L’île de Sein entre en résistance contre la venue de Marine Le Pen

L’île de Sein entre en résistance contre la venue de Marine Le Pen

Les Sénans avaient prévu une belle cérémonie pour les 80 ans de l’appel du 18 juin. Tout a été annulé en raison de la venue annoncée de Marine Le Pen et de parlementaires du Rassemblement National. Sur l’île, on hésite entre manifester ou lui opposer des volets clos…

Le maire et les services de la préfecture avaient vu les choses en grand : la Penn Ar Bed, la compagnie qui relie l’île au continent, avait affrété un deuxième bateau dans la matinée du 18 juin pour permettre à tous les officiels invités de se rendre à la cérémonie, prévue à 14h à la croix de Lorraine. La goélette de la marine « la Belle Poule » devait participer à une cérémonie en mer. Il y aurait eu un bagad dans les rues…

Au lieu de cela, c’est à une célébration en catimini que les Sénans sont invités, à 9 heures du matin. Tout doit être fini pour 10 heures, lorsque Marine Le Pen et son cortège de parlementaires accosteront sur l’île. A peine douze personnalités extérieures à l’île pourront y assister : douze, c’est la capacité maximum de la vedette de la SNSM qui les amènera sur place.

Privés de fête

« Les Sénans ont l’impression qu’on leur a volé leur fête, » soupire le maire Didier Fouquet, qui ne sera pas sur l’île ce jour-là : il a été invité par le président de la République à une cérémonie au Mont Valérien, où seront réunies les cinq communes qui ont le titre de Compagnon de la Libération.

Lorsqu’il reçoit un appel de Gilles Pennelle, Président du groupe RN au Conseil régional de Bretagne, jeudi dernier, le maire de l’île comprend assez vite que la commémoration est compromise :

 » Gilles Pennelle m’a expliqué qu’ils n’avaient pas l’intention d’interférer avec la cérémonie officielle, qu’ils feraient la leur avant. En tant que maire, je ne pouvais pas leur interdire de venir sur l’île. Je les ai quand même prévenus qu’on enlèverait leur gerbe avant notre célébration. J’ai appelé le préfet du Finistère, qui a pris la décision d’annuler les festivités, car il lui semblait difficile de passer toute une journée sans se croiser. L’île ne mesure que 58 hectares… » 

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« Des médecins dans la Résistance »,

« Des médecins dans la Résistance »,

« Des médecins dans la Résistance », documentaire de Michel Cymes et Cécile Tartakovsky, à voir ce mardi.

Programmation ce mardi à 23h30 sur France 2 de « Des médecins dans la Résistance », documentaire de Michel Cymes et Cécile Tartakovsky.

Textes lus par Didier Sandre de la Comédie Française et Marie Millan.

En 1940, rien ne prédestine le corps médical français à entrer en Résistance. Le médecin est plutôt de droite, voire même d’extrême droite et sa sympathie se porte naturellement vers la figure du Maréchal Pétain.

Mais bien que ce dernier fasse la quasi-unanimité au sein du milieu médical, des voix discordantes se font rapidement entendre. Parmi elles, celle de Louis Pasteur Vallery-Radot, le petit-fils de Louis Pasteur. Ce grand patron des hôpitaux parisiens sera l’un des premiers à exprimer à voix haute son désaccord avec le régime en place. Il sera suivi par Robert Debré, alors chef de service à l’Hôpital des Enfants Malades à Paris. Pédiatre de renom, il n’en reste pas moins fils de rabbin aux yeux du régime et sera directement visé par sa politique d’exclusion. L’un de ses petits-fils, Patrice Debré, relate l’histoire de son grand-père, sa résistance au travers de ses journaux intimes récemment retrouvés et restés intacts depuis la guerre.

Colette Brull-Ulmann vient de fêter ses 100 ans. En juin 1940, jeune étudiante en médecine, elle rêve de devenir pédiatre. Mais sa judéité l’en empêche et dévie sa trajectoire vers l’hôpital Rothschild. Elle entre alors, sans le savoir vraiment, en résistance avec d’autres médecins, sous l’impulsion d’une assistante sociale, Claire Heyman, qui risquera sa vie pour sauver des centaines d’autres de la déportation. Des femmes, des hommes, mais surtout, des enfants. Jeannette Wolgust a 12 ans en 1942 lorsqu’elle échappe de peu à la rafle du Vel d’Hiv. Elle connaît la fuite, la peur, la séparation d’avec ses parents, les caches, et puis Nice, où elle rencontre Odette Rosenstock, la femme médecin à qui elle doit d’être vivante aujourd’hui.

Crédit photo © Pulsations.

