Catégorie : Actualité de la Résistance

Un consortium libéral-autoritaire, tissé de solidarités d’affaires, de partis conservateurs, nationalistes et libéraux, de médias réactionnaires et d’élites traditionnelles, perd tout soutien populaire : au fil des élections, il passe de presque 50 % à moins de 10 % des voix et se demande comment garder le pouvoir sans majorité, sans parlement, voire sans démocratie. Cet extrême centre se pense destiné à gouverner par nature : sa politique est la meilleure et portera bientôt ses fruits. Quand les forces de répression avertissent qu’elles ne pourront faire face à un soulèvement généralisé, le pouvoir, qui ne repose sur aucune base électorale, décide de faire alliance avec l’extrême droite, avec laquelle il partage, au fond, à peu près tout, et de l’installer au sommet.
Cette histoire se déroule en Allemagne, entre mars 1930 et janvier 1933. Elle repose sur une lecture des archives politiques, des journaux intimes, correspondances, discours, articles de presse et Mémoires des acteurs et témoins majeurs. Elle révèle non pas la progression irrésistible de la marée brune, mais une stratégie pour capter son énergie au profit d’un libéralisme autoritaire imbu de lui-même, dilettante et, in fine, parfaitement irresponsable.
https://www.gallimard.fr/…/les…/9782073061195

V
Publication

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Alors qu’Eric Zemmour est à nouveau jugé, aujourd’hui 12 février 2025, pour ses propos falsificateurs sur Pétain « sauveur des juifs français », on ne peut qu’être frappé par la survivance jusqu’à nos jours de l’école révisionniste sur Vichy, dont les deux rameaux se retrouvent aujourd’hui réunis devant le tribunal.
Du côté de l’accusé, Zemmour, c’est la tradition néo-pétainiste, isornienne, du nom de l’avocat de Pétain, Me Isorni, qui en 1945, lors du procès de Haute Cour, assurait que le vieux maréchal avait « sauvé les juifs français ». Une tradition poursuivant la réhabilitation de Pétain (la révision de son procès, d’où le nom de « révisionniste » pour qualifier ce courant) à des fins politiques : en 1951, aidé du jeune Jean-Marie Le Pen, Isorni crée ainsi un parti, l’Union des nationaux indépendants et républicains (UNIR), visant à la réconciliation des droites… Objectif repris par Zemmour lorsqu’il s’est lancé en politique, comme polémiste puis candidat à l’élection présidentielle.
Du côté du seul témoin de la défense, Alain Michel (l’auteur du livre ayant inspiré Zemmour), la tradition lavaliste, née de l’activisme des proches de Laval, sa fille Josée et son gendre René de Chambrun (1906-2002), qui de la fin des années 1940 jusqu’au début des années 2000 a poursuivi inlassablement la réhabilitation historique de Pierre Laval. Grâce à ses réseaux et ses énormes moyens financiers, Me de Chambrun a suscité des publications historiques favorables à son beau-père. Il recevait, sollicitait, finançait, publiait lui-même. Michel, l’une de ses dernières prises, soutient aujourd’hui Zemmour en clamant que la seule « erreur » du polémiste d’extrême droite « tient dans sa présentation du sujet. Quand il dit : ‘Pétain a sauvé les Juifs de France’, c’est inexact. Ce n’est pas Pétain, c’est Laval, aidé par Bousquet’! » (« Causeur », novembre 2021) !
Cette survivance de la tradition révisionniste, mais aussi la survivance de l’antagonisme des mémoires pétainiste et Lavaliste, trouvent ainsi, avec une telle formule, une sorte d’apothéose grotesque.
L’histoire de cette contre-histoire de 1945 jusqu’à nos jours est l’un des fils rouge de mon ouvrage « Le Savoir des victimes » (Grasset), fondé notamment sur l’exploitation inédite des archives Chambrun et la mise au jour de polémiques mémorielles oubliées, dont l’affaire Zemmour/Pétain n’est que le dernier et spectaculaire épisode.

