergain, maire de Brégnier-Cordon
et de Denis Martin-Barbaz, maire d’Izieu.

10h30
Cérémonie officielle à Izieu, rassemblement devant la maison

Allocutions de Thierry Philip, président de la Maison d’Izieu,
Jean Deguerry, président du département de l’Ain,
Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes
Catherine Sarlandie de La Robertie, préfète de l’Ain

Lecture du Kaddish par Daniel Dahan, grand rabbin de la région
Auvergne-Rhône-Alpes.
Avec la participation des élèves de seconde et première du lycée du Bugey de la « classe d’audace artistique » et des élèves de 5e du collège Sabine Zlatin de Belley.

12h00
Inauguration de l’exposition à Izieu
« 7 avril 1946, une grande et émouvante journée du souvenir »
Présentation par Dominique Vidaud, directeur de la Maison d’Izieu.
En présence de tous les partenaires qui ont soutenu le projet de collecte de documents et la constitution de cette exposition.


14h00
Émission spéciale en direct de la Maison d’Izieu
75 ans après : l’importance de poursuivre le travail de mémoire
Émission présentée par Richard Schittly, correspondant à Lyon du journal Le Monde, avec Annette Wieviorka, historienne spécialiste de la Shoah, Jean Deguerry, président du conseil départemental de l’Ain, Dominique Vidaud, directeur de la Maison d’Izieu et Samuel Pintel, secrétaire de l’association et ancien enfant de la colonie d’Izieu.

En raison des conditions sanitaires, le nombre de personnes pouvant assister à la cérémonie est limité au mémorial. Afin que chacun puisse partager cet événement, l’intégralité de la journée sera retransmise en direct sur www.memorializieu.eu et sur les réseaux sociaux de la Maison d’Izieu : Facebook, Twitter et Youtube.

Rendez-vous en ligne le mardi 6 avril dès 10h.