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Hanna Kamieniecki, résistante juive et communiste de Paris, est morte à 95 ans

Hanna Kamieniecki, résistante juive et communiste de Paris, est morte à 95 ans

Elle faisait partie de ces témoins et acteurs de la Seconde Guerre mondiale qui, en plus d’avoir résisté, ont contribué à graver la mémoire : Hanna Kamieniecki est morte à 95 ans.

Hanna Kamieniecki est décédée à 95 ans. Elle était résistance dans le réseau communiste FTP-MOI lors de la Seconde Guerre mondiale.
Hanna Kamieniecki est décédée à 95 ans. Elle était résistance dans le réseau communiste FTP-MOI lors de la Seconde Guerre mondiale. (©Capture d’écran Youtube mairie de Paris)

Elle avait 19 ans quand Paris a été libérée de l’occupant allemand. Hanna Kamieniecki est décédée, vendredi 5 juin 2020, dans le 11ème arrondissement, à 95 ans. Juive et polonaise, elle a activement participé à la résistance, avec les FTP-MOI.

Lire aussi : Rafael Gomez Nieto, dernier survivant des Espagnols libérateurs de Paris, est mort du coronavirus

« J’ai échappé à la rafle du Vel d’Hiv grâce à un camarade de classe »

Les FTP-MOI, Francs-tireurs partisans – Main d’oeuvre immigrée, sont connus dans l’histoire de la résistance et de la Seconde Guerre mondiale pour « l’affiche rouge », placardée par l’occupant début 1944. Sur les 23 visages de l’affiche, Hanna Kamieniecki en connaissait deux, racontait-elle en 2014 à franceinfo et à la mairie de Paris pour les 70 ans de la Libération de Paris.

La jeune femme, âgée de seulement 15 ans à l’entrée de l’armée allemande dans Paris, n’avait « rien à faire d’autre » que de se joindre à la résistance : « Si je n’avais pas été juive et étrangère de surcroît, j’aurais passé mon oral du bac et je serais retournée en cours comme si de rien n’était. » Si elle a pu plancher sur l’écrit du bac de français, elle n’a pu passer l’oral, en 1942 :

J’ai échappé à la rafle du Vel d’Hiv, le 16 juillet 1942, grâce à un camarade de classe dont le père policier lui avait demandé de prévenir ses copains juifs de ne pas rentrer chez eux. Le lendemain, la porte était sous scellés et la gardienne m’a menacée d’appeler la police. Il y avait de la haine dans son regard.

À partir de 1942, elle est obligée de quitter l’appartement du 20ème arrondissement qu’elle occupait avec sa mère.

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Oradour-sur-Glane : Camille Senon, survivante, témoigne pour la CGT

Oradour-sur-Glane : Camille Senon, survivante, témoigne pour la CGT

A l’occasion des 120 ans de la CGT à Limoges, la direction confédérale s’est recueillie sur ce lieu de barbarie nazie. Camille Senon, survivante du tramway d’Oradour-sur-Glane et ancien membre dirigeant de la Fédération CGT-PTT, témoigne et fait la visite de ce village détruit et conservé en l’état.

Tueries au canal de l’Ourcq : 1er crime de guerre nazi en France

Tueries au canal de l’Ourcq : 1er crime de guerre nazi en France

Page FB Francois Asensi

Le 14 juin 1940, le jour même où les troupes nazies entraient dans Paris, est une date importante dans notre histoire locale. La veille, l’armée française, pourtant en déroute, présente une résistance farouche pendant 24 heures sur le Canal de l’Ourcq dans le quartier du Vert -Galant. Celle-ci était particulièrement inattendue pour les armées nazies que rien alors n’arrêtait. Pour se venger

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Francois Asensi

Tueries au canal de l’Ourcq
1er crime de guerre nazi en France

VIDEO. Le talent et le courage du mime Marceau ont aidé à sauver des enfants pendant la Seconde Guerre mondiale

VIDEO. Le talent et le courage du mime Marceau ont aidé à sauver des enfants pendant la Seconde Guerre mondiale

L’artiste avait l’habitude d’amuser les orphelins juifs recueillis par l’Œuvre de secours aux enfants. Son cousin, le grand résistant Georges Loinger, lui a demandé ce jour-là sa participation pour faire passer un petit groupe en Suisse. Grâce à une ruse… Extrait du magazine « 20h30 le samedi » diffusé le 13 juin 2020, juste après le journal de France 2.

