Le résistant André Biaux est décédé

Le résistant André Biaux est décédé

Résistant à 17 ans, arrêté puis déporté à 19, André Biaux témoignait chaque année devant des collégiens et lycéens de l’Eure et Seine-Maritime. Il vient de mourir à 95 ans.

Par Florent Lemaire Publié le 26 Jan 21 à 19:48
Le dernier déporté-résistant de l’Eure, André Biaux, est mort dans son sommeil, dans la nuit du 25 au 26 janvier 2021, à l’âge de 95 ans.

Résistant à 17 ans, arrêté puis déporté à 19, André Biaux continuait, inlassablement, de témoigner, chaque année, devant 1 500 collégiens et lycéens de l’Eure et de Seine-Maritime.

Le temps ne semblait pas avoir de prise sur le vieil homme, qui parlait debout pendant plusieurs heures, sans vaciller, sans notes, ses souvenirs gravés dans la tête.Premiers actes de résistance à 15 ans
Né le 3 mai 1925 à Evreux, André Biaux avait mené ses premiers actes de résistance à l’âge de 15 ans, en volant le calot d’un soldat allemand pendant qu’il urinait, au Bec-Hellouin. Le jeune homme entre officiellement dans la Résistance en 1942, à l’âge de 17 ans. D’abord en distribuant des tracts, à Evreux, puis en aidant à cacher et rapatrier des aviateurs anglais et américains dont les appareils avaient été abattus.

André Biaux effectue plusieurs voyages par le train, vers Paris, à partir de la gare d’Evreux. Longtemps, les voyages se déroulent sans accrocs, malgré quelques frayeurs. Mais en mai 1944, une dénonciation entraîne l’arrestation d’André Biaux et d’une quinzaine de camarades.

Il échappe à un bombardement

Le voilà déporté au camp de concentration de Neuengamme, près de Hambourg, en Allemagne, après un long voyage de trois jours et trois nuits dans un train de marchandises, debout, sans manger ni boire. Suivront des mois de captivité, des journées entières de travail « complètement débile, comme creuser des trous pour les reboucher », dans un froid intense, en étant très peu nourri, en dormant à deux sur des paillasses.

Eure. A 95 ans, André Biaux, ancien résistant et déporté, témoigne sans relâche
En 1945, à l’approche des forces alliées, le camp est évacué par les Allemands. André Biaux et ses compagnons déportés sont amenés à Lübeck, en mer Baltique, pour monter sur plusieurs gros cargos. Tous sont bombardés par les Alliés, mais seul celui sur lequel se trouve André Biaux ne sombre pas immédiatement, lui permettant de se sauver. L’Eurois finit par rejoindre Paris puis l’Eure. Il ne pèse plus que 37 kg.

 
Un engagement salué

« Durant toute la durée de sa vie active en tant qu’opticien puis durant sa vie de retraité, M. Biaux n’a eu de cesse de témoigner de son expérience afin de préserver la mémoire de ces événements auprès des jeunes publics », a rendu hommage mardi 26 janvier le préfet de l’Eure, Jérôme Filippini.

Transmetteur de mémoire et du souvenir de ses camarades, son courage et son énergie méritent notre respect, notre souvenir et notre considération collective.

André Biaux était commandeur de l’ordre national de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre des Palmes académiques, titulaire de la Médaille de la résistance française, de la  roix de guerre 1939-1945, de la Croix du combattant volontaire 1939-1945 et de la médaille de la déportation. Son engagement avait été reconnu par diplôme signé du Président des Etats-Unis d’alors, Dwight D. Eisenhower.

L’ancien résistant Raymond Cazuguel est décédé

L’ancien résistant Raymond Cazuguel est décédé

Ouest-France Publié le 26/01/2021 à 05h40

Chevalier de la Légion d’honneur et détenteur de la médaille de la Résistance française et d’une médaille militaire, Raymond Cazuguel est décédé à l’âge de 96 ans. Ses obsèques se sont déroulées hier après-midi, en l’église de La Feuillée.

