Mois : décembre 2021

La Shoah au-delà du témoignage

La Shoah au-delà du témoignage

Après « l’ère du témoin », la littérature peut participer à perpétuer la mémoire, rappelle un recueil d’« écrits des camps ».

Un an avant sa disparition, l’écrivain Jorge Semprun nous avait accordé un entretien, chez lui à Paris, pour la publication de son dernier livre (1). L’ancien « Espagnol rouge » et membre de la Résistance française, matricule 44904 au camp de Buchenwald, plaidait pour que la mémoire de la déportation soit « ouverte ». Car « l’ère du témoin », pour reprendre l’intitulé de l’historienne Annette Wieviorka (2), est en train de s’achever. L’auteur du film Shoah, Claude Lanzmann, venait alors d’attaquer l’écrivain Yannick Haenel pour avoir romancé la vie de Jan Karski (3), ce résistant polonais qui tenta d’alerter Roosevelt sur les chambres à gaz. Semprun lui répondait ainsi dans Politis : « Je ne veux pas polémiquer avec Lanzmann. Je crois néanmoins que, sur le plan du principe, littéraire en général, la fiction doit prendre le relais. […] Les témoins vont progressivement disparaître. Il faut donc, à mon avis, que la littérature s’empare de cette mémoire, comme elle s’est emparée d’événements du passé, comme la guerre de Trente Ans ou la guerre 14-18. Aujourd’hui, il n’y aurait plus rien sur 14-18 s’il n’y avait pas les romans. »

Il reste toutefois que les textes des survivants des camps nazis conservent une force incommensurable de témoignage des horreurs auxquelles ils ont assisté. C’est toute la force de ce volume de la « Pléiade » que de regrouper une sélection soignée de cette « littérature des camps », du classique La Nuit d’Elie Wiesel aux incontournables L’Univers concentrationnaire de David Rousset, L’Espèce humaine de Robert Antelme ou L’Écriture ou la vie de Jorge Semprun. Sans oublier l’œuvre magistrale de Charlotte Delbo, qui, dans Auschwitz et après, relate non seulement sa propre expérience du camp, mais surtout celle du retour dans leurs familles de ses quelques camarades qui ont survécu… Et, bien entendu, le texte du grand poète Jean Cayrol, revenu de Mauthausen après y avoir fait face aux « portes de la mort », qui constituera, avec l’aide de Chris Marker, la voix off du film Nuit et Brouillard d’Alain Resnais, prix Jean-Vigo 1956.

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Brest : qui étaient les Résistants brestois du Groupe Elie, fusillés au Mont-Valérien le 10 décembre 1941 ?

Brest : qui étaient les Résistants brestois du Groupe Elie, fusillés au Mont-Valérien le 10 décembre 1941 ?

Une cérémonie va rendre hommage ce 10 décembre à Brest au Groupe Elie, des Résistants du quartier Saint-Martin. Onze d’entre eux furent condamnés à mort et fusillés au Mont-Valérien il y a 80 ans. Des gars du coin qui refusaient la capitulation.

Ils sont considérés par les historiens comme les premiers Résistants brestois. Plus de 70 hommes et femmes, pour la plupart issus du quartier Saint-Martin.

L’histoire commence à l’automne 1940, avec Louis-Jean Elie, 35 ans, un garagiste brestois de la rue Jean Jaurès, qui refuse la capitulation, et qui commence à recruter des amis, des connaissances, qui partagent sa révolte contre l’occupant.

Des copains de boulot, des copains de quartier
« C’est une genèse particulière, explique Gildas Priol, qui anime le site Mémoires des Résistants et FFI du Pays de Brest. D’abord parce qu’ils sont les premiers, et puis parce que ce groupe n’est pas monté par un émissaire venu de Londres, comme c’était fréquent. Ici, ce sont des gars du coin, des copains de boulot, des copains de quartier. »

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8 Jeunes résistants

8 Jeunes résistants

Ce matin , monsieur le Maire de Port-Louis et 4 membres du Centre d’Animation Historique ont assisté à la commémoration de Barach en Malguénac.
La municipalité de Malguénec et quelques volontaires ont pu restaurer le site de Barach, la petite maison où le 10 décembre 1943 furent arrêtés 8 jeunes résistants.
Face à ce lieu inauguré ce matin, une plaque qui rappelle l’endroit où fut retrouvé le corps d’André Pascot .
André Pascot , beau fils d’Adrien Charrier , inhumé à Kerzo , inscrit sur notre monument aux morts et sur le cénotaphe ,près du mémorial, inauguré en avril 2021 pour honorer 12 résistants de Port-Louis, 6 fusillés et 6 morts en déportation, la chronique HS 26 qui retrace leur histoire est toujours disponible auprès du CAH et des commerçants .
Voici quelques photos de cette belle commémoration
Marie-Claude Vaillant-Couturier, décédée, il y a 25 ans

