Mois : avril 2019

FORT DE ROMAINVILLE : UN MUSÉE À LA MÉMOIRE DE LA RÉSISTANCE DES FEMMES

FORT DE ROMAINVILLE : UN MUSÉE À LA MÉMOIRE DE LA RÉSISTANCE DES FEMMES

Depuis plusieurs mois maintenant, de nombreuses associations du souvenir, des élu-e-s, des personnalités diverses sont engagées dans le soutien à la réalisation d’un musée dédié à la mémoire des femmes dans la résistance. Et suite à une mobilisation très importante, il avait été entériné que dans le cadre du concours « inventons la métropole », le projet retenu pour l’aménagement du fort de Romainville, prendrait en compte cette demande. Aujourd’hui nous sommes au point mort dans l’avancée de cette initiative. La mobilisation reste donc de rigueur. A cet effet, en novembre dernier Yves Jegouzo, président du comité de sauvegarde du Fort de Romainville pour la création d’un musée de la femme résistante, s’est adressé au Préfet. Dans son courrier il alerte le préfet sur le fait « qu’aujourd’hui aucune avancée n’a vu le jour et aucune information officielle de la ville et du promoteur n’a été publiée. Il « regrette l’absence de concertation alors même que les échanges et les partenariats permettraient de trouver des solutions pour finaliser un projet partagé et un tour de table financier. Les habitant-e-s des Lilas et d’Est Ensemble s’interrogent sur le devenir du Fort. De même, le Comité de Soutien et le musée de la Résistance National sont toujours en attente de la mise en place des structures de pilotage et de l’annonce d’un agenda du projet d’aménagement du site du Fort de Romainville. » Vous trouverez ci-dessous, en bas de la page, la réponse du préfet à cette interpellation.

De leurs cotés des élues et des personnalités du 93 très impliquées dans cette démarche ont adressé un courrier au ministre de la culture, au préfet de Région, au préfet de Seine Saint Denis, à madame Geneviéve Darrieusseq secrétaire d’Etat. Vous en trouverez une copie ci-dessous

« Monsieur le Ministre,

Comme vous le savez, le 24 janvier 1943 est parti du fort de Romainville, un convoi de 222 femmes dont la plupart étaient résistantes. La majorité d’entre elles étaient communistes, et pour les autres elles étaient engagées dans diverses convictions philosophiques, politiques, religieuses.

Elles furent toutes déportées à Birkenau et franchirent avec courage la porte du camp en chantant la Marseillaise. Seules 49 sont revenues.

Il nous paraît aujourd’hui essentiel, plus de 70 ans après la fin de la guerre, de garder mémoire de la déportation, mais aussi de ce que fut la résistance et en particulier du rôle des femmes, souvent minoré et parfois complétement ignoré.

Pour preuve, aucun musée n’est aujourd’hui dédié à la mémoire des femmes résistantes. Depuis des années nous soutenons les initiatives des associations mémorielles, et du musée national, de la résistance pour qu’un tel musée, à vocation pédagogique, soit érigé au fort de Romainville.

Le projet « Grand Lilas » intégrait cette exigence. Nous savons que vos services étudient ce sujet et nous vous serions reconnaissantes de bien vouloir nous recevoir pour que vous nous fassiez part de l’avancée du projet.

Par ailleurs nous avons une requête à vous présenter : nous participons chaque année, avec le Parti Communiste de Seine Saint Denis, à la cérémonie souvenir de la déportation. Néanmoins, le préfet de la Seine Saint Denis n’a pas intégré dans le protocole le dépôt de gerbe du PCF devant la casemate où furent enfermé-e-s nos camarades parmi lesquels Danielle Casanova, Marie-Claude Vaillant Couturier, Charlotte Delbot, le colonel Fabien et tant d’autres.

Nous vous demandons avec insistance à ce que cet ostracisme cesse. Au Mont Valérien, au mémorial de Drancy et dans la plupart des villes nul parti républicain n’est exclu du protocole de la journée de la déportation. La France a besoin de toutes les bonnes volontés pour combattre le racisme, l’antisémitisme et défendre la liberté.

Nous espérons vivement que cette année notre dépôt de gerbe sera bien intégré au protocole de la cérémonie.

Dans l’attente de vous rencontrer, recevez, monsieur le ministre, nos salutations distinguées.