Le doyen de la commune était né à Kerelcun le 14 janvier 1925. Résistant durant la Seconde Guerre mondiale, il a également fait la guerre d’Indochine. Il a obtenu une médaille militaire en 1958 et a terminé adjudant-chef.

Il a été longtemps le président des anciens combattants de La Feuillée, sa commune de naissance, où il s’était retiré depuis sa mise à la retraite.

Convoi 77, un projet européen pour transmettre autrement l’histoire de la Shoah

Convoi 77, un projet européen pour transmettre autrement l’histoire de la Shoah

À l’occasion de la journée internationale en la mémoire des victimes de la Shoah, France 24 met en lumière le projet Convoi 77. Depuis plus de six ans, des élèves français et étrangers rédigent les biographies des déportés de ce convoi, le dernier à être parti de Drancy, le 31 juillet 1944. Une autre façon d’enseigner l’histoire de ce génocide.

Fanny Azenstarck avait 23 ans. Elle était résistante à Lyon. Joseph Levy avait 64 ans. Il était bonnetier à Paris. Henriette Korman avait 4 ans. Elle était écolière à Montargis. Henri Netter avait 20 ans. Il était coiffeur à Strasbourg. Tous ont été déportés parce que nés juifs par le Convoi 77, le dernier à être parti de Drancy, en région parisienne, le 31 juillet 1944 vers Auschwitz. Ce jour-là, 1 310 personnes, hommes femmes et enfants, quittent la France dans des wagons à bestiaux en direction de la Pologne. À leur arrivée, 836 sont directement conduits vers les chambres à gaz. Seuls 250 survivront à cet enfer.

Plus de 75 ans plus tard, leurs visages s’affichent désormais sur le site du Convoi 77. Ce projet a été lancé en 2014 par des descendants de déportés. « J’ai décidé de créer cette association afin de réfléchir à la meilleure façon de transmettre autrement l’histoire de la Shoah aux adolescents d’aujourd’hui », explique Georges Mayer, le président de l’association Convoi 77 et lui-même fils de déporté. « Je me suis toujours posé des questions sur la façon dont on en parlait à l’école. Cela a fonctionné pendant un certain temps dans les années 90 et 2000, mais nous sommes arrivés à une inadaptation des méthodes pédagogiques et à une certaine saturation. »

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Grenoble : le musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère lance une collecte participative d’objets

Grenoble : le musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère lance une collecte participative d’objets

Par , France Bleu Isère, France Bleu

Le musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère à Grenoble lance, le 1er février, une collecte participative. Le but ? Récupérer des objets et des documents de la période 1939-1945. L’institution espère étoffer sa collection et aborder de nouveaux thèmes sur l’histoire de la Résistance.

« L’ère des témoins » touche à sa fin. C’est-à-dire que les personnes ayant été confrontées à la Seconde guerre mondiale disparaissent peu à peu. Conséquence directe : les objets et les documents de cette époque sont parfois vendus ou jetés à la poubelle quand les maisons sont vidées. Pour empêcher leur destruction, le musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère à Grenoble lance une collecte participative pour récupérer les objets datant de la période 1939-1945.

ien que la collection du musée soit déjà composée de 8.000 objets dont 131 sont exposés, l’objectif du musée est de parler de nouveaux thèmes : « Nos objets évoquent beaucoup l’histoire de la Résistance combattante mais nous souhaitons aussi aborder le sujet sous un nouveau jour comme la vie quotidienne, l’histoire des prisonniers de guerre, la Résistance en Nord-Isère et la genèse de la Résistance entre 1940 et 1942. », affirme Alice Buffet, directrice du musée.

