Mois : septembre 2024

Au beau milieu d’un échangeur, ce monument méconnu de Toulouse rend hommage à la Résistance

Au beau milieu d’un échangeur, ce monument méconnu de Toulouse rend hommage à la Résistance

Le monument des Martyrs de Bordelongue rend hommage à 28 résistants fusillés par les nazis en 1943 et 1944. Mais le site, visible depuis les voies rapides qui l’encerclent, est pourtant inaccessible la plupart du temps. Une cérémonie a lieu ce samedi pour les 80 ans de la découverte du charnier.

Vous le voyez peut-être sans le voir, à force de passer devant tous les matins en partant au travail, au bord de la rocade à Toulouse : le monument des Martyrs de Bordelongue, au sud de la ville. Entouré de cyprès et dominé par un drapeau français, il est coincé au milieu du trafic, entre le périphérique et les bretelles de l’A64 qui filent vers La Cépière d’un côté et Empalot de l’autre.

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Terrou a reçu le drapeau des communes médaillées de la Résistance

Terrou a reçu le drapeau des communes médaillées de la Résistance

Samedi 7 septembre à 11 heures a eu lieu la cérémonie de passation du drapeau des communes et collectivités médaillées de la Résistance française entre la commune de Tavaux dans l’Aisne et celle de Terrou. Jean-Pierre Dufourcq maire de Terrou et son conseil municipal ont accueilli Claire Raulin, préfète du Lot, et le Général Christian Baptiste, délégué national de l’Ordre de la Libération et président de la Commission nationale de la médaille de la Résistance française. Ceci en présence des 17 communes et collectivités titulaires de la médaille de la Résistance française. Etaient également présents Anne-Cécile Vialle, sous-préfète de Figeac, Christophe Proença, député du Lot, Vincent Labarthe, président du Grand Figeac, Serge Rigal, président du département et de nombreux autres élus départementaux et maires ainsi que des autorités militaires.

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Épisode 15/20 : La fondation du Conseil National de la Résistance

Épisode 15/20 : La fondation du Conseil National de la Résistance

La fondation du Conseil National de la Résistance a lieu le 27 mai 1943, lors d’une réunion clandestine dans la ville de Paris occupée. En 1964, les anciens résistants Pierre Villon, Pascal Copeau, Jacques Piette, François de Menthon et Emmanuel d’Astier de La Vigerie racontent ce moment fondateur.

Avec
  • Emmanuel d’Astier de la Vigerie Résistant et compagnon de la Libération, écrivain, journaliste, militaire et homme politique français
  • Pierre Villon Résistant, représentant du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France,- mouvement créé par le Parti communiste – au Conseil National de la Résistance

Qu’est-ce que le CNR, le Conseil National de la Résistance ? Il a été fondé le 27 mai 1943, date de sa première réunion plénière, clandestine et dangereuse, à Paris. Le numéro quinze d’une passionnante série sur la Résistance produite en 1964, raconte, 20 ans après, ce moment important de la Résistance française, qui met en scène Jean Moulin.

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La construction difficile de l’unité de la Résistance

La construction difficile de l’unité de la Résistance

En 1964, la série « 1940-1944 : la Résistance racontée par ceux qui l’ont faite » nous fait partager le combat des résistants durant la Seconde Guerre mondiale et notamment la nécessité d’unir les différents mouvements derrière le général de Gaulle. C’est le sujet de l’épisode 10/20.
Avec
Marie-Madeleine Fourcade Résistante française (1909-1989)
Jean-Pierre Lévy Résistant, responsable du mouvement de Résistance française Franc-Tireur.
Emmanuel d’Astier de la Vigerie Résistant et compagnon de la Libération, écrivain, journaliste, militaire et homme politique français
Nous écoutons le récit de la construction difficile de l’unité de la Résistance intérieure autour de De Gaulle entre les années 1942 et 1943. Cette émission rappelle, à travers les témoignages de Daniel Mayer, Jean-Pierre Lévy, Emmanuel d’Astier et Marie-Madeleine Fourcade, l’âpre lutte menée par le général de Gaulle vis-à-vis de ses alliés britanniques, et surtout américains, pour qu’à travers lui soit reconnue la souveraineté politique de la France.

