Histoire : une pétition pour faire entrer Joséphine Baker au Panthéon
Lancée le 8 mai pour rappeler l’engagement résistant de la plus française des Américaines, la campagne « Osez Joséphine » fait des émules. Elle salue la femme l’artiste, la combattante, et surtout la porte-voix d’un discours humaniste de tolérance universelle.
« Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y a pas assez de femmes au Panthéon, qu’elles ne représentent pas la place des femmes qui devraient y être, et Joséphine Baker a tout pour y être ». Voilà comment commence Laurent Kupferman, à l’initiative de la pétition « Joséphine Baker au Panthéon » . En effet, à l’heure actuelle, seules cinq femmes sont entrées au Panthéon sur quatre-ving Illustres, une paille.
Un projet repris à Régis Debray
L’ idée a déjà été initiée par l’écrivain et philosophe Régis debray qui, en 2013, en avait soufflé un mot à François Hollande avant d’écrire une tribune dans le Monde
Rien ne serait plus dépaysant, moins hypocrite et narcissique, que de hisser cette Américaine naturalisée en 1937, libertaire et gaulliste, croix de guerre et médaille de la Résistance, au coeur de la nation. Elle est à hauteur d’homme.
La grande rafle du pays de Gourin commémorée
Sur la demande de la municipalité du Saint (Morbihan), Pierre-Marie Quesseveur, coprésident de l’association Gourin historique, est venu, dimanche 9 mai, commémorer la grande rafle de Gourin du 9 mai 1944.
À bord d’un petit convoi de trois voitures anciennes et une moto, Pierre-Marie Quesseveur, coprésident de l’association Gourin historique, a rejoint, dimanche 9 mai 2021, le monument aux morts, dans le bourg du Saint (Morbihan). Jérôme Régnier, maire, les attendait en compagnie de William Dubecq, premier adjoint, des porte-drapeaux et de quelques enfants présents pour commémorer la grande rafle de Gourin et de ses environs, qui s’est déroulée le 9 mai 1944.
Pour se remémorer l’évènement, Pierre-Marie Quesseveur a d’abord tenu à raconter cette journée du mardi 9 mai 1944. À 6 h du matin, les Allemands ont décrété que tous les hommes de plus de 16 ans devaient se rendre sur la place de la Victoire à Gourin, pour partir au Service du travail obligatoire (STO). Des collaborateurs, les gendarmes de Gourin et vingt gendarmes supplémentaires, 300 Allemands, armés de mitraillettes et de jumelles ont bloqué la ville de tous côtés, l’ont fouillée de fond en comble et ont arrêté tous les jeunes qui prenaient la fuite ou qui se cachaient. Ces jeunes sont ensuite embarqués dans des camions. Dans un café de la Place, un petit agent de liaison, Marcel, huit ans, fait ce qu’il peut pour adoucir la peine des jeunes rassemblés.
Devenu âgé, le petit Marcel, est bien présent lors de la cérémonie. Il s’agit de Marcel Carmard, porte-drapeau ce jour et actuel président de l’association des Anciens combattants de Gourin. Ils sont quelques-uns encore témoins de ce jour.
Et pourquoi cette rafle ? Car les Allemands souhaitaient purger le Morbihan des terroristes avant le mois de juin 1944
, continue Pierre-Marie Quesseveur.
Les battantes : Simone Segouin, visage de la Résistance à 19 ans
Publié le 09/05/2021 16:50 Mis à jour le 09/05/2021 18:19
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Simone Segouin, 18 ans, rejoint le mouvement des Francs-tireurs et partisans (FTP). Aujourd’hui, cette résistante au parcours hors du commun a 96 ans.
Tout commence avec une photographie en noir et blanc : une jeune fille, pistolet-mitrailleur en mains. En 1944, elle pose deux mois et demi après le Débarquement en Normandie pour un photographe américain. Sa jeunesse interpelle. En août 1944, Chartres (Eure-et-Loir) vient d’être libérée par les alliés. Cette photo a fait le tour du monde, et celle qui pose, c’est Simone Segouin.