Marie-Claude Vaillant-Couturier, décédée, il y a 25 ans

Marie-Claude Vaillant-Couturier, décédée, il y a 25 ans, le 11 décembre 1996, devient, très jeune, reporter photographe. Pour le magazine Vu, elle est la première, en 1933, à montrer au monde les camps de concentration allemands. Juillet 1938, elle se retrouve en Espagne, en pleine guerre civile, croise Henri Tanguy, le futur Rol-Tanguy, découvre les Brigades internationales. L’un des bataillons se nomme Paul Vaillant-Couturier. En 1942, elle est arrêtée, par la police française, passe de prison en prison pour finir à Auschwitz-Birkenau puis à Ravensbrück. Sa « force », alors, c’est qu’elle maîtrise parfaitement la langue allemande, dont elle se sert pour se préserver, survivre à l’enfer. Libérée par l’Armée rouge, elle reste dans le camp tout un temps au service des plus faibles des détenues puis elle témoigne de l’horreur nazie au procès de Nuremberg, en 1946. Une militante infatigable de la mémoire de la déportation, pacifiste et féministe de combat, élue et dirigeante communiste respectée. Une sainte ? Le mot a été prononcé à son sujet à la Libération. Une héroïne ? Une légende ? Un mythe ? Rien de tout cela, en fait. Plus simplement une femme habitée par la passion politique, d’une incroyable vitalité, élégante et discrète, humble mais tenace, simple et altière à la fois.
Henriette Cormier, une Saint-Pierraise engagée auprès du général de Gaulle à Londres

Henriette Cormier, une Saint-Pierraise engagée auprès du général de Gaulle à Londres

De très nombreux Saint-Pierrais rejoignent la Résistance lors de la Seconde Guerre mondiale. Découvrez l’engagement d’Henriette Cormier dans « Saint-Pierre et Miquelon, celle qui a rejoint la Résistance » de la série « Vos photos, notre histoire ».
Outre-mer la 1ère • Publié le 3 décembre 2021 à 18h07, mis à jour le 3 décembre 2021 à 19h06
Henriette Cormier est née à Saint-Pierre et Miquelon en 1920. Elle partage sa jeunesse avec ses deux sœurs, Madeleine et Blanche, avant que la guerre ne vienne bousculer son destin.

La population saint-pierraise après la libération de l’archipel en décembre 1941 • ©Bonne Compagnie
Le 24 décembre 1941, les FFL, Forces françaises libres, débarquent à Saint-Pierre et Miquelon. L’archipel est libéré du joug du gouvernement de Vichy. Henriette Cormier rejoint les Forces navales françaises libres dès janvier 1942. Elle a 22 ans. Ses deux sœurs suivent son exemple peu après. Henriette part pour Londres, Madeleine pour Washington tandis que Blanche reste sur l’archipel. Près d’une cinquantaine de Saint-Pierraises rejoignent la résistance lors de la guerre de 1939-1945.

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Le Petit Quizz des compagnons de la Libération

Le Petit Quizz des compagnons de la Libération

Ses racines sont lotoises, de Figeac… Grégoire Thonnat, ésitériophile depuis son plus jeun âge s’est fait connaître avec sa Petite histoire du ticket de métro. S’en est suivi le lancement du concept éditorial du Petit quizz : outil original dans les codes de lecture zapping du moment. Succès immédiat de cette nouvelle collection, avec des traductions en plusieurs langues.

Qui sont les compagnons de la Libération ? Quelles raisons motivent leur engagement ? Qui est le premier Compagnon ? Lequel s’illustre lors du Débarquement du 6 juin 1944 ? Qui sont les 6 femmes décorées de cette prestigieuse décoration ? Quel Compagnon a reçu deux fois le prix Goncourt ? Combien d’entre eux ont survécu à la guerre ? Toutes les réponses et beaucoup d’autres dans ce petit livre qui vous fera découvrir de manière ludique et pédagogique ces 1 038 héros de la libération de la France, un ouvrage dédié à la mémoire des compagnons de la Libération et des médaillés de la Résistance française.

La collection « le Petit Quizz »

Lancée en 2013, cette collection de livres « tout public », connaît un fort plébiscite des lecteurs, des médias et également du corps enseignant pour chacun de ses titres : Le Petit Quizz de la Grande Guerre, Le Petit Quizz de Versailles, Le Petit Quizz de la Marine, du Général de Gaulle, etc. Son contenu facile d’accès (questions-réponses clefs, chronologie, personnages célèbres, objets emblématiques), sa forme originale (format de « poche » ? 12,7 x 8,5 cm), son graphisme clair accompagné d’illustrations évocatrices et son prix abordable (6,90 €) font de chacun des titres de la collection « Petit Quizz » des ouvrages de référence pour le grand public.

L’auteur

Grégoire Thonnat est un passionné d’histoire depuis toujours. Il est déjà l’auteur d’une dizaine de livres-quizz à succès et a publié le livre Petite histoire du ticket de métro parisien aux Éditions SW Télémaque ; ouvrage récompensé par le prix APHAT du livre 2011. Il est également chroniqueur sur les sujets « Histoire et patrimoine » pour plusieurs médias.

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Vichy et les juifs : l’historien Robert O. Paxton répond à Eric Zemmour, dans un rare entretien au « Monde »

Vichy et les juifs : l’historien Robert O. Paxton répond à Eric Zemmour, dans un rare entretien au « Monde »

Depuis plusieurs années, Eric Zemmour répète dans ses livres et sur les plateaux de télévision son point de vue sur le rôle du régime de Vichy dans le génocide des juifs. Dans son essai Le Suicide français, il dénonçait la « thèse » d’une « malfaisance absolue du régime de Vichy » (page 88). « Vichy a protégé les juifs français et donné les juifs étrangers », insistait-il sur Europe 1 le 26 septembre 2021, niant toutefois vouloir « réhabiliter Pétain ».

Qu’en disent les historiens de la seconde guerre mondiale ? Le plus célèbre d’entre eux, l’Américain Robert O. Paxton, a publié en 1973 La France de Vichy, dont les conclusions ont profondément renouvelé le regard sur la responsabilité de ce régime dans les persécutions et les déportations de juifs, français et étrangers. Un travail construit grâce à des archives françaises et allemandes alors inédites, affiné depuis et complété par d’autres historiens.

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