Une démarche très simple

Pour participer, rien de plus simple. Au lancement de la campagne le 1er février, il faut se rendre sur le site collecte39-45.isere.fr et remplir un formulaire en ligne : « On demande l’identité de la personne et des détails sur l’objet comme ses dimensions, de quand il date, comment il a été conservé et puis des photos », explique la directrice. Une fois cette étape passée, le musée recontacte le donateur pour s’assurer que l’objet répond aux critères puis, il passe par deux comités d’experts et par une commission scientifique d’acquisition. Enfin, une fois l’objet accepté, il est ajouté à l’inventaire, récupéré et installé dans la réserve.

Des objets divers et variés

Habits, photos, ustensiles du quotidien ou encore affiches. Voilà des exemples des objets recherchés : « Tout peut nous intéresser car chaque objet récolté remis dans son contexte peut nous apporter une compréhension de cette période et participer à la transmission aux générations futures », précise Jean-Pierre Barbier, le président du conseil départemental.

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Madeleine Riffaud : Portrait d’une combattante

Madeleine Riffaud : Portrait d’une combattante

« Dans le cachot des condamnés – Tant de larmes – Rosaires de larmes – Tant de larmes – Tempêtes de larmes sont tombées! ».

Ainsi commence le poème « Dans le cachot » de Madeleine Riffaud écrit dans la terrible prison de Fresnes en juillet 1944. Arrêtée pour avoir tué un officier allemand sur le pont de Solférino, le combat continuera pour cette jeune résistante après sa libération. Son nom de code, Rainer, est un hommage à l’écrivain autrichien Rainer Maria Rilke. Avec la compagnie Saint-Just composée de jeunes partisans, Madeleine Riffaud participera aux combats pour la libération de Paris. Le 23 août 1944, le jour de ses 20 ans, cette nouvelle aspirant lieutenant réussit avec sa compagnie à capturer un train allemand et son équipage près de la gare de Ménilmontant.

Tout au long de sa vie, Madeleine Riffaud a été une combattante. Dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, en tant que correspondante de guerre en Algérie et au Vietnam, en tant que journaliste afin de dénoncer les conditions de travail des aides-soignantes mais aussi en tant que poétesse. Face aux injustices et aux violences, les mots ont toujours une puissance certaine. Encore de nos jours, Madeleine Riffaud, à 96 ans, a toujours cette force de vouloir parler.  Entretien avec cette combattante qui sera toujours Rainer.

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L’histoire de six jeunes Alsaciennes en résistance racontée en BD

L’histoire de six jeunes Alsaciennes en résistance racontée en BD

Strasbourg | BD L’histoire de six jeunes Alsaciennes en résistance racontée en BD

Bédéaste, Étienne Gendrin a découvert un jour l’histoire héroïque d’Alice Daul, et de son groupe de guides Pur Sang. Six jeunes filles capables de faire franchir la frontière entre l’Alsace annexée et la France de l’intérieur à près de 400 personnes en deux ans. Un exploit humain raconté dans « Têtes de mule ».
Par Olivier JARRIGE 22 janv. 2021 à 05:00

l y a toujours des moments où l’histoire s’invite dans sa petite vie, de façon inattendue. Des liens qui se créent, comme pour encourager des œuvres. Julien Frey avait raconté la découverte de son grand-père survivant de la Shoah, dans «  Un jour il viendra frapper à ta porte ». Avant de raconter l’histoire du grand-père de sa femme dans «  L’Œil du STO  ». Pour Étienne Gendrin, c’est pareil. Le bédéaste de Munster tombe un jour, dans la bibliothèque familiale, sur le récit d’Alice Daul, la grand-mère de sa compagne. Cela a donné «  Têtes de mule » , paru en octobre, salué par les DNA et vendu depuis à 4. 500 exemplaires.

Pourquoi adapter ce récit de Résistance en BD ?