Mon oncle de l’ombre

Mon oncle de l’ombre

Mon oncle de l’ombre

est à

Plateau des Glières

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Il y a 77 ans aujourd’hui, le 26 mars 1944, les combats du plateau des Glières prenaient fin. J’ai eu la chance de pouvoir aller il y a quelques semaines sur ce site exceptionnel situé en Haute-Savoie.
Situé à 1435 mètres d’altitude, le plateau des Glières a été choisi comme terrain de parachutage par les Alliés durant la guerre. Grâce à l’agent secret britannique Peter Churchill, un premier parachutage a lieu le 21 mars 1943. Répondant aux demandes pressantes d’armes adressées à Londres par l’Armée Secrète de Haute-Savoie, une mission alliée, « mission Musc », est envoyée pour évaluer les besoins et les possibilités des maquis de la région. Sa conclusion est que plus de 2000 hommes devraient pouvoir être armés et organisés pour des actions futures. Le Plateau des Glières, qui a déjà servi pour un parachutage en 1943, est proposé pour servir de plateforme de largage.
A la fin du mois de janvier 1944, le lieutenant Théodose Morel, alias Tom, reçoit de Henri Romans-Petit, le chef de l’AS de Haute-Savoie, le commandement des maquis de la région et la mission de réceptionner les parachutages sur le plateau des Glières. Les actions de résistance et de sabotage se multiplient, la loi martiale est décrétée dans le département. Tom décide alors le regroupement de 120 maquisards aux Glières. Deux compagnies sont constituées. 56 maquisards espagnols, anciens soldats de l’armée républicaine répondent à l’appel de Tom Morel. Ils forment les sections « Ebro » et « Renfort Ebro ». Dans les jours suivants, d’autres groupes de maquisards du secteur rejoignent le Plateau.
Dans la nuit du 13 au 14 février 1944, la Royal Air Force effectue le premier parachutage d’armes pour équiper le Bataillon des Glières. 54 containers sont largués sur le plateau. Le 20 février 1944, Tom Morel rassemble le Bataillon des Glières au pied du mât central où flotte la croix de Lorraine. Il donne au bataillon sa devise : « Vivre libre ou mourir ». Le 3 mars, 45 Francs-Tireurs et Partisans dirigés par Marius Cochet rejoignent le maquis des Glières. Désormais l’effectif est d’environ 320 hommes, ce qui est encore insuffisant face aux forces de l’ordre qui ont pris position dans les vallées. Mais les maquisards contrôlent à peu près tous les passages donnant accès au Plateau. Le 9 mars, Tom Morel vient d’apprendre qu’un Groupe Mobile de Réserve du Gouvernement de Vichy, conduit par le commandant Lefèbvre, est à Entremont pour préparer une attaque contre Glières. Il décide d’attaquer et investit le village avec les maquisards. Tom Morel fait face au commandant Lefèbvre. L’officier GMR tue Tom Morel à bout portant avec un petit pistolet qu’il avait dissimulé sur lui. Les maquisards remontent le corps de leur chef et celui de Georges Decour, tué à ses côtés, pour les enterrer sur le plateau.
Le 17 mars, Maurice Anjot, conduit par des résistants du Grand-Bornand, franchit le blocus et arrive au plateau. Il prend le commandement du bataillon qui compte maintenant environ 450 hommes. Depuis plusieurs jours, le maquis des Glières subit des attaques aériennes de la part de l’aviation allemande. Le 26 mars, l’armée Allemande lance des reconnaissances offensives sur le nord-est du plateau, notamment à Montiévret. À 22h, le capitaine Anjot, estimant que les maquisards n’ont plus les moyens de tenir et que « l’honneur est sauf », donne l’ordre à toutes les sections de décrocher et de rejoindre leurs maquis d’origine. 129 maquisards y laisseront leur vie. Les maquisards entament alors une redescente difficile de nuit vers les vallées. Traqués par les Allemands et les miliciens qui ont mis en place des barrages, ils doivent affronter la neige, le froid et l’eau glaciale des torrents.
Malgré les mois difficiles vécus par la Résistance au printemps 1944, les maquisards parviennent peu à peu à se réorganiser. Un parachutage massif d’armes a lieu le 1er août sur le plateau des Glières. Près de 3000 résistants sont mobilisés afin de récupérer un peu plus de 150 tonnes de munitions et de matériels envoyés par les Alliés. Grâce à ces armes et suite au débarquement en Provence, les résistants libèrent les grandes villes les unes après les autres. Ils progressent vers Annecy, qu’ils encerclent, obligeant les Allemands à capituler sans condition le 19 août 1944.
En 1973, un monument national à la Résistance est créé à l’initiative des rescapés du plateau des Glières. Il célèbre les valeurs des résistants dans le combat vers la liberté. Œuvre d’art abstraite d’Émile Gilioli, ce monument est porteur de plusieurs messages. La partie du monument coupée dans son élan symbolise ceux ayant donné leur vie durant l’hiver et le printemps 1944. La partie du monument s’élançant vers le ciel célèbre la victoire et la libération. La forme circulaire, symbole de soleil et de lumière, représente la liberté retrouvée après quatre années noires. La forme circulaire en équilibre précaire illustre aussi la fragilité de la liberté retrouvée. Elle se doit d’être protégée et défendue par tous.
Les maquisards des Glières tombés au combat sont pour la plupart inhumés au lieu-dit Morette sur la commune de La Balme-de-Thuy. Au lendemain des combats, l’occupant allemand veut enterrer les morts des Glières dans une fosse commune. Le maire de Thônes s’y oppose et souhaite qu’ils soient enterrés dignement. Le champ situé au lieu-dit Morette est choisi pour les enterrer. Les premières tombes sont creusées dès avril 1944, à Morette, face aux cascades qui descendent des Glières, pour inhumer les résistants morts au combat. En novembre 1944, le général de Gaulle, accompagné d’Yves Farge (commissaire régional de la République) et François de Menthon (ministre de la Justice), assiste à la ré-inhumation des corps en présence des familles. Dès 1945, le cimetière prend sa forme définitive. On y compte 105 tombes. En février 1949, le site est reconnu « Cimetière Militaire national ». Puis en 1984, il devient Nécropole nationale des Glières. On y trouve bien entendu la tombe de Tom Morel, le chef du maquis des Glières. Mais aussi celles de Républicains espagnols avec les couleurs de leur drapeau. Il y a aussi la tombe du docteur Marc Bombiger d’origine roumaine. Atteint par des éclats d’obus, le médecin n’en a pas moins sauvé deux grand blessés qu’il a portés lui-même jusqu’à une grotte voisine. Mort après la guerre, il a été inhumé avec ses compagnons de combat.
En ce jour anniversaire, que résonne la devise du maquis des Glières : « Vivre libre ou mourir ».