Hier, au lycée Hélène Boucher…
Hier, au lycée Hélène Boucher étaient entre autre présents Josette Borzakian (fille de Jeanette Borzakian, résistante) Maurice Jakubowicz (enfant juif caché), Jacques Klanjberg (enfant caché), Alain Hirschler(enfant juif caché), Rachel Jedinak (enfant cachée présidente du Comité Tlemcen), Etienne Egret (responsable mémoire du camp de Voves près de Chartres), Pierre Krasucki (fils de Henri Krasucki, résistant FTP-MOI déporté à Auschwitz), Jean Rispal (résistant, Libération nord), Georgette Blajchman (enfant juive cachée), Skrobeck Naftali (résistant FTP-MOI)…
Mais j’ai surtout été impressionnée par la présence de la résistante Odile de Vasselot âgée de 102 ans, qui témoignait encore et toujours auprès d’élèves attentifs de la Résistance.
Odile de Vasselot de Régné est fille et petite-fille de militaires.
En 1940, alors dans le donjon du château familial du Poitou, elle écoute l’appel du 18 Juin du général de Gaulle. Son père est fait prisonnier de guerre à Nuremberg. Elle ment à sa mère pour entrer dans la Résistance, d’abord comme agente de liaison au service de renseignement Zéro avec comme nom de code « Danièle ». Elle devait prendre le train chaque fin de semaine pour remettre courriers et documents fournis par le service dans une « boîte aux lettres » à Toulouse.
En 1944, Odile de Vasselot intègre le réseau Comète. Sous le pseudonyme de Jeanne, Odile était chargée d’exfiltrer par le train des aviateurs alliés tombés dans les pays contrôlés par le Reich. Grâce à elle, de nombreux aviateurs ont pu rejoindre l’Espagne puis par la suite l’Angleterre.
Plus tard sollicitée pour témoigner de son expérience de résistante, elle donne de nombreuses conférences, notamment dans des écoles. Elle écrit ses mémoires de guerre Tombés du Ciel : histoire d’une ligne d’évasion en 1999 et Sous l’occupation… J’avais 20 ans en 2000.
Elle sera prochainement élevée au grade de Commandeur de le Légion d’Honneur
Odile de Vasselot raconte : « D’abord pour moi, Libération de la France c’est la Libération de Paris. On a cru, en août 1944 que les deux choses se suivraient de très près.
Le lendemain de la Libération de Paris j’ai vécu un moment très fort, qui a sûrement marqué ma vie et dont je me souviens comme si c’était hier.
J’ai pensé tout à coup : J’ai eu beaucoup de chance, non pas de ne pas avoir été arrêtée, fusillée, déportée. Mais d’avoir eu juste le bon âge pour faire de la Résistance. J’avais passé le Bac en juillet 1939. Je n’étais pas encore engagée dans des études, ni dans une vie professionnelle. Je n’étais pas mariée avec des enfants. Bref entièrement libre.
De la chance aussi d’avoir fait partie d’un réseau absolument passionnant (La ligne Comète) dont le but était de sauver et non pas de tuer.
Tout ça m’a été donné pour que maintenant j’aide les autres, en particulier les jeunes, qui n’auront pas l’occasion de vivre la Résistance mais qui m’envieront sans doute de l’avoir fait.
J’ai été « passeur » dans le réseau Comète il faut que je continue à être « passeur »
Je me suis fait à moi-même la promesse (sans savoir tout ce qui se créerait pour la Mémoire de la Résistance) de ne jamais refuser d’en parler quand on me le demanderait. J’ai été fidèle, sans chercher à en tirer une gloriole quelconque, d’essayer seulement d’aider.
Je crois que jusqu’à maintenant j’ai été fidèle à cette promesse. »