« Le recueil m’est tombé entre les mains, avec sa partie action d’équipe et sa partie évasion. J’y ai tout de suite vu des images. L’histoire du réseau d’Alice Daul est connue en Alsace, mais elle n’avait jamais été scénarisée. J’y ai vu du romanesque, de l’héroïque, en même temps qu’un groupe de personnages. Je ne voulais pas montrer qu’Alice, mais les six, avec Lucienne, Lucie, Emmy, Marie-Louise et Marcelle, âgées de 17 à 28 ans. »

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le massacre de Marsoulas, le 10 juin 1944.

le massacre de Marsoulas, le 10 juin 1944.

Le 10 juin 1944, le même jour qu’Oradour-sur-Glane, 27 habitants étaient tués par une division SS, dans ce petit village de Haute-Garonne. Pour rappeler ce drame méconnu, le conseil départemental inaugure un grand panneau explicatif, samedi, et va diffuser un « livre-mémoire ».

C’est un des épisodes méconnus de la seconde guerre mondiale en Haute-Garonne, et c’est pourtant un des plus meurtriers : le massacre de Marsoulas, le 10 juin 1944. Ce jour-là, 27 habitants sont tués par les SS Allemands dans ce petit village du Comminges, le même jour qu’Oradour-sur-Glane. Représailles des nazis, alors que la Résistance était très active dans le secteur.

Ce samedi 23 janvier, le conseil départemental de Haute-Garonne dévoile un grand panneau explicatif, pour faite connaître aux visiteurs ce qui s’est passé ce jour-là. Car à Marsoulas, il y a une stèle, des noms dessus, un drapeau et une date, mais pas vraiment de recontextualisation historique.

Ce grand panneau, avec récit et photos, est donc le bienvenu pour Jean-Pierre Blanc, ancien maire, qui perpétue la mémoire du 10 juin 1944 : « Je pense que c’était nécessaire. Nous avions déjà fait des panneaux simplifiés par le passé, indiquant que nous étions un village martyr. Mais l’histoire elle-même, on ne la racontait pas. Sur place, il n’y avait rien qui l’indiquait ».

L’ancien élu a pourtant fondé un petit musée, mais dont les heures d’ouverture sont limitées. Alors qu’un panneau est accessible à toute heure. Il regrette d’ailleurs de ne pas avoir eu l’idée plus tôt.

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BNrest : 600ème biographie

BNrest : 600ème biographie

Il y a 20 ans, le 23 janvier 2001, le résistant landernéen Jean Sizorn disparaissait. Pour cet anniversaire, je vous invite à découvrir son histoire; la 600ème publiée depuis l’ouverture du site en 2019: https://www.resistance-brest.net/article2227.html
Le projet avance et recherche toujours des contributeurs, amateurs ou experts, correcteurs et généalogistes, graphistes et historiens, passionnés ou curieux, vous êtes les bienvenues.

 

Alexis Le Gall, « une figure de la Résistance jusqu’à la fin »

Alexis Le Gall, « une figure de la Résistance jusqu’à la fin »

ENTRETIEN. Alexis Le Gall, « une figure de la Résistance jusqu’à la fin »

Le 20 juin 1940, le jeune Alexis Le Gall n’a que 17 ans. Avec son grand frère Jacques, ils embarquent depuis Audierne (Finistère) à bord de l’Ar Zenith. Le lendemain, ils atteignent l’Angleterre et intègrent la légion de Gaulle, des Forces françaises libres (FFL). L’exposition qui lui est consacrée dans le hall de la mairie est prolongée jusqu’à la fin du mois.

Alexis Le Gall avait rejoint la France libre à l’appel du général de Gaulle en juin 1940.
Alexis Le Gall avait rejoint la France libre à l’appel du général de Gaulle en juin 1940. | ARCHIVES OUEST-FRANCE

Louis Briens, délégué à la fondation de la France libre, section douarneniste, retrace le parcours d’Alexis Le Gall, figure de la Résistance et des Forces françaises libres, décédé le 22 décembre 2019 à Douarnenez (Finistère).