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Paris : 150 objets racontent la Résistance française au féminin dans une riche exposition

Paris : 150 objets racontent la Résistance française au féminin dans une riche exposition

Par JOËLLE CHEVÉ

Publié le 28 août 2024 à 05:02

Combattantes de l’ombre, dans l’ombre de la résistance masculine, elles sont restées anonymes, à l’exception de quelques-unes : Germaine Tillion, Lucie Aubrac, Bertie Albrecht, Geneviève de Gaulle-Anthonioz… L’exposition qui leur est consacrée à l’Hôtel national des Invalides s’interroge sur les conditions et les processus de leur engagement, à une période où les femmes n’ont encore aucun droit dans l’espace public mais montrent déjà, depuis l’Entre-deux-guerres, une volonté d’émancipation.

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Honneurs funèbres militaires rendus à Denise Breton

Honneurs funèbres militaires rendus à Denise Breton

Honneurs funèbres militaires ont été rendus à Denise BRETON ce matin dans la cour d’honneur de l’Hôtel national des Invalides à Paris !
Denise BRETON, Résistante, déportée, Officier de la Légion d’Honneur, croix du Combattant Volontaire de la Résistance, Présidente honoraire de l’Union des Femmes Françaises devenue Femmes Solidaires, s’en est allée paisiblement, le 18 février 2019 à midi, dans sa centième année.
Arrêté le 10 août 1943 par la Gestapo de Besançon, à la Ferme de Frasnois, près de Besançon avec Fanny Schlegel, Georges Maurivard, et Pierre Breton, elle est déportée le 31 janvier 1944 à Ravensbrück matricule 27528, Elle sera libérée du kommando de Zwodau le 8 mai 1945.
Texte du CPL prononcé le 23 août en hommage à la compagnie Saint-Just des FTP-FFI

Texte du CPL prononcé le 23 août en hommage à la compagnie Saint-Just des FTP-FFI

