Ain : le maire qui a donné sa vie pour la Résistance
En mai 1935, Armand Veille est élu à la mairie de Crottet, village voisin de Pont-de-Veyle, où il est né vingt-six ans plus tôt. Cela fait de lui le plus jeune maire de France du Front populaire. Ses engagements sont ceux d’un homme qui aspire au progrès social et aux valeurs humanistes : il est à la fois membre de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) et adhérent à la Ligue des droits de l’Homme. Avec ses collègues maires du canton, il vient en aide aux réfugiés espagnols lorsque ceux-ci arrivent en nombre, chassés par les troupes de Franco au terme des années 1930.
Un maire engagé, qui entre dans la Résistance
Mobilisé lors de la déclaration de guerre, il assiste, impuissant et profondément meurtri, à la défaite militaire de la France en seulement sept semaines. Ses convictions républicaines le conduisent à condamner avec force le régime de Vichy, qu’il juge liberticide. Il n’en faut pas davantage pour qu’il soit dénoncé aux autorités pétainistes, qui le démettent de sa fonction de maire en septembre 1941.
C’est avec détermination qu’il s’engage en résistance au sein du sous-secteur de Pont-de-Veyle en transportant matériel et armement utiles aux groupes d’action. L’opération commandée au 19 août 1944 lui est fatale. Alors qu’il se rend à Mâcon pour récupérer le carburant destiné aux forces de libération, il est arrêté place Saint-Clément par les Feldgendarmes (policiers militaires allemands).
Armand Veille sera alors exécuté le 19 mars 1944, ainsi que ses compagnons Adrien Guyennet, chauffeur au moulin Marion à Saint-Jean-sur-Veyle, et Éloi Pichon, jeune résistant. Il est enlevé à son épouse Maria et ses trois jeunes enfants, sans avoir connu la Libération pour laquelle il s’est battu.