Un musée ardéchois reçoit un mystérieux don de dessins et affiches de la Résistance
Un maquisard à l’affût devant sa mitrailleuse, une caricature d’Hitler vociférant, des appels au soulèvement contre la « liberté blessée »: un musée ardéchois vient de recevoir d’un donateur anonyme une remarquable série de dessins et affiches du peintre-résistant Petit-Lorraine.
Quelque 200 dessins et une quinzaine d’affiches ont ainsi été transmis le 16 février au musée de la Résistance et de la Déportation du Teil, par un membre de la société des amis dudit musée, qui les a reçus lui-même par voie postale depuis octobre 2020.
« Et deux jours avant ma donation, j’en ai encore réceptionné deux… », raconte ce dernier, l’historien Alain Martinot.
« J’ai interrogé dans mon entourage des gens qui ont connu Petit-Lorraine, mais ils m’ont certifié que ce n’est pas eux qui avaient envoyé ces documents… J’ignore qui est l’expéditeur, mais je me suis dit qu’au fond, le plus important était qu’ils rejoignent le musée et de faire connaître le talent de Petit-Lorraine, un idéaliste épris de justice ».
De son vrai nom Robert Petit, ce natif de Nancy avait fui avec sa famille sa Lorraine natale en 1940 pour rallier l’Ardèche. Réfractaire au STO (Service du travail obligatoire), il était entré en clandestinité en 1943, avant de rejoindre en 1944 les rangs des Francs-Tireurs et Partisans.
À Lyon, une jeune Colombienne tourne un webdocumentaire sur la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale
Passionnée par l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, Maria Fernandez a débuté le tournage de son webdocumentaire dans les lieux emblématiques de la Résistance lyonnaise.
Raconter la Résistance à Lyon de manière interactive et immersive, faire vivre la grande Histoire par le biais du numérique, tel est le point de départ du webdocumentaire de Maria Alejandra Fernandez. Cette jeune étudiante en cinéma tourne actuellement dans les lieux secrets de cette période y compris ceux de la détention.
Le devoir de mémoire
Dans le silence de l’ancienne prison militaire de Montluc, Maria Fernandez tourne. Le Mémorial, situé dans le troisième arrondissement de Lyon, sert de décor au webdocumentaire de la jeune réalisatrice. Maria Alejandra est colombienne, étudiante en cinéma à l’université de Rennes, avant même de venir en France, elle a toujours été passionnée par l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Des heures à lire des ouvrages, à concevoir ce projet. Une quête qui prend son sens après un appel téléphonique de son père. Au terme de recherches, il découvre que sa famille a des origines juives. Dès lors, Maria Alejandra a la réponse à toutes ses questions. Elle décide alors de réaliser un webdocumentaire sur la Résistance à Lyon. Une plongée dans le passé de ses ancêtres doublée d’un devoir de mémoire. « Il est important pour moi de raconter l’histoire des personnes qui ont vécu et combattu à cette époque, afin de retrouver et de connaître ces lieux avec le regard d’aujourd’hui sans jamais oublier ce qu’ils signifiaient dans le passé », dit-elle.
Hommage à René Le Gall
Alexandre Courban est avec Jérôme Coumet à Square René-Le Gall.
Un violon dans l’Histoire
17eFestival de la Résistance au cinéma
EXPOSITION « TRAIN 14 166. LYON – NATZWEILER – RAVENSBRÜCK – AUSCHWITZ-BIRKENAU. 11 AOÛT 1944 »
Du 3 février au 30 juin 2022, le Mémorial des martyrs de la Déportation accueille l’exposition temporaire :
TRAIN 14 166.
LYON – NATZWEILER – RAVENSBRÜCK – AUSCHWITZ-BIRKENAU.
11 AOÛT 1944.
Réalisée dans le cadre du Concours national de la Résistance et de la Déportation édition 2021 – 2022, cette exposition, déjà visible librement, sera déclinée en un atelier et une visite guidée adaptée aux scolaires (à partir du mois de mars) et en une visite thématique pour le tout public (tous les dimanches à partir du mois de mai).
Le 11 août 1944, dix voitures voyageurs quittent la gare de Lyon Perrache en direction des camps de transit parisiens. À leur bord, environ 650 prisonniers majoritairement extraits des cellules de la prison de Montluc, parmi lesquels 350 hommes, femmes et enfants Juifs à destination de Drancy. Les résistantes sont quant à elles attendues au camps de Romainville et les résistants à Compiègne. Onze jours plus tard, les quelques 350 Juifs arrivent à Auschwitz-Birkenau. Enfants, vieillard et « inaptes » au travail sont assassinés tandis que les autres intègrent le système concentrationnaire. Parmi eux, moins d’une centaine verra la fin de la guerre. Entre temps, 62 résistantes sont internées à Ravensbrück, dont au moins 25 n’en réchapperont pas, ainsi que 221 résistants au camp de Natzweiler-Struthof.
