La résistante Paulette Fouchard-Ayot, une vie tournée vers les autres

La résistante Paulette Fouchard-Ayot, une vie tournée vers les autres

La grande dame s’est éteinte le 3 décembre. Retour sur un itinéraire hors du commun.

Mercredi 9 décembre, ont eu lieu les obsèques de Paulette Fouchard-Ayot, ancienne résistante plusieurs fois médaillée, qui s’était installée à Saint-André-de-Sangonis en 1983. Elle aura vécu cent ans. Avec elle disparaît l’une des dernières figures de la Résistance française. Et une femme engagée.

Les nombreux hommages prononcés lors de la cérémonie ont éclairé la personnalité de Paulette Fouchard-Ayot sous le regard de l’amie, de l’élu ou des anciens combattants, de l’élève ou de l’enseignant, qui l’ont tous côtoyée et appréciée.

Mais c’est à la lumière de l’ouvrage Résistante un jour, résistante toujours (*), écrit en collaboration avec Mireille Delfau, que l’on perçoit dans son intégralité la femme engagée pour la liberté, la transmission, l’égalité et qui, interrogée sur son courage, répondait : « Il fallait le faire, je lai fait. Vous en auriez fait autant. »

À 20 ans, grâce à sa rencontre avec Albert Ayot qui deviendra son mari, elle intègre comme agent de liaison le réseau de Résistance Plutus, spécialisé dans les faux papiers. Pour ses actes, la République la distingue à de nombreuses reprises : Légion d’honneur, ordre du Mérite, médaille de la Résistance, croix d’honneur…

Cette période de sa vie, elle l’a inlassablement racontée aux collégiens et lycéens jusqu’à la fin.

Issue d’une famille très modeste, Paulette, l’aînée de sept enfants, ne peut poursuivre les études d’institutrice qu’elle envisage. À 11 ans déjà, elle rentre dans la vie active. Mais son goût pour la transmission restera intact et l’animera jusqu’au bout. Est-ce la raison pour laquelle elle ira à la rencontre des jeunes pour inculquer « le devoir de mémoire » ? « Toujours transmettre pour ne plus jamais subir », sa devise, l’a conduite à rencontrer des centaines d’élèves de l’Hérault depuis son installation à Saint-André-de-Sangonis jusqu’en 2017.

À 96 ans, c’est pour son implication auprès des jeunes et sa contribution au devoir de mémoire qu’elle reçoit le titre de commandeur des Palmes académiques.

Que sait-on de sa personnalité ? Mireille Delfau, sa biographe et amie, dans son hommage funèbre, en livre les traits marquants : « Joie de vivre, force de caractère, goût du travail bien fait, altruisme et sens de légalité. » Avant bien d’autres, elle porte haut dans ses valeurs cette égalité homme-femme pour laquelle elle a combattu dans sa propre vie comme pour les autres.

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