Évreux : Ghislain Quetel fait revivre la Résistance

Évreux : Ghislain Quetel fait revivre la Résistance

8 ans de recherches : c’est ce qu’il a fallu à Ghislain Quetel pour rassembler données et témoignages sur la Résistance, notamment en Normandie. Il a présenté son travail à Évreux.

« Les peuples cessent de vivre quand ils cessent de se souvenir ». Samedi 13 avril 2019 à la médiathèque d’Évreux, Ghislain Quetel a ouvert sa 56e conférence sur cette citation du Maréchal Foch. À l’occasion du 75e anniversaire du D-Day et de la bataille de Normandie, l’écrivain normand a intensifié son cycle de présentation de son ouvrage, Résistance et Libération en Pays d’Auge.

Pendant plus de huit années de recherche, dont six à temps plein, Ghislain Quetel a consulté les archives départementales et recueilli de nombreux témoignages auprès des personnes ayant vécu sous l’occupation allemande ou fait partie de la résistance. « Mon père était auprès d’Émile Louvel, chef d’un réseau de résistants du pays d’Auge. En 1940, Émile avait 17 ans, et mon père 15. Mon livre répare une injustice car il n’y a pas d’archives sur ce réseau de 33 jeunes résistants. »

La fiancée retrouvée

Émile Louvel, chef de maquis Francs-Tireurs Partisans Français (FTPF) a été pourchassé par la gendarmerie française et la Gestapo. Après infiltration d’un faux déserteur, Émile Louvel et cinq camarades ont été sommairement fusillés sur la plage de Deauville, après avoir creusé leurs tombes dans le sable, fin juillet 1944, sept semaines après le Débarquement, sans avoir parlé sous la torture. Auparavant, en liaison avec différents réseaux de la Résistance, Émile Louvel avait rencontré l’amour auprès d’Odette à Amiens. Miraculeusement retrouvée vivante l’an dernier, elle n’avait rien oublié malgré sa maladie d’Alzheimer.

Ghislain Quetel a réalisé un immense travail d’investigation sur la Résistance, sans oublier les collaborateurs notoires des nazis. Sur ce chapitre, par exemple, il révèle les effectifs de la Gestapo, seulement une douzaine par département. Cette police allemande étant efficacement suppléée par des collabos et miliciens « bien de chez nous ». Il en dresse certains portraits féroces, « ce sont ces gens-là qui ont décimé la Résistance ».

Plus de 500 000 lettres de dénonciation ont été postées, selon une estimation du Mémorial de Caen.

Pierrette alias Lucette

Le conférencier a évoqué la mémoire de la plus illustre maquisarde normande, Pierrette Greffier, alias Lucette, décédée il y a un an, à l’âge de 97 ans. Maquisarde car elle n’avait pas de logis fixe, elle se déplaçait sans cesse dans une Normandie « sur-occupée » en raison des troupes allemandes massées pour faire face à un débarquement allié. La fille et le gendre de Pierrette Greffier étaient dans la salle.

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