Catégorie : Actualité de la Résistance

Un biopic de Jean Moulin avec Gilles Lellouche se prépare

Un biopic de Jean Moulin avec Gilles Lellouche se prépare

Conçu par Laszlo Nemes (Le fils de Saul), ce film sur une figure française de la Résistance, sera porté par le réalisateur de L’Amour ouf.

Le producteur de La Rafle, Alain Goldman, se lance dans la production d’un nouveau film : un biopic sur Jean Moulin, révèle l’homme de 64 ans dans un entretien pour Écran Total. Spécialiste du sujet, c’est Laszlo Nemes, connu pour son film oscarisé Le fils de Saul, qui réalisera ce nouveau long-métrage, sept ans après Sunset. Le scénario explorera les questions de la Résistance et de tout ce que cela implique, les valeurs et surtout, le courage. C’est Olivier Demangel (9 mois ferme, La Vie en grand), romancier et scénariste qui écrit ce projet.

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Jean Cavaillès, résistant. La vaillance et l’oubli

Jean Cavaillès, résistant. La vaillance et l’oubli

Existe-t-il une spécificité des intellectuels dans une révolte armée ? Alya Aglan revient sur la vie et le combat de Jean Cavaillès, ce résistant de la première heure, tombé injustement dans l’oubli.

Avec
  • Alya Aglan Historienne de la Seconde Guerre mondiale. Elle a codirigé avec Jean-Pierre Azéma « Jean Cavaillès résistant ou la Pensée en actes » (Flammarion, 2002)

Il arrive qu’admirer fasse du bien. Il s’agit du destin d’un homme dont Raymond Aron, qui fut son condisciple à l’École normale, a salué en ces termes le sacrifice dans la Résistance : « L’autorité morale de l’étudiant était devenue le rayonnement du héros ».

Honorer la mémoire de Jean Cavaillès, c’est d’abord rendre justice à un chef essentiel du combat contre l’occupant nazi, un chef qui n’a pas atteint à la gloire posthume d’un Jean Moulin ou d’un Pierre Brossolette. C’est s’enquérir des causes de cette inégalité, parmi tous les aléas de la mémoire collective – une question qui est au cœur du livre qu’Alya Aglan, a organisé naguère en collaboration avec Jean-Pierre Azéma, et d’autres historiens. Le titre en est simple Jean Cavaillès résistant, mais le sous-titre attire l’attention : La Pensée en actes.

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APPEL À CONTRIBUTION

APPEL À CONTRIBUTION

4 j 
[APPEL À CONTRIBUTION] 📢
La carte de l’expo ℂ𝕃𝔸ℕ𝔻𝔼𝕊𝕋𝕀ℕ𝔼𝕊 affiche 130 visages de résistantes.
Seulement, depuis le démarrage de l’exposition au début du mois de décembre, notre centre de documentation doit poursuivre sa collecte de photographies.
La liste (non exhaustive) des résistantes du département dépasse largement les 200 noms. Il manque encore de nombreux portraits permettant d’identifier ces femmes courageuses.
🫴 𝐕𝐨𝐮𝐬 𝐝𝐞́𝐭𝐞𝐧𝐞𝐳 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐡𝐨𝐭𝐨𝐬 𝐝𝐞 𝐯𝐨𝐬 𝐚𝐢̈𝐞𝐮𝐥𝐞𝐬 𝐫𝐞́𝐬𝐢𝐬𝐭𝐚𝐧𝐭𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐥𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐯𝐢𝐬𝐚𝐠𝐞𝐬 𝐧’𝐚𝐩𝐩𝐚𝐫𝐚𝐢𝐬𝐬𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐚 𝐜𝐚𝐫𝐭𝐞 ?
Contactez le centre de documentation du Musée ! L’enrichissement de nos dossiers nominatifs nous est très précieux.
La derniere lettre de Marcel Rajman, l’un des membres les plus redoutables du groupe Manouchian

La derniere lettre de Marcel Rajman, l’un des membres les plus redoutables du groupe Manouchian

