Ils échappent à un peloton d’exécution nazi, Beauvais à la Une du DailyMail
Dans un article du journal britannique le DailyMail (édition du 18 octobre), Lord Ashcroft, auteur d’ouvrage historique, rapporte une histoire incroyable, celle de deux jeunes parachutistes des forces spéciales de l’armée de l’air britannique (SAS), dont les destins se sont liés dans le Beauvaisis pendant la Seconde Guerre mondiale.
Deux destins liés
Tout commence à l’aube du 9 août 1944, sept hommes, tous menottés, sont transportés par des SS allemands dans un camion à travers la campagne beauvaisienne. Ces hommes sont des soldats du SAS capturés derrière les lignes ennemies dans la France alors occupée par les Allemands. Après des semaines d’emprisonnement, y compris des interrogatoires brutaux aux mains de la Gestapo, les soldats savent que la fin est proche… Le camion s’arrête aux abords d’une clairière dans les bois. « Allons-nous être fusillés ? » demande alors le caporal Jean Dupontel, 30 ans, l’un des prisonniers. « Bien sûr, vous allez être abattus. Qu’est-ce que tu crois que c’est, un pique-nique ? » lui répond un des gardes en ricanant. Dupontel est aligné pour être fusillé. Il a tellement peur que ses genoux tremblants le lâchent, il tombe à moitié au sol, mais les crosses de plusieurs fusils SS le propulsent vers l’avant. Les pensées du soldat affaibli et affamé par la torture se tournent vers son jeune frère, Antoine, qu’il n’avait pas vu depuis cinq ans mais qu’il savait combattant avec la Résistance française. Puis, en écoutant le chant des oiseaux, il pense à ses parents, qui vivaient dans une petite maison en Bretagne. « Que Dieu m’aide », murmure-t-il dans un souffle. « Je suis trop jeune. Je ne veux pas être abattu comme un chien sous ces arbres ».
« Je suis trop jeune. Je ne veux pas être abattu comme un chien »
Alors qu’il pense vivre ses derniers instants, Dupontel jette un coup d’œil à son meilleur ami, le caporal Thomas « Ginger » Jones. Un capitaine SS lit une déclaration: « Ayant été jugé et reconnu coupable devant une cour martiale d’avoir collaboré avec des terroristes français et de mettre ainsi en danger la sécurité de l’armée allemande, vous avez été condamné à mort par balle ». Ce qui s’est passé ensuite est « l’une des histoires les plus remarquables de toute la guerre de 1939-1945 », explique Lord Ashcroft. Quelques instants plus tôt, Dupontel avait réussi à libérer sa main droite des menottes, mais il gardait ses bras devant lui pour faire semblant qu’ils étaient toujours restreints. Alors que le groupe de soldats SS lève les armes pour tirer, Dupontel laisse échapper un rugissement comme une bête sauvage et se précipite en avant. Il réussit à passer entre l’un des officiers allemands et un civil qui regardait l’exécution. Il court à travers l’obscurité dans les bois. Un officier allemand tire un coup de feu. Dupontel tombe au sol. Le soldat est vivant. Il vient de trébucher sur la racine d’un arbre. Il se relève et court à travers les ronces et le feuillage alors que les balles sifflent le long de son corps. « Cher Dieu, aidez-moi », crie-t-il. Mais à la lisière de la forêt, il arrive devant une haie haute et épaisse alors que les Allemands sont sur ses talons. Il finit par réussir à passer par dessus et échapper à ses assaillants.