Marie-George BUFFET, Eliane ASSASSI, Pascale LABBE, Nathalie SIMONNET, Henriette ZOUGHEBI

Pièces jointes :

Agenda de la Fondation de la Résistance

Agenda de la Fondation de la Résistance

18 avril 2019 à 20 heures – Projection du film L’Armée du crime de Robert GUÉDIGUIAN au cinéma Saint-André des Arts à Paris en partenariat avec la Fondation de la Résistance et le Mémorial du Mont-Valérien, Haut-lieu de la mémoire nationale d’Ile-de-France pour le 75e anniversaire de l’exécution de Missak MANOUCHIAN. Un échange avec le réalisateur Robert GUÉDIGUIAN suivra la séance.

16 mai 2019 à 20 heures – Projection du film Laissez-passer de Bertrand TAVERNIER au cinéma Saint-André des Arts à Paris en partenariat avec la Fondation de la Résistance. Un échange avec Tangui PERRON de l’association Périphérie et auteur de L’écran rouge, syndicalisme et cinéma de Gabin à Belmondo (Éditions de l’Atelier) suivra la séance.
Voir le programme du cycle

23 mai 2019 à 18 heures – Joël Drogland présentera l’ouvrage Des maquis du Morvan au piège de la Gestapo : André Rondenay, agent de la France libre (Vendémiaire) au siège de la Fondation de la Résistance à Paris dans le cadre des rencontres des Amis de la Fondation de la Résistance.

27 mai 2019  – Dans le cadre de la Journée nationale de la Résistance, la Fondation de la Résistance présidera la cérémonie quotidienne du ravivage de la Flamme sur la tombe du soldat inconnu. Rendez-vous à 17h30 sous l’Arc de Triomphe.

6 juin 2019 à 18 heures – Fabrice Grenard présentera l’ouvrage La Traque des résistants (co-édition Tallandier / ministère des Armées) au siège de la Fondation de la Résistance à Paris dans le cadre des rencontres des Amis de la Fondation de la Résistance.

15 juin 2019 – À l’occasion du 20e anniversaire du musée de la 1ère brigade limousine à Peyrat-le-Château, Fabrice Grenard proposera une conférence sur la répression des maquis en France.

19 juin 2019 de 9h à 17h30 – Formation « Enseigner la Seconde Guerre mondiale à Paris, de l’école au lycée » sur le site Molitor de l’ESPE de l’académie de Paris. Entrée avec une carte professionnelle ou sur inscription.

Actualisation du site « Enseigner la Résistance »

Actualisation du site « Enseigner la Résistance »

L’espace pédagogique en ligne « Enseigner la Résistance » dirigé par Laurent DOUZOU et Tristan LECOQ, et édité par Réseau Canopé en partenariat avec la Fondation de la Résistance, vient d’être actualisé pour se conformer aux nouveaux programmes de lycée  en vigueur au 1er septembre 2019 (classes de seconde et première).
Si à la rentrée scolaire 2019-2020, l’enseignement de l’histoire de la Résistance se concentre essentiellement en classe de troisième au collège et en classe de terminale au lycée général et technologique, il n’en demeure pas moins que dans les classe de seconde et de première les programmes d’Enseignement moral et civique et les enseignements de spécialité « Histoire, géographie, géopolitique et sciences politiques » peuvent s’adosser à l’histoire de la Résistance. L’histoire de la Résistance aura toute sa place dans le programme de terminale, à compter de la rentrée 2020. L’espace pédagogique « Enseigner la Résistance » connaîtra donc une deuxième phase d’actualisation.
Thème du CNRD 2019-2020 : « 1940. ENTRER EN RÉSISTANCE. COMPRENDRE, REFUSER, RÉSISTER »

Thème du CNRD 2019-2020 : « 1940. ENTRER EN RÉSISTANCE. COMPRENDRE, REFUSER, RÉSISTER »

Sous l’autorité de M. l’Inspecteur général de l’Éducation nationale Tristan LECOQ, le CNRD 2019-2020 aura pour thème : « 1940 ENTRER EN RÉSISTANCE. COMPRENDRE, REFUSER, RÉSISTER ». La Fondation de la Résistance réalisera, aux côtés de ses partenaires, la brochure pédagogique imprimée et numérique. Une exposition virtuelle sur le Musée de la Résistance en ligne est également en cours d’élaboration.