Au péril de sa vie
Aujourd’hui, la résistante a 96 ans, mais elle est trop fatiguée pour raconter son histoire. « Simone va être obligée de prendre la clandestinité, et c’est à ce moment-là qu’elle va être versée dans un groupe Francs-tireurs et partisans (FTP), sous la direction de Germain ou, de son vrai nom, Roland Boursier », détaille Albert Hude, auteur de La Résistance en Eure-et-Loire. À 18 ans, elle va faire des missions de liaisons pour les FTP. « Elle a volé le vélo d’une Allemande, elle risque le contrôle à tout moment, c’est très gonflé ! », s’exclame Albert Hude. Elle parcourt tout le département au risque de sa vie. En 1944, en mission, elle désarme un Allemand et s’empare de cette arme. La suite est historique : elle devient un symbole de la Résistance française.
Lire la suite
Une cérémonie pour se souvenir des combats de Riom (Puy-de-Dôme) et de ses victimes en 1940
Les cérémonies de commémoration du 8 mai 1945 se sont déroulées en présence d’un public clairsemé venu spontanément.
Les commémorations du 8 mai 1945 se sont déroulées ce samedi matin à Riom en présence des autorités et d’un public venu spontanément.
A l’occasion de cette cérémonie, Fabien Pacaud, professeur d’histoire au collège Michel-de-l’Hospital, accompagné de trois de ses élèves, a souligné la résistance de l’armée française en 1940. Ils ont notamment rappelé le bombardement de Riom par l’armée allemande, qui fit sept blessés et tua une femme, ainsi que la réplique de l’artillerie française qui avait pris position sur la colline de Mirabel.
« Suivre ses choix », le résistant toulousain Guy Lamouroux fête ses 100 ans
Jeudi 6 mai 2021 à 23:47 -Par Olivier Lebrun, France Bleu Occitanie
Héros de la résistance, il est l’un des rares rescapés de cette page de l’histoire. Le toulousain Guy Lamouroux, qui fut longtemps président de l’amicale des anciens du maquis Roger, fête ses 100 ans. Il revient sur une vie bien remplie qui lui a appris « à faire ce que l’on a envie de faire ».
Le toulousain Guy Lamouroux est entré dans la résistance quand il avait 18 ans en 1939. Il a servi de taupe dans la police de Vichy pour renseigner les maquis. Il fête ses 100 ans ce vendredi 7 mai 2021. Nous l’avons rencontré dans sa maison de Balma, près de Toulouse.
A 18 ans, on lui demande d’entrer dans la résistance
Il est en fauteuil roulant, depuis trois ans seulement il a du mal à se déplacer debout, Guy Lamouroux vous accueille l’oeil pétillant. L’homme a toute sa tête, il se souvient de tout ce qu’il a vécu depuis cent ans. « Ça passe très vite, mes souvenirs , même les plus lointains, il me semble que c’est avant-hier. »
Guy Lamouroux raconte que sa vie bascule à 18 ans quand son beau-père lui demande en 1939 d’entrer dans la résistance. Il est étudiant à la faculté des sciences de Toulouse en mécanique générale quand la guerre éclate. Il s’engage, mais très vite l’armée française est en déroute.
De retour à Toulouse, son futur beau-père, artisan et franc maçon qui fait partie de la résistance lui pose la question tout de go : « Est-ce que tu serais d’accord pour résister ? Je lui répond : je suis à votre disposition. J’aimais beaucoup mon beau père, et ce n’était pas normal qu’on soit vaincu comme ça brutalement, donc s’il y avait quelque chose à faire, il fallait le faire. »
L’histoire secrète de la résistance
Jean-Marie Maris, l’hommage de la ville à un de ses héros
Histoire. Cet enfant de Castelnaudary a une rue qui porte son nom.
