Hommage à René Le Gall
Alexandre Courban est avec Jérôme Coumet à Square René-Le Gall.
Voici 80 ans – jour pour jour – René Le Gall était fusillé comme otage (avec quatre autres militants communistes) par les troupes d’occupation suite aux actions entreprises quelques semaines auparavant à Dijon contre les nazis par la Résistance. René Le Gall était alors emprisonné à la prison de Clairvaux dans l’Aube.
Il avait été arrêté le 15 novembre 1939 par la police française, alors qu’il dirigeait un centre clandestin d’impression du parti communiste ; le cinquième gouvernement d’Edouard Saladier pourchassait alors les militants communistes. L’absence de condamnation officielle du pacte germano-soviétique avait entraîné l’interdiction du parti communiste, quand bien même le groupe parlementaire communiste avait voté les crédits de guerre.
D’après les témoignages des détenus, René Le Gall fit preuve jusqu’aux derniers instants du courage qui avait marqué sa vie militante. Lui et ses quatre camarades condamnés à mort avaient été obligé de monter dans un camion qui contenait leur cercueil avant d’être fusillé dans le dos.
Le corps de René Le Gall repose au cimetière du Père-Lachaise près du Mur des Fédérés aux côtés de ceux des autres élus communistes parisiens fusillés : Jules Auffret (Chateaubriant), Corentin Cariou (Compiègne), Léon Frot (Clairvaux), Maurice Gardette (Chateaubriant), Jean Grandel (Chateaubriant).
Après son service militaire en 1919-1920 dans les Cuirassiers, René Le Gall partit de sa Bretagne natale pour travailler comme ouvrier terrassier dans les chantiers de Paris. Dès 1921, il adhéra au syndicat général des ouvriers terrassiers (CGTU).
Membre du Parti communiste depuis 1926, René La Gall affronta pour la première fois le suffrage universel lors des élections municipales de mai 1935 dans le quartier Croulebarbe (XIIIe arr.) où il habitait depuis 1923. Il fut élu au second tour avec 1 643 voix grâce au désistement de Henri Vergnolle alors socialiste. C’est sur la proposition de René Le Gall que ce grand jardin dépendant de la Manufacture des Gobelins devint un square public.
Après la Libération, le square prit le nom de « René Le Gall » comme vous le savez.
A l’heure où la guerre menace à nouveau, la France a une voix originale à porter pour empêcher l’embrasement du conflit et affirmer que la solution n’est pas militaire.