Voici le texte que le CPL a prononcé le 23 août en hommage à la compagnie St Just des FTP -FFI commandée par la lieutenante FTP Madeleine Riffaud :
« Buttes Chaumont Cie St Just et Madeleine Riffaud,
Lorsque le 24 août au soir la colonne commandée par le capitaine Dronne dont la Nueve , avant garde de la 2e DB que nous honorerons demain entre dans Paris, l’armée allemande a été contrainte de se replier dans un nombre certes encore important de bâtiments stratégiques parisiens. Si leur nombre se réduit d’heures en heures il faudra encore de dures batailles pour les en extirper.
Mais depuis 5 jours, la mobilisation générale décrétée par le colonel Rol chef d’état major des FFI d’IdF, l’appel aux barricades rédigé par André Tollet président du CPL ont organisé la population parisienne pour prendre part à l’insurrection. Le 19e qui a un temps abrité de PC clandestin du colonel Rol-Tanguy est l’objet de nombreux combats ; ce qui s’est passé ici en porte témoignage.
Déjà depuis le 10 août les grandes gares parisiennes sont en grève, le trafic est paralysé. L’occupant au prix de rude afrontement tente de garder la maîtrise de celle du nord et de l’est, et y fait toujours partir ses trains de la mort, les autres gares sont passées sous le contrôle des cheminots. La majorité des ponts de Paris sont sous contrôle de la Résistance, dès le 15 août, les centraux téléphoniques, les bureaux de poste et recettes principales, les mairies d’arrondissement, les commissariats de quartiers, les dépôts de bus et du métro, les transformateurs électriques, dans le 19e ajoutons les stratégiques usines à gaz. Les halles de Paris sont sous contrôles de la Résistance des FFI et des milices patriotiques . Depuis le 19 août, un a un les ministères et immeubles institutionnels sont libérés par la Résistance dont la PP investit par les policiers des quartiers et le Colonel Rol Tanguy avec les responsables des organisations de Résistance de la Police.
Ce qui s’est passé ici, au coin de la rue de Crimée et de la rue Manin il y a exactement 80 ans le 23 août 1944 participe de cette insurrection libératrice. C’est un événement qui au-delà de l’histoire du 19e arrondissement marque l’histoire de la Libération de Paris, imprime sa marque populaire, donne crédit à la Phrase de De Gaulle le 25 août au soir en présence du CPL et du CNR : « Paris par soi même libéré ».
Les trains occupent une place importante dans l’histoire de l’occupation, de la répression, celle des persécutions mais aussi de la libération singulièrement concernant Paris.
Il faut pour cela mesurer que cette ligne de petite ceinture n’est pas cette infrastructure désaffectée d’aujourd’hui mais une ligne stratégique pour l’armée d’occupation Elle est maillée à l’ensemble du réseau ferroviaire. Elle permet mouvements et ravitaillement des troupes mais aussi mouvement vers le front de Normandie, ou encore « de et vers le Reich ».
Un train comportant 80 soldats et officiers, leur armement, des wagons de munitions, plus du ravitaillement est bloqué dans le tunnel sous les buttes Chaumont.
Coté 20e arrondissement, le FTP Michel Tagrine lieutenant Barbier des FFI, âgé de 22 ans , violoniste, premier prix du Conservatoire commande le détachement qui verrouille toute possibilité de sortie.
Côté 19e Seule la locomotive à vapeur est hors du tunnel. La compagnie St Just des FTP versée au FFI a pour mission de neutraliser le train. Ils sont une poignée, déterminés et ayant le bénéfice de la connaissance du terrain, peu d’armes mais un peu d’expérience de la lutte armée dans ce maquis urbain qu’est Paris. Ils ont pour eux l’effet de surprise.
Je ne vous ferai pas le compte rendu de l’attaque d’autres que moi s’y sont attachés avec talent et pour cause.
Ce détachement est commandée par l’ « aspirant Lieutenant » Rainer du nom du poète allemand Rainer Maria Rilke, nom de guerre choisi pour affirmer qu’on peut combattre les nazis et aimer et respecter la culture Allemande. Cet officier entré en Résistance dès 1942 a été responsable du FNLIF des étudiants au quartier Latin et est entré dans les FTP en mars 1944.
Depuis le 6 juin 44, le mot d’ordre est d’intensifier les actions armées en vue de ce soulèvement parisien qui arrivera à maturité en août : Le 23 juillet 1944, Rainer abat un officier de l’armée d’occupation sur le pont de Solférino. Prenant la fuite à vélo, Rainer est rattrapé et renversé par la voiture du chef de la milice de Versailles. Ce dernier l’emmène au siège de la Gestapo, rue des Saussaies. Torturé pendant trois semaines par les Allemands, puis par les Français de la Brigade spéciale no 2 de la préfecture de Police.
Madeleine Riffaud puisque vous l’avez deviné c’est d’elle qu’il s’agit, garde le silence et est condamnée à mort. Le 5 août 1944, quelques minutes avant d’être fusillée, elle est extraite du groupe, est internée à Fresnes, pour dix jours supplémentaires de torture, elle ne parle toujours pas. Promise à la déportation dans le « convoi des 57000 », elle s’en échappe, le 15 août 1944, sauvée par une femme qui la fait sauter du train. Elle est ensuite à nouveau arrêtée puis bénéficie finalement d’un échange de prisonniers pour être libérée le 19 août,