Magnifique moment d’émotion, jours de la Journée souvenir consacrée à a Déportation avec, cette année, l’hommage rendu à Jean-Marie Maris (Lafage 1888-1945 Auschwitz) par le Centre Lauragais d’Etudes Scientifiques et ses deux petits-fils Jean-Marie et Dominique Maris. L’occasion de dévoiler la nouvelle plaque de rue consacrée au résistant déporté Jean-Marie Maris.
25 Résistants arrêtés par les Allemands
« Nous sommes au printemps 1944 ; pour aider à la libération de la France, des maquis voient le jour à proximité de Castelnaudary, à Gaja-la-Selve et au Mas-Saintes-Puelles. Après s’être emparés d’armes dans les gendarmeries locales, ils mènent la vie dure à l’ennemi, mais subissent de lourdes pertes, tant du fait des combats et que des arrestations. C’est ainsi que fin juin, 25 résistants sont arrêtés par les Allemands, aidés de la Milice ; Jean Marie Maris était l’un d’eux et voici son histoire », rappellent Michel Dauzat et Pierre Barbaud..
Jean Marie Maris et Dominique Maris feront la lecture de la lettre rédigée par Michel Dauzat.
Né le 11 décembre 1888 à Lafage dans l’Aude, Jean Marie Maris effectue sa scolarité à l’école publique du village et y obtient son certificat d’études primaires. Incorporé le 1er octobre 1909, il rejoint le 1er régiment de hussards, stationné à Béziers. Rentré au village après son temps d’armée, il s’y marie en 1912 avec Antoinette Marie Benazet ; de cette union, naîtront 3 enfants, Clément François Jacques (né et décédé le 22 septembre 1918), Clément Augustin Marius (9 septembre 1920-2 juin 2011) et Denis FrançoisJoseph Laurent (né et décédé le 3 mars 1925).Maréchal-Ferrant installé à Saint-Martin-Lalande, il doit à nouveau quitter le Lauragais car il est mobilisé pour toute la durée de la Première Guerre mondiale, tout d’abord au 1er régiment de hussards puis au 9e régiment d’artillerie. En 1929, il s’installe à Castelnaudary et se spécialise dans la réparation de machines agricoles et de cycles.
Militant du parti radical-socialiste (SFIO), fervent patriote, il ne peut accepter l’occupation allemande et en.
novembre 1942, il intègre l’Armée Secrète, mise en place à Castelnaudary par Alfred Paul, dit Jules Mouton, et Pierre Paul Gaillard. Grâce à son véhicule gazogène, il effectuera de nombreuses et périlleuses missions jusqu’à ce jour funeste du 25 juin où il sera arrêté à la suite démantèlement du maquis du Mas-Saintes-Puelles.
Interné et déporté à Buchenwald
Membre de la Résistance intérieure française, il est déporté puis interné au camp de Buchenwald, sous le matricule 80945, avec le statut de prisonnier politique français. En avril 1945, il est transféré par convoi en direction du camp d’Auschwitz et décède au cours du trajet le 18 avril 1945, payant de sa vie son attachement profond à sa patrie.
« Son acte de décès est transcrit à Castelnaudary le 24 septembre 1946. En marge de celui-ci sont inscrites les mentions « Mort pour la France, mention faite le 29 juillet 1949 » et « Mort en Déportation, mention faite le 9 janvier 1996″. Par délibération du 12 janvier 1959, le conseil municipal a décidé qu’une rue de la ville porterait son nom, rappelant ainsi à tous l’homme courageux qu’était Jean Marie Maris », souligne M. Dauzat tandis que Jean-Marie Maris relevait : « En cette journée du Souvenir des Déportés, je suis particulièrement ému et fier de participer à cet hommage posthume rendu à mon grand-père. Son sacrifice pour la France ne doit pas être oublié, de même que les vingt autres personnes de Castelnaudary décédées en déportation. Hommage à eux ! »
Merci à Michel Dauzat qui a partagé ses recherches avec nos lecteurs.