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[CNRD 2025] Libérer et refonder la France (1943-1945)

[CNRD 2025] Libérer et refonder la France (1943-1945)

Par Emeline Vanthuyne, Professeure agrégée d’histoire ; Fabrice Grenard, Agrégé et docteur en histoire, chef du département Recherche et pédagogie de la Fondation de la Résistance ; Raphaëlle Bellon, Responsable des activités pédagogiques de la Fondation de la Résistance et Sophie Bachmann, Responsable de projet au Service actions et partenariats culturels et éducatifs de l’INA
Publication : 09 oct. 2024 | Mis à jour : 06 févr. 2025
Temps de lecture : 6 min

L’INA (Institut national de l’audiovisuel), partenaire du Concours national de la Résistance et de la Déportation, met chaque année à disposition des enseignants et des élèves des documents audiovisuels issus de ses fonds d’archives afin de préparer les épreuves et intégrer des extraits vidéo aux travaux collectifs en toute légalité.

Épousant le thème du concours 2024-2025, le corpus propose, au sein de Lumni Enseignement, 50 archives issues majoritairement de ses fonds de presse filmée permettant d’illustrer et de comprendre les principales étapes et problématiques liées à la libération et la refondation de la France de 1943 à 1945.

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DébatDoc – Résistance : quelle place occupée par les étrangers ?

DébatDoc – Résistance : quelle place occupée par les étrangers ?

Il y a un an, Missak Manouchian, accompagné de sa femme, Mélinée, ont été panthéonisés, soit 80 ans après l’éxécution du résistant. Qui étaient-ils ? Qu’ont-ils symbolisé au sein de la résistance française sous l’occupation ? Ceux qui étaient dépeints comme des térroristes par la propagande nazie sont devenus des héros. Mais alors, quelle est la place des étrangers dans la résistance armée française ?
Pour en discuter, Jean-Pierre Gratien est en compagnie des historiens, Denis Peschanski et Alya Aglan.

LCP fait la part belle à l’écriture documentaire en prime time. Ce rendez-vous offre une approche différenciée des réalités politiques, économiques, sociales ou mondiales….autant de thématiques qui invitent à prolonger le documentaire à l’occasion d’un débat animé par Jean-Pierre Gratien, en présence de parlementaires, acteurs de notre société et experts.

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La Libre Pensée dans la Résistance, avec Christian Eyschen, secrétaire général de la Libre Pensée

La Libre Pensée dans la Résistance, avec Christian Eyschen, secrétaire général de la Libre Pensée

Pour beaucoup, la Résistance, c’était les Gaullistes, les Communistes et les Catholiques. Depuis, le temps a fait son œuvre et la présence, dès le début, de gens d’extrême-droite et des Royalistes a été établie, mais jamais des Libres Penseurs.

Avec
  • Christian Eyschen Secrétaire général de la Libre Pensée

Nous avons établi qu’ils étaient très certainement présents dans au moins sept Mouvements et Réseaux de Résistance : Libération-Nord, Libération-Sud, Combat, Libérer et Fédérer, le Coq Enchaîné, l’Insurgé, Réseau Ponzan. La tonalité et les propos tenus et imprimés le montrent indubitablement. Mais les Libres Penseurs étaient aussi présents dans les FTP et FFI, et même au CNR et à l’Assemblée consultative à Alger, puis à Paris.

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Anniversaire

Anniversaire

TRES BEL ANNIVERSAIRE GINETTE !
Ginette KOLINKA née le 4 février 1925, rescapée d’Auschwitz, fête ses 100 ans.
Le message d’espoir de Ginette KOLINKA/
« Pour que plus jamais l’humanité ne vive l’indicible en espérant que la haine disparaîtra de nos vocabulaires et qu’on pourra vivre ensemble».
Photo (rgauvrit) de GInette KOLINKA à la grande manifestation du 11 janvier 2015 à Paris sur les attentats de Charlie Hebdo/ « C’est l’encre qui doit couler pas le sang » et « la liberté d’expression n’a pas de religion » !
Épisode 3/4 : Contrainte ou résistance, la musique dans les camps

Épisode 3/4 : Contrainte ou résistance, la musique dans les camps

 

Les camps de la mort ne sont pas silencieux. La musique, qu’elle soit pratiquée sous la contrainte ou non, y est au contraire très présente. Chansons et mélodies rythment les sévices, les tortures et les exactions que subissent les victimes du régime nazi.