La derniere lettre de Marcel Rajman, l’un des membres les plus redoutables du groupe Manouchian, a été tué avec ses camarades le 21 février 1944.
Né en mai 1923 à Varsovie, Marcel Rajman émigre en France à 8 ans avec ses parents. Après son brevet élémentaire, il travaille comme ouvrier tricoteur.
En 1940, lorsque les premiers groupes des Jeunesses
communistes se reforment clandestinement, il y adhère et
milite activement jusqu’au début de 1942, participant aux
manifestations illégales.
Au début de 1942, il rejoint le 2e détachement juif FTP-MOI.
Recherché par les polices française et allemande, sa
planque, rue de Belleville à Paris, ne tarde pas à être connue des renseignements généraux.
Marcel Rajman est arrêté par les policiers français le 16
novembre 1943 alors qu’il a rendez-vous avec Olga Bancic.
Il est fusillé au Mont-Valérien le 21 février 1944.
Il écrit une dernière lettre à sa mère et à son frère. Prison de Fresnes. 21 février 1944
« Ma chère petite maman,
Quand tu liras cette lettre, je suis sûr qu’elle te fera une peine extrême, mais je serai mort depuis un certain temps et tu seras consolée par mon frère qui vivra heureux avec toi et te donnera toute la joie que j’aurais voulu te donner. Excuse-moi de ne pas t’écrire plus longuement, mais nous sommes tous tellement joyeux que cela m’est impossible quand je pense à la peine que tu ressens. Je ne puis te dire qu’une chose, c’est que je t’aime plus que tout au monde et que j’aurais voulu vivre rien que pour toi. Je t’aime, je t’embrasse, mais les mots ne peuvent dépeindre ce que je ressens.
Ton Marcel qui t’adore et qui pensera à toi à la dernière minute. Je t’adore et vive la vie.
Marcel
Mon cher Simon,
Je compte sur toi pour faire tout ce que je ne puis faire moi-même. Je t’embrasse, je t’adore, je suis content, vis heureux, rends Maman heureuse comme j’aurais voulu le faire si j’avais vécu.
Vive la vie belle et joyeuse comme vous l’aurez tous. Préviens mes amis et mes camarades que je les aime tous. Ne fais pas attention si ma lettre est folle mais je ne peux pas rester sérieux.
Marcel
J’aime tout le monde et vive la vie. Que tout le monde vive heureux.
Marcel
Maman et Simon, je vous aime et voudrais vous revoir. »
Quand un petit village rend hommage à Roger Ramey, un héros de la résistance

Quand un petit village rend hommage à Roger Ramey, un héros de la résistance

On célèbre cette année les 80 ans de la Libération. Dans un petit village de Haute-Loire, on rend hommage à Roger Ramey, alias capitaine Hugues, médaille de la Résistance française et chevalier de la Légion d’honneur.

Ce n’est pas Jean Moulin mais il a mené le même combat. Roger Ramey, héros local, a fait partie du mouvement Libération au Puy-en-Velay. Il est mort pour la France en déportation. Une plaque commémorative lui est dédiée car son combat, même 80 ans plus tard, semble toujours d’actualité. Pierre Bouchet, président du comité du Souvenir Français du Puy-en-Velay, explique : “On peut avoir des inquiétudes par rapport à ce qu’il se passe à travers le monde. Je pense que c’est là qu’il faut être résistant, pour les autres et se poser la question de cette résistance-là, du point de vue national et international. Nous sommes à un petit niveau. Tout compte fait, c’est avec de petits niveaux que l’on commence”.

Un fils fier et amer à la fois

En août 1943, il devient responsable des opérations aériennes de Bourgogne. Il organise localement la Résistance. Dénoncé, il sera arrêté et torturé pendant plusieurs jours, mais il ne lâchera rien sur ses activités. Un combat qui a aussi laissé un grand vide. Son fils Christian n’avait pas encore 2 mois lorsque Roger a été déporté. Aujourd’hui encore, il est partagé entre fierté et amertume. Il indique : “J’ai toujours pensé qu’il aurait mieux fait de s’occuper de sa famille, de son gosse et de sa femme. Les héros sont morts. Ma mère a fait comme elle a pu. Moi aussi. Il n’y a pas que la joie de dire qu’on a fait de notre père un héros. L’après-guerre a été difficile”.

