La mort d’Anne Beaumanoir, ancienne résistante et Juste parmi les nations

La mort d’Anne Beaumanoir, ancienne résistante et Juste parmi les nations

Engagée à 17 ans dans le combat contre le nazisme, puis dans la lutte anticolonialiste lors de la guerre d’Algérie, elle avait reçu, avec son père et sa mère, le titre de Juste parmi les nations. Elle est décédée le 4 mars, à l’âge de 98 ans.

Par Catherine Simon

Née le 30 octobre 1923 à Créhen, un bourg proche de Saint-Cast-le-Guildo (Côtes-d’Armor), engagée très jeune dans la résistance au nazisme, puis dans la lutte anticolonialiste, la docteure Anne Beaumanoir, médecin neurophysiologiste, est morte le 4 mars, à Quimper (Finistère), à l’âge de 98 ans.

Elle adorait conduire en trombe, « à l’italienne », sur les routes étroites et sinueuses de sa campagne bretonne, comme sur celles de la Drôme provençale, où elle avait fini par poser ses bagages, après une vie de saute-frontières. Et Dieu sait qu’elle en a franchi des murs, des barbelés et des plafonds de verre ! Entrée dans la Résistance à l’âge de 17 ans, Anne Beaumanoir a été, il est vrai, à bonne école.

Son père, Jean, d’une riche famille, et sa mère, Marthe, une jeune vachère, fille de valets de ferme, se sont unis en dépit de l’opprobre. Ils sont laïques, antifascistes, partisans du Front populaire. Ils se sont installés au Guildo, à deux pas du bourg de Créhen où Anne est née bien avant leur mariage. Plus tard, au début de la guerre, ils ouvrent un café-restaurant à Dinan (Côtes-d’Armor). C’est là que leur fille, partie étudier la médecine à Paris et devenue « clandestine permanente » du Parti communiste, leur amène par le train, un soir de l’hiver 1944, deux adolescents juifs, Daniel et Simone Lisopravski. Grâce à Anne, ils ont échappé à une rafle et aux camps.

LIRE LA SUITE

Comments are closed.