L’éducation nationale se prépare à enseigner la Shoah sans « grands témoins » rescapés

L’éducation nationale se prépare à enseigner la Shoah sans « grands témoins » rescapés

Du côté des survivants d’Auschwitz, dont une quinzaine seulement peut encore témoigner, comme des enseignants, on prépare « l’après ».

La lumière s’éteint, et le silence se fait dans le grand amphithéâtre du lycée Montaigne, à Paris, où une centaine d’élèves ont pris place, vendredi 19 octobre après-midi. Le visage d’Ida Grinspan, rescapée d’Auschwitz, décédée le 24 septembre, apparaît sur un grand écran déployé au-dessus de l’estrade où se sont assis quatre anciens déportés – Ginette Kolinka, 93 ans, Esther Senot, 90 ans, Raphaël Esrail, 93 ans et Robert Wajcman, 88 ans.

Pendant une heure, la « petite Ida », comme l’appelaient affectueusement ses camarades, réapparaît pour raconter une enfance heureuse à Paris (« Nous n’étions pas pratiquants, notre judéité passait uniquement par la parole, le yiddish »), puis l’arrestation, l’arrivée à Auschwitz, les coups, les humiliations mais aussi la solidarité entre déportés. Quand elle parle de sa « libération dans une brouette », des rires émus fusent dans les rangées. « Nous avons été les témoins du génocide, mais vous êtes, vous, la dernière génération qui entendrez des témoins », martèle-t-elle pendant les ultimes images du montage vidéo, à l’adresse du jeune public.

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