Sans passer par Paris, le train 14 166 qui devait être un transfert de prisonniers est devenu un convoi de déportation, en direction du système concentrationnaire et des centres de mise à mort, au cœur du Reich. Quarante-trois ans plus tard, la constitution du convoi du 11 août est l’un des 5 chefs d’accusations retenus contre Klaus Barbie pour crime contre l’humanité et pour lequel il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Aujourd’hui, ce convoi est le symbole d’une politique répressive allemande qui s’est exercée et intensifiée jusqu’aux derniers jours de l’occupation.
Réalisée par l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre sous la direction de Tal Bruttmann, cette exposition est développée en partenariat avec le Mémorial de la Shoah et le ministère de l’Éducation nationale.
Véritable ressource pédagogique elle est adaptée aux élèves de collèges et lycées, afin de faire connaître l’histoire de ce convoi, mais aussi de transmettre la mémoire de ses nombreuses victimes.
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Accessible en visite libre
Visites guidées tout public dès le mois de mai
Visites et ateliers pédagogiques dès le mois de mars
Plus d’information | memorial.martyrs.deportation@gmail.com
ou au 06 14 67 54 98
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Rino Della Negra, étoile rouge de la Résistance et du football
Rino Della Negra, étoile rouge de la Résistance et du football
Icône des supporters du Red Star de Saint-Ouen, Rino Della Negra est entré dans l’histoire en entrant dans la Résistance, avant d’être exécuté parmi les « terroristes » de l’Affiche rouge. Une biographie lui est enfin consacrée.
« La plus grande preuve d’amour, c’est de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » Difficile de ne pas voir, dans cette phrase qui conclut la lettre d’adieu de Rino Della Negra à ses parents, quelques heures avant d’être fusillé, une réminiscence de l’Évangile selon saint Jean – « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. »
Dans sa famille originaire du Frioul, arrivée en France au début des années 1920 avec la vague d’immigrés antifascistes, l’influence catholique n’est pourtant pas patente. Rino naît en 1923 à Vimy dans le Pas-de-Calais, d’où les Della Negra partent quand il a trois ans pour rejoindre Argenteuil et le quartier Mazagran – rebaptisé « Mazzagrande » par l’importante communauté italienne qui s’y est installée.
Le Musée de l’Homme dans la Guerre et sous l’Occupation : résister et tenir
Le Musée de l’Homme, musée de synthèse présentant l’Homme sous ses facettes biologiques et culturelles, est inauguré le 20 juin 1938. Deux ans plus tard, les troupes allemandes paradent devant le Trocadéro. Musée militant, antiraciste, cosmopolite, le musée et une partie de son personnel scientifique ne furent pas des témoins indifférents aux temps troublés que traversa alors la France. Après la décapitation du réseau de résistance du musée, il vacille dans ses fondations identitaires avant qu’une nouvelle routine de travail ne se mette en place, au cœur de l’Occupation.
En lien avec cette conférence, une visite guidée au Mont-Valérien est proposée le dimanche 6 mars 2022 à 16h. Le Mont-Valérien a été le principal lieu d’exécution par l’armée allemande sur le territoire français pendant la Seconde Guerre mondiale. De 1941 à 1944, plus de 1000 hommes furent assassinés pour ce qu’ils faisaient, pour ce qu’ils étaient ou pour ce qu’ils représentaient. L’année 1942 fut la plus meurtrière. Aux exécutions massives d’otages, s’ajoutent notamment celles des condamnés à mort des « Grands procès », dont celui du Palais Bourbon et celui de la Maison de la Chimie.
Arrêtés de février à juillet 1941, Jules Andrieu, Georges Ithier, Anatole Levitsky, Léon-Maurice Nordmann, René Sénéchal, Boris Vildé et Pierre Walter, sont condamnés à mort le 17 février 1942 par le tribunal militaire allemand lors du procès dit du « Musée de l’Homme ». Ils sont exécutés le 23 février au Mont-Valérien. Yvonne Oddon, Agnès Humbert, sont déportées vers les camps allemands.
En ce 80e anniversaire, le mémorial du Mont-Valérien et le Musée de l’Homme s’unissent pour rendre hommage et transmettre les mémoires de ces femmes et de ces hommes qui, par leur esprit et leur intelligence, ont pris les armes pour défendre les libertés et la démocratie.