=> Consulter les archives du CNRD dans l’espace pédagogique du Musée de la Résistance en ligne

La traque des Résistants

La traque des Résistants

Résumé

Qui a provoqué la chute de Jean Moulin ? Qui a livré d’Estienne d’Orves ? Qui est le traître à l’origine du démantèlement du réseau du musée de l’Homme ? Qui se trouve derrière la souricière qui entraîne l’arrestation de Geneviève de Gaulle ? Quelles sont les méthodes des Allemands pour infiltrer les maquis ? Quel est le rôle des agents recrutés par les services allemands dès juin 1940, les fameux « VM » ?

Pour expliquer les coups terribles portés à la Résistance, Fabrice Grenard a consulté les dossiers constitués par les services secrets à la fin de la guerre et récemment déclassifiés. Il a rassemblé pour la première fois des informations et des documents inédits sur les agents qui ont travaillé pour l’occupant en infiltrant la Résistance. Ainsi, il raconte la traque des résistants par la police de Vichy, par l’Abwehr, par la Sipo-SD dont fait partie la Gestapo et par l’administration militaire allemande. La plupart de ces affaires n’ont cessé d’alimenter des polémiques et n’ont pas livré tous leurs secrets, comme le drame de Caluire, pour lequel Jean-Pierre Azéma propose ici une mise au point. Cette enquête palpitante enrichit à la fois l’histoire de l’occupation allemande et de la Résistance sur un aspect rarement abordé.

L’auteur de La traque des Résistants

Auteur

Fabrice Grenard, historien, spécialiste du ravitaillement sous l’Occupation, de la Résistance et de l’histoire des maquis, est l’auteur notamment de La France du marché noir (2008), Maquis noirs et faux maquis (2011) et Une légende du maquis : Georges Guingouin…

 

 

Jean Villeret, 96 ans,

Jean Villeret, 96 ans,

Ce résistant déporté grandi à Maisons-Alfort continue inlassablement de raconter l’horreur de la Seconde Guerre mondiale aux élèves de la France entière. Il a été décoré des Palmes académiques lors d’une cérémonie en mairie.

 « En 1938, je faisais l’école buissonnière du côté de Saint-Vincent à Maisons-Alfort. Jamais je n’aurais cru qu’on me décerne les Palmes académiques, c’est un peu fort de café. Tout arrive ». Ce vendredi soir, Jean Villeret tient fébrilement son discours, écrit, pour une fois. Lui qui habituellement parle « à chaud ». Le résistant déporté de 96 ans, narrateur infatigable de l’Histoire devant la jeunesse française, est le centre de tous les regards, en mairie d’Alfortville.

Quelques minutes auparavant, le député PS Luc Carvounas lui a remis les Palmes académiques, au grade de commandeur. Une distinction « très importante » qui l’« honore ». Ce titre vient s’ajouter à une très longue série (officier de la Légion d’honneur, Médaille militaire, Croix de guerre avec palme, Médaille de la déportation…), aussi impressionnante que l’est sa vie de combattant.

Jean Villeret, 96 ans, a reçu les Palmes académiques, en mairie d’Alfortville. LP/Agnès Vives

A Dachau jusqu’en avril 1945

« Un parcours exceptionnel », vante admiratif en début de cérémonie le maire PS Michel Gerchinovitz, avant d’en relater les grandes dates. Le 14 juin 1940 et l’exode à 18 ans. Le 31 décembre 1943 et l’entrée dans la résistance armée au côté des Francs-Tireurs Partisans. Le 7 juillet 1944 et la déportation au camp de concentration de Natzweiler-Struthof, avant Dachau où il restera jusqu’à la libération du camp par les troupes américaines, le 29 avril 1945.

« Quand j’ai vu les premiers soldats américains, ce fut quelque chose d’inoubliable. Cinq ans à attendre le débarquement et les troupes alliées. C’était Noël. Le monde allait vivre dans la paix. »

« J’ai du mal à lire, pourtant j’ai écrit gros »

Alors comme tous ceux « revenus de cet enfer », son « devoir » est de venir témoigner. Encore et encore. Que ce soit dans les écoles, les collèges, les lycées et même à l’université, « une fois ». Ce jeudi, il était à Levallois (Hauts-de-Seine) devant 70 jeunes, deux jours avant, le résistant livrait son récit à Sablé-sur-Sarthe.

