Mois : mai 2019

Émile Verdier, un héros de la Résistance

Émile Verdier, un héros de la Résistance

Émile Verdier est né le 19 août 1891, à Sauveterre-de-Comminges. De 1939 à 1944, alors chef de gare de Saléchan, il met son courage et son abnégation au service de la Résistance française en accueillant, nourrissant, soignant et cachant des dizaines de réfugiés venant de Belgique, Hollande, Luxembourg, Alsace-Lorraine, nord et est de la France. Ces personnes arrivant de Toulouse ou Auch, des familles juives, des pilotes récupérés par le maquis, cherchent toutes à gagner l’Espagne. Pour ce faire, leur but est les sommets du Val d’Aran et du Luchonnais. Tous ces malheureux remettent leur vie entre les mains de M. et Mme Verdier, à Saléchan, qui, après s’être assurés de leur donner un peu de réconfort, les confient aux passeurs. À partir de là commence une route longue et difficile semée de dangers et dans des conditions climatiques souvent épouvantables à travers des sommets de 2.000 à 3.000 m. À leur arrivée en Espagne, les conditions de vie ne sont pas meilleures jusqu’à leur destination finale. L’Afrique du Nord pour certains, le Canada ou l’Amérique pour d’autres. Émile rejoint le maquis en «44», traqué par la Gestapo. Pour ses actes de bravoure, il est cité à l’ordre de la division, le 28 juin 1947, et plusieurs fois décoré. Aujourd’hui, le 4 mai 2019 Jacques Simon, président de l’association Les Chemins de la liberté, les élus de la vallée, du département et de la région, le directeur de l’Onac ainsi que les porte-drapeaux mais aussi Josette Baron et Paul Mifsud rendent un vibrant hommage à ce couple héroïque. À l’époque, Josette et Paul ont 11 et 18 ans quand ils arrivent à la gare de Saléchan, ils sont les acteurs et les témoins de cette période terrible, survivants de ce périple vers l’Espagne. Leur visage empreint de gravité rappelle à tous que le devoir de mémoire se doit d’être multigénérationnel, qu’il ne faut jamais oublier toutes les familles Verdier à travers la France qui ont été des héros du quotidien en temps de guerre. Depuis samedi, une plaque commémorative est posée sur la gare ainsi qu’une borne km 0 marquant le départ du 1er Chemin de la liberté par la Comminges et le Val d’Aran.

Annabel Troch

 

« Partout en France, des policiers ont fait le choix de la Résistance » : un historien nuance les propos de Christophe Castaner

« Partout en France, des policiers ont fait le choix de la Résistance » : un historien nuance les propos de Christophe Castaner

Mercredi, à l’occasion des commémorations du 8-Mai, le ministre de l’Intérieur a loué l’action des policiers engagés dans la Résistance. Ces propos, qui omettent la collaboration sous le régime de Vichy, font réagir.

« Partout en France, des policiers ont pris le maquis. Partout en France, des policiers ont guetté l’ennemi, traqué la haine, combattu l’oppression. Partout en France, des policiers ont fait le choix de la résistance. » C’est par un tweet que Christophe Castaner a voulu rendre « hommage », mercredi 8 mai, aux policiers résistants, à l’occasion des commémorations de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Ses propos ont provoqué de vives réactions, certaines voix pointant du doigt la collaboration du régime de Vichy, et de ses policiers, avec l’Allemagne nazie. Professeur d’histoire à l’université du Havre et spécialiste des pratiques et des identités professionnelles, Christian Chevandier a étudié les parcours de policiers lors de l’Occupation. L’auteur de « Policiers dans la ville. Une histoire des gardiens de la paix » et de « Eté 44. L’insurrection des policiers parisiens » livre pour franceinfo un éclairage sur les propos du ministre de l’Intérieur.

Franceinfo : Que vous inspirent ces propos tenus par le ministre de l’Intérieur ?

Christian Chevandier : Il est vrai de dire que, partout en France, et plus dans certaines régions que dans d’autres, des policiers se sont engagés dans la Résistance, où leur place était décisive. Mais ces propos sont presque un mensonge par omission. Si des policiers se sont engagés dans la Résistance, c’est en désobéissant à leur hiérarchie et à la politique du gouvernement. Ce sont ces deux choses qu’on doit aborder : d’une part, la collaboration de la police et, de l’autre, la résistance des policiers. Dans le cadre de la convention d’armistice du 22 juin 1940, s’est mise en place une collaboration d’Etat, par laquelle le gouvernement s’est engagé à mettre la police et la gendarmerie françaises au service des occupants.

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Cinq Anglais sur les traces de leur cousin, pilote dont l’avion a été abattu dans le Cher en 1944

Cinq Anglais sur les traces de leur cousin, pilote dont l’avion a été abattu dans le Cher en 1944

Une famille anglaise participait ce mercredi matin aux cérémonies du 8 mai 1945, à Saint-Hilaire-de-Gondilly (est du Cher), près de Nérondes. Grâce à Frédéric Hénoff, passionné d’aviation et d’histoire, elle a pu connaître l’histoire du capitaine Cyril Vincent French, leur cousin mort aux commandes de son avion en apportant armes et vivres à la Résistance française.