En pleine Seconde Guerre mondiale, des milliers d’enfants juifs se retrouvent orphelins et certains d’entre eux sont recueillis par l’Œuvre de secours aux enfants : « Ces maisons ne sont plus des havres de paix mais des pièges dans lesquels la Milice ou les Allemands peuvent venir chercher des enfants », rappelle Katy Hazan, responsable du service Archives et Histoire de l’OSE, au magazine « 20h30 le samedi » (replay). Ils doivent alors quitter la France en urgence.

Le grand résistant Georges Loinger (1910-2018), cousin du mime Marcel Marceau (1923-2007), bientôt connu dans le monde entier avec son personnage Bip, planifie leur évasion vers la Suisse. Il faut éviter les patrouilles de l’occupant et résoudre le problème du passage par la gare d’Annemasse, en Haute-Savoie : « C’est une ville à la frontière [franco-suisse]. Elle est bourrée de miliciens et d’Allemands », explique l’historienne. Un stratagème est mis en place pour éviter d’être arrêtés…

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Maurice Rajsfus vient de nous quitter

Maurice Rajsfus vient de nous quitter

Page FB Groupe Octobre
Maurice Rajsfus vient de nous quitter après un combat inégal de six semaines contre la maladie.
En juillet 1942, alors qu’il a 14 ans, il est arrêté avec ses parents et sa sœur aînée, Eugénie/ Jenny 16 ans, lors de la rafle du Vélodrome d’Hiver par un policier « un temps voisin de palier […]. Lorsque, en 1988, Rajsfus tentera de l’approcher (« pour comprendre »), le retraité l’éconduira d’un brutal : « Ça ne m’intéresse pas ! » Il n’a cessé depuis d’incarner cette « police de Vichy au passé trop présent, sans remords et sans mémoire. » Maurice Rajsfus est relâché avec sa sœur à la suite d’un ordre aléatoire excluant les enfants juifs français de 14 à 16 ans de la rafle ; ses parents ne reviendront pas.
Au lendemain de la guerre, il est « « Jeune communiste » à 16 ans, exclu à 18 pour « hitléro-trotskisme », militant de la IVe Internationale avant 1950, puis du groupe Socialisme ou barbarie avec Lefort et Castoriadis, mobilisant le mouvement des Auberges de jeunesse contre la guerre d’Algérie dès 1955 et président de Ras l’Front de 1991 à 1999 …….

Les derniers jours de Jean Moulin à Chartres, de Gérard Leray

Les derniers jours de Jean Moulin à Chartres, de Gérard Leray

Publié le  Par Pascal Hébert

L’Histoire de France recèle ses parts d’ombre que peu osent placer sous les projecteurs. Certaines vérités sont parfois occultées volontairement ou non dans les livres officiels. Il faudra bien un jour qu’on se penche sur cette question dérangeante. Le peuple français doit-il être indéfiniment infantilisé ? Avec Charles de Gaulle revenu au pouvoir en 1958, c’est toute la Résistance qui est mise en valeur.

Dans les années soixante, où la télévision est tenue d’une main de fer par le pouvoir et où la censure est une réalité, combien d’émissions des Dossiers de l’écran ont été consacrées à la Résistance française ? Un très grand nombre. A cette époque où il était important de glorifier la Résistance, le pouvoir lui donne un nom et un visage : Jean Moulin. L’ancien préfet de Chartres incarne le courage, l’abnégation et une part romanesque digne des plus grandes tragédies puisqu’il a été trahi, torturé et est mort entre les mains de l’ennemi sans avoir jamais dénoncé ses compagnons de route. La France le glorifie et le panthéonise. C’est un héros national comme on les aime.

Les manuels d’histoire retiennent de Jean Moulin son rôle essentiel d’unificateur de la Résistance. On le présente même comme le premier Résistant de la France en juin 1940 à Chartres où il s’oppose aux Allemands. Néanmoins, l’histoire de Jean Moulin, préfet d’Eure-et-Loir, est mal connue dans les détails. Homme de valeur, Jean Moulin aurait pu logiquement démissionner de son poste après son premier contact musclé avec les Allemands. Contre toute attente, il reste jusqu’à son éviction le 16 novembre 1940. Au cours de cette période (de juillet à novembre 1940, 129 jours exactement), le représentant de l’État Français obéit au gouvernement du maréchal Pétain. Il continue de faire fonctionner la machine administrative française répondant aux ordres des vainqueurs.

L’obsession des Allemands concernant les juifs ne tarde pas à se manifester. En parallèle, le 3 octobre 1940, la loi portant sur le statut des juifs est promulguée par Philippe Pétain. La Révolution nationale de l’État Français est lancée, entraînant la France dans une politique clairement raciste et marquant le début de la politique de collaboration du régime de Vichy avec les nazis pour la traque et l’extermination des juifs.

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