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Épisode 18/27 : La résistance médicale

Épisode 18/27 : La résistance médicale

Être médecin dans un camp de concentration, voilà une position qui interroge. Cet épisode de la série « Le monde concentrationnaire », diffusée en 1965, raconte le rôle des médecins dans la résistance interne et les pratiques médicales et expérimentales des nazis sur des êtres humains.

Soigner et exterminer…. Voici le paradoxe d’un médecin dans un camp de concentration. Pourquoi les nazis voudraient-ils soigner ces mêmes déportés qu’ils exterminent à tour de bras ? Dans cette émission du « Monde concentrationnaire » diffusée le 19 mai 1965, le professeur Jean Gilbert-Dreyfus et Jean-Aimé Dolidier expliquent le rôle des médecins déportés, confrontés aux expérimentations des nazis sur les prisonniers utilisés comme des rats de laboratoire.

Soigner pour l’effort de guerre nazi

C’est en réalité surtout dans les dernières années de la guerre que les nazis introduisent des médecins étrangers dans les camps de concentration afin de garder en vie celles et ceux qu’ils voient comme une force productrice pour leurs efforts de guerre. Leur rôle n’est pas à proprement parler, ou du moins pas seulement de guérir. Il s’agit de trier les prisonniers, de décider lesquels on laisse mourir et lesquels on soigne.

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Un consortium libéral-autoritaire, tissé de solidarités d’affaires, de partis conservateurs, nationalistes et libéraux, de médias réactionnaires et d’élites traditionnelles, perd tout soutien populaire : au fil des élections, il passe de presque 50 % à moins de 10 % des voix et se demande comment garder le pouvoir sans majorité, sans parlement, voire sans démocratie. Cet extrême centre se pense destiné à gouverner par nature : sa politique est la meilleure et portera bientôt ses fruits. Quand les forces de répression avertissent qu’elles ne pourront faire face à un soulèvement généralisé, le pouvoir, qui ne repose sur aucune base électorale, décide de faire alliance avec l’extrême droite, avec laquelle il partage, au fond, à peu près tout, et de l’installer au sommet.
Cette histoire se déroule en Allemagne, entre mars 1930 et janvier 1933. Elle repose sur une lecture des archives politiques, des journaux intimes, correspondances, discours, articles de presse et Mémoires des acteurs et témoins majeurs. Elle révèle non pas la progression irrésistible de la marée brune, mais une stratégie pour capter son énergie au profit d’un libéralisme autoritaire imbu de lui-même, dilettante et, in fine, parfaitement irresponsable.
https://www.gallimard.fr/…/les…/9782073061195

V
Publication

Publication

Alors qu’Eric Zemmour est à nouveau jugé, aujourd’hui 12 février 2025, pour ses propos falsificateurs sur Pétain « sauveur des juifs français », on ne peut qu’être frappé par la survivance jusqu’à nos jours de l’école révisionniste sur Vichy, dont les deux rameaux se retrouvent aujourd’hui réunis devant le tribunal.
Du côté de l’accusé, Zemmour, c’est la tradition néo-pétainiste, isornienne, du nom de l’avocat de Pétain, Me Isorni, qui en 1945, lors du procès de Haute Cour, assurait que le vieux maréchal avait « sauvé les juifs français ». Une tradition poursuivant la réhabilitation de Pétain (la révision de son procès, d’où le nom de « révisionniste » pour qualifier ce courant) à des fins politiques : en 1951, aidé du jeune Jean-Marie Le Pen, Isorni crée ainsi un parti, l’Union des nationaux indépendants et républicains (UNIR), visant à la réconciliation des droites… Objectif repris par Zemmour lorsqu’il s’est lancé en politique, comme polémiste puis candidat à l’élection présidentielle.
Du côté du seul témoin de la défense, Alain Michel (l’auteur du livre