Avec
  • Élise Petit Musicologue, directrice du département de musicologie à l’Université Grenoble Alpes
  • Cécile Quesney Musicologue, maîtresse de conférences à l’Université de Lorraine et membre du Centre de Recherche Universitaire Lorrain d’Histoire

Beaucoup de choses ont été dites sur la musique. Elle est « du bruit qui pense » selon Victor Hugo et, pour Nietzsche, « la vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. » Il faudrait donc de la musique partout, même dans des lieux où cela semble impossible ou déplacé. Pourtant, dans les camps de concentration et centres de mise à mort nazis, la musique est présente, comme le remarquent Gilles Deleuze et Félix Guattari dans Mille Plateaux : « Un enfant dans le noir, saisi par la peur, se rassure en chantonnant. Il marche, s’arrête au gré de sa chanson. Perdu, il s’abrite comme il peut, ou s’oriente tant bien que mal avec sa petite chanson. »

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Forêt de Bouconne : 81ème cérémonie d’hommage à Forain François Verdier, figure toulousaine de la Résistance

Forêt de Bouconne : 81ème cérémonie d’hommage à Forain François Verdier, figure toulousaine de la Résistance

Près de 150 personnes sont venues rendre hommage à François Verdier, dimanche, en forêt de Bouconne. C’était le 81ème anniversaire de la mort du chef de la Résistance dans le Sud-Ouest : un rendez-vous annuel, avec notamment des collégiens, là où il a été tué par les Nazis, le 27 janvier 1944.

C’est une figure de la résistance à Toulouse : François Verdier, « Forain » étant le pseudonyme qu’il s’était choisi pendant la Seconde Guerre mondiale. Le chef des résistants dans la région fût assassiné par les Nazis le 27 janvier 1944 en forêt de Bouconne, à l’Ouest de Toulouse. Ce dimanche 2 février, près de 150 personnes, dont le préfet, des porte-drapeaux et des collégiens se sont rendus devant sa stèle, pour lui rendre hommage, comme chaque année depuis 81 ans.

La stèle de François Verdier, chef des Mouvements unis de la Résistance dans le Sud-Ouest en forêt de Bouconne
La stèle de François Verdier, chef des Mouvements unis de la Résistance dans le Sud-Ouest en forêt de Bouconne © Radio France – Sophie Allemand

C’est une figure de la résistance à Toulouse : François Verdier, « Forain » étant le pseudonyme qu’il s’était choisi pendant la Seconde Guerre mondiale. Le chef des résistants dans la région fût assassiné par les Nazis le 27 janvier 1944 en forêt de Bouconne, à l’Ouest de Toulouse. Ce dimanche 2 février, près de 150 personnes, dont le préfet, des porte-drapeaux et des collégiens se sont rendus devant sa stèle, pour lui rendre hommage, comme chaque année depuis 81

François Verdier, père de famille, chef d’entreprise et franc-maçon, fût le chef des Mouvements unis de la Résistance dans le Sud-Ouest, il a organisé les services, fédéré les groupes de résistants. Malheureusement, il n’assista pas à la libération de Toulouse, sept mois après sa mort. Tué d’une balle dans le ventre, les Nazis lui firent ensuite exploser la tête d’une grenade dans la bouche, son corps fût identifié grâce à un lettre adressée à sa famille, qu’il avait caché dans sa doublure. Son assassinat eu lieu après 44 jours de torture de la Gestapo à Toulouse, durant lesquels il ne dit aparemment rien, puisque qu’aucune arrestation n’a eu lieu suite à sa détention.

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Figure de la Résistance, Geneviève Callerot, une vie dédiée à la liberté

Figure de la Résistance, Geneviève Callerot, une vie dédiée à la liberté

Actualités. Geneviève Callerot, doyenne de la Dordogne, a quitté ce monde le 16 janvier 2025, à l’âge vénérable de 108 ans, à l’Ehpad de Saint-Aulaye. Sa présence marquante s’est éteinte, mais son héritage, ancré dans l’histoire de la résistance française, continuera d’inspirer des générations entières.

Elle est née le 6 mai 1916 dans le 14e arrondissement de Paris. Geneviève, affectueusement surnommée Todie, a grandi dans une famille attentive aux événements qui bouleversaient l’Europe.

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