Madeleine reprend immédiatement sa place au combat et reçoit pour mission de prendre la tête de la compagnie St Just qui se bat autour des Buttes Chaumont, l’état major des FFI, apprenant l’existence de ce convoi, la charge d’intercepter le train.
Ce qui ne relève pas de l’anecdote doit être rapporté. Ce 23 août est la date anniversaire de Madeleine, Ce jour, elle va fêter ses 20 ans.
Rappelons pour les plus jeunes, qu’avoir 20 ans au 1944 c’est avoir passé toute sa jeunesse sous la botte, c’est être mineure (la majorité légale est à 21 ans) y ajouter la condition des femmes de l’époque. Nombre de ces jeunes qui vont libérer notre pays, s’engager ensuite dans la colonne Fabien et les autres régiments français et alliés n’auront pas le droit de vote.
Parce que femme et en plus mineure, l’aspirant Rainer Riffaud sera interdite d’engagement.
Avec les quelques armes munitions grenades explosifs et artifices à sa disposition
Dans un feu d’artifices, d’explosifs et de pétards fumigène, depuis ce pont puis sur la voie, avec ses compagnons, Madeleine va écrire une page aussi héroïque que singulière de l’Histoire de la Libération de Paris, de l’histoire populaire de l’insurrection.
Pas question ici de vous conter en détail ce moment. A trois voix, un chœur composé de Madeleine qui ne peut être des nôtres aujourd’hui , Dominique Bertail et Jean David Morvan, dessinateur et scénariste, retracent ce moment dans un album qui heureux alignement des planètes sort aujourd’hui.
Juste vous dire qu’au soir l’aspirant Riffaud est maintenant lieutenant Riffaud cité à l’ordre de l’armé par l’état major de la résistance.
Une seule anecdote pour ne pas allonger mon propos inconsidérément : un témoignage de Madeleine paru en août 2019, je la cite : « La locomotive était restée dehors. Les copains sont arrivés, il y avait les pompiers, le maire de l’arrondissement, ça tournait à la partie de campagne, c’était plutôt gai. Le temps passe, et le commandant Darcourt se ramène et crie : « dans tout ce monde, il n’y a pas un cheminot pour retirer la locomotive ? » Dans un HLM à côté, il y avait un jeune retraité dont le métier est conducteur de locomotive. On m’envoie lui expliquer la chose. Le brave homme était en train de faire la vaisselle avec sa femme. Il dit à sa femme : je m’en vais mais dans 20 minutes je serai là. Il descend avec nous, et je lui explique qu’il va faire une cible idéale… Il me dit ne vous inquiétez pas, il est passé en dessous, il a décroché le wagon, a mis en route la locomotive, l’a arrêtée 500 mètres plus loin et a coupé les gaz, et il est rentré chez lui ! » (fin de citation).
Vous confirmer ici, en ce jour anniversaire où une jeune femme, qui ensuite avec ses camarades de combat fêtera le soir d’un tel fait d’armes, réussi le jour de ses 20 printemps, est depuis 80 ans pour le Comité Parisien de la Libération un moment dont lui laissons l’intimité mais que pour ce 80 anniversaire nous ne voulions pas rater, un instant de fierté de la compter parmi nous , Madeleine est bien évidemment membre de notre comité d’honneur.
En fleurissant cette plaque enrichie pour l’occasion d’une des planches de la BD retraçant l’évènement, nous saluons la mémoire de toute la compagnie St Just des FTP FFI, la population du 19e qui pris part aux combats ou aida les combattants.
Nous y associons le jeune officier FFI Michel Tagrine et ses camarades d’outre tunnel. Promis à une grande carrière d’instrumentiste, Michel Tagrine trouvera la mort assassiné par un officier SS après la fin des combats place de la République alors qu’il portait assistance à un blessé. Il est certainement une des dernières victimes parisienne de la Barbarie de l’occupant alors que de Von Chöltitz signe sa reddition le 25 août à Montparnasse.
Si de nombreux actes héroïques ont ponctué la libération de Paris celui que nous commémorons ce jour tant par sa dimension , que la folie raisonnée et lucide de ses auteurs est de même dimension que la reprise de la Kommandantur ou du siège de la milice, la mairie du 17e ou le ministère de la justice. Il est de ces moments où pour reprendre l’image d’Aragon « Paris n’est Paris qu’arrachant ses pavés ».
2024. 80 ans . La mémoire ne peut et ne doit s’éteindre devant la barbarie, rappeler par qui et comment elle fut combattue et vaincue reste une mission de civilisation à porter et partager.
Notre présence est là pour rappeler ce que nous dit Pierre Seghers en ouverture de son anthologie des poètes Résistants :
« Jeunes gens qui me lirez peut-être, tout peut recommencer. Les bûchers ne sont jamais éteints et le feu, pour vous, peut reprendre. N’acceptez jamais de devenir les égarés d’une génération perdue ».
Notre présence participe à s’opposer à l’égarement. L’état de notre pays y appelle.
Pour conclure, ces quatre vers d’un recueil de poème intitulé
Vienne le temps des pigeons blancs
Toutes les lumières de Paris
Mon amour, sur nous cette nuit,
tous les yeux qu’on a tant aimés,
que les fusils n’ont pu fermer.
Madeleine Riffaud en est l’auteur
Je vous remercie de votre attention. »