Cinq Anglais originaires de Midhurst dans le West Sussex, soit le sud du Royaume-Uni, ont assistés ce mercredi 8 mai à la cérémonie du souvenir de Saint-Hilaire-de-Gondilly. Tous étaient à l’heure et en costumes dans le hall de leur hôtel à Nérondes, pour réaliser un périple mémoriel sur les traces d’un jeune aviateur anglais de leur famille, mort en héros dans le Cher, à 21 ans.

« Je sentais qu’il avait besoin qu’on soit là, nous sa famille, au moins une fois », a dit Richard Ethrington, cousin de l’aviateur, d’une voix tremblante.

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Cinq moments émouvants de la cérémonie du 8 mai à Brioude (Haute-Loire)

Cinq moments émouvants de la cérémonie du 8 mai à Brioude (Haute-Loire)

La victoire des Alliés de 1945 a été célébrée ce mercredi matin, à Brioude (Haute-Loire), avec quelques spécificités locales qui ont rendu la cérémonie particulièrement émouvante. Retour en images.

« Officiers, sous-officiers, caporaux et soldats de la Première Armée française, le jour de la victoire est arrivé. […] Fraternellement unis aux soldats de la Résistance, côte à côte avec nos camarades alliés, vous avez taillé en pièces l’ennemi, partout où vous l’avez rencontré. »  Ce mercredi, la cérémonie de la victoire du 8 mai 1945 a débuté, à Brioude, par la lecture de l’ordre du jour numéro 9 du général De Lattre de Tassigny.

C’est la voix de Daniel Rigal, président des anciens de la Résistance et du maquis, et leurs amis, secteur de Brioude, qui a fait résonner ces mots sur la place de Paris, devant le monument aux morts. La cérémonie, à laquelle plus d’une centaine de personnes assistaient, a été marquée par plusieurs instants chargés d’émotion.

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Commémoration du 8 mai 1945 : à Vercel, dans le Doubs, hommage aux Ukrainiens du maquis français

Commémoration du 8 mai 1945 : à Vercel, dans le Doubs, hommage aux Ukrainiens du maquis français

C’est une histoire méconnue dans l’histoire de la deuxième guerre mondiale. Des soldats ukrainiens avaient combattu aux côtés des maquisards français. Une cérémonie d’hommage s’est déroulée ce 8 mai 2019 à Vercel, dans le Doubs.

Août 1944. Un groupe de soldats ukrainiens, enrôlés de force dans l’armée allemande, désertent. Ils rejoignent le maquis, et vont combattre aux côtés des résistants français. Un épisode méconnu de la seconde guerre mondiale. Pöurtant, le ralliement de ces soldats a sans doute joué un rôle dans la libération de la région.

De cet engagement dans la résistance française, il reste une stèle, au cimetière de Vercel, dans le Doubs. Celle des soldats ukrainiens morts pour la France.

C’est là, dans ce cimetière, qu’une cérémonie d’hommage s’est tenue ce 8 mai 2019. Une délégation de l’ambassade d’Ukraine en France était présente. Des représentants du pays devraient participer chaque année aux hommages qui se dérouleront dans la commune.

Ces Maghrébins, héros de la Résistance française

Ces Maghrébins, héros de la Résistance française

En ce mercredi 8 mai 2019 commémorant la fin de l’apocalypse que fut la Deuxième Guerre Mondiale, marquée par la reddition sans conditions de l’Allemagne et la signature de l’armistice, le 8 mai 1945, il est bon d’égrener les noms de ceux qui, issus des colonies, entrèrent en résistance contre la barbarie nazie au péril de leur vie, mais sans jamais être gravés dans la mémoire collective.

Ils se prénommaient Abdelkader, Mohammed, Cherif, Ahmed ou Djaafar…, ils étaient ouvriers, imams, militaires – l’un d’eux, Cherif Mecheri, fut même sous-préfet en Eure-et-Loir, puis préfet, et bras droit de Jean Moulin, l’icône de la Résistance – ce sont les Héros oubliés de la Résistance Française, des manuels scolaires et du roman national, auxquels nous rendons hommage en diffusant la vidéo qui les fait sortir de l’oubli dans lequel ils ont été si injustement relégués.

Dordogne : le décès d’un « passeur de mémoire »

Dordogne : le décès d’un « passeur de mémoire »

Vincent Garcia, Républicain espagnol, ancien résistant déporté à Buchenwald, est décédé à l’âge de 94 ans.

C’est un infatigable « passeur de mémoire » qui vient de disparaître à l’âge de 94 ans à Trélissac (Dordogne), un témoin des turbulences des plus terribles événements du XXe siècle. Dans son enfance durant la guerre d’Espagne, Vincent Garcia avait vu son père et son frère fusillés par les Franquistes. Comme beaucoup de familles de Républicains, il a trouvé le salut dans l’exil en France, interné à Argelès.