Et alors qu’il force l’admiration d’une assistance au bord des larmes, le combattant rend hommage au corps enseignant, à « l’Education nationale, laïque, obligatoire et gratuite, une chance pour la jeunesse en France, indispensable au savoir et à la connaissance ».

Avant de s’excuser de chercher ses mots, non sans humour : « J’ai du mal à lire, pourtant j’ai écrit gros ». Le public sourit. Mais l’émotion rattrape très vite la salle, les anciens combattants présents, son épouse Nicole au premier rang, les élus… Jean Villeret entonne « la Voix du rêve ». Ce chant qui a bercé les nuits du camp de Natzweiler-Struthof. « Gravé dans sa mémoire ». C’était il y a 75 ans.

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75ème anniversaire des Glières (Haute-savoie) : ces lieux qui perpétuent l’histoire de la Résistance

75ème anniversaire des Glières (Haute-savoie) : ces lieux qui perpétuent l’histoire de la Résistance

Haut-lieu de la résistance durant la Seconde Guerre Mondiale, le plateau des Glières et la nécropole de Morette perpétuent l’esprit des maquisards des Glières. 75 ans après, ils accueillent chaque année des milliers de visiteurs.
Situé entre 1300 et 1800 mètres d’altitude, au coeur du massif des Bornes (Haute-Savoie), le plateau des Glières fut le décor du premier maquis de la Résistance.

Voir l’interview de Gérard Métral, président de l’association des Glières au micro de Marion Feutry et Maxime Quémener.

Le plateau est aujourd’hui parcouru par un sentier historique. Il retrace l’organisation et la vie quotidienne des 465 maquisards qui s’y sont rassemblés dès le 31 janvier 1944 sous le commandement du lieutenant Tom Morel puis du capitaine Anjot pour s’opposer aux forces de Vichy.

Symbole d’espoir, le Monument des Glières apparaît comme posé au coeur de ce vaste alpage, aujourd’hui espace naturel protégé. Construit en 1973 par Emilie Gilioli, il a été édifié à l’initiative des survivants des Glières en hommage aux maquisards.

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Seconde Guerre mondiale: Pourquoi le massacre d’Ascq en 1944 n’est pas (ou peu) enseigné à l’école?

Seconde Guerre mondiale: Pourquoi le massacre d’Ascq en 1944 n’est pas (ou peu) enseigné à l’école?

A quelques jours des célébrations du 75e anniversaire du massacre d’Ascq, enseignants et historiens ont consacré une journée d’études à cet événement historique méconnu du grand public

  • Dans la nuit du 1er au 2 avril 1944, 86 civils étaient exécutés, en représailles d’un acte de sabotage, par une division des Waffen-SS à Ascq, près de Lille.
  • Des enseignants et des historiens organisaient une journée d’étude sur ce massacre très peu enseigné à l’école.
  • Le 75e anniversaire du massacre d’Ascq sera célébré, dimanche, à Villeneuve-d’Ascq, dans le Nord.

C’est un épisode quasiment oublié de notre Histoire. Pourtant, on va célébrer, dimanche, le 75e anniversaire du massacre d’Ascq, près de Lille, dans le Nord. Dans la nuit du 1er au 2 avril 1944, 86 civils étaient exécutés, en représailles d’un acte de sabotage, par une division des Waffen-SS, dans cette commune devenue aujourd’hui Villeneuve-d’Ascq.

Or, cet événement historique reste encore largement méconnu, y compris dans la métropole lilloise faute d’être enseigné dans les écoles nordistes. « Oradour-sur-Glane tend à résumer tous les massacres qui ont eu lieu en 44. Et encore, aucun manuel scolaire ne fait aujourd’hui référence à ce massacre », explique Stéphane Henry, inspecteur académique référent Mémoire et Citoyenneté, dans le Nord.

« La mémoire a occulté les massacres de civils »

« La mémoire, qu’il ne faut pas confondre avec l’Histoire, a occulté les massacres de civils pour différentes raisons, notamment parce que, dans notre imaginaire collectif, le camp de concentration est devenu central dans la compréhension du système répressif nazi », note Stéphane Henry.

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