Il s’était retrouvé en 1942 en Dordogne pour travailler et avait intégré un réseau de la Résistance comme agent de liaison. Arrêté après une dénonciation, il avait été déporté au camp de Buchenwald, en Allemagne, sous le matricule 42.553. Il y survécut 18 mois, notamment grâce à la solidarité communiste. Il en était revenu avec la ferme intention que personne n’oublie ces moments.

l y a deux ans, un chemin de Trélissac a été baptisé du nom de l’ancien déporté Vincent Garcia. archives Christian Espitalié

Chef de chantier dans le bâtiment et militant, il était fidèle à ses idéaux. Après avoir pris sa retraite, il a entamé d’innombrables séances de témoignages dans les écoles.

L’esprit de transmission

Pour Norbert Pilmé, le président de l’association pour la mémoire de la Déportation en Dordogne, qui l’accompagnait souvent, « il avait construit une pédagogie de la mémoire. Il avait pris à cœur cette transmission auprès des jeunes. Il racontait les choses facilement pour que les enfants comprennent, en leur expliquant en souriant qu’il était agent secret dans le maquis ou ce qu’il mangeait, ou pas, dans son camp de déportation. » Il intervenait aussi bien dans les classes élémentaires qu’au lycée, donnait de son temps pour le concours de la Résistance et de la Déportation. Toujours avec le même calme pour parler de moments terribles.

C’était l’un des derniers déportés vivant encore en Dordogne. La Ville de Trélissac avait baptisé un chemin à son nom il y a deux ans, sans oublier la mention « passeur de mémoire ». Ses obsèques civiles seront célébrées mardi 14 mai, précédées d’un hommage public au foyer rural de Trélissac à 14 h 30.

PROCHAINS ÉVÉNEMENTS DU MÉMORIAL DU MONT-VALÉRIEN ET DU MÉMORIAL DES MARTYRS DE LA DÉPORTATION

PROCHAINS ÉVÉNEMENTS DU MÉMORIAL DU MONT-VALÉRIEN ET DU MÉMORIAL DES MARTYRS DE LA DÉPORTATION

ENSEIGNER DE GAULLE
Conférence de Tristan LE COQ & Diane GRILLÈRE
Mercredi 12 juin 2019 | 18h30
Lieu | Préfecture des Hauts-de-Seine
Gratuit | Inscription nécessaire : reservation@mont-valerien.fr 


ES ÉTRANGERS DE L’OMBRE
Visite théâtralisée
Dimanche 9 juin 2019 | 16h
Lieu | Mémorial du Mont-Valérien
Gratuit | Inscription : info@mont-valerien.fr


PRIMO LEVI ET FERDINANDO CAMON. Conversations
Théâtre
Samedi 15 juin | 20h
Lieu | Mémorial des martyrs de la Déportation
Gratuit | Inscription nécessaire :
memorial.martyrs.deportation@gmail.com

Le cinéma en plein air reprend au Mémorial du Mont-Valérien !

Le cinéma en plein air reprend au Mémorial du Mont-Valérien !

Venez (re)découvrir l’œuvre de Michael Curtiz, Casablanca
À l’occasion de la Nuit européenne des musées, le mémorial du Mont-Valérien vous propose de passer une soirée au cinéma… en plein air, sur son esplanade !

Pour cette première projection de l’année 2019, nous vous invitons à (re)découvrir le film culte Casablanca, réalisé par Michael Curtiz en 1942.
Une occasion de se replonger sur cette œuvre, sur cette histoire d’amour intemporelle sur fond de lutte contre les nazis, avec ses héros incarnés par les célèbres Humphrey Bogart et Ingrid Bergman.

Synopsis : 1942. À Casablanca, pendant la Seconde Guerre mondiale, le night-club le plus couru de la ville est tenu par Rick Blaine, un Américain en exil, au passé obscur. Mais l’établissement sert également de refuge à ceux qui voudraient se procurer les papiers nécessaires pour quitter le pays. Lorsque Rick voit débarquer un soir le dissident politique, résistant roumain, Victor Laszlo et sa troublante épouse Ilsa, quelle n’est pas sa surprise de retrouver dans ces circonstances le grand amour de sa vie…
Film réalisé par Michael Curtiz en 1942, avec Ingrid BERGMAN (Ilsa), Humphrey BOGART (Rick) et Paul HENREID (Victor)

Entrée libre | Information : info@mont-valerien.fr | 01 47 28 46 35


À savoir !

18h | Visite de l’exposition « Les graffitis, ultimes témoignages des fusillés du Mont-Valérien » | Gratuit | Réservation auprès de l’Office de Tourisme de Nanterre
19h à 23h | Présence du food truck Maran & Co sur l’esplanade du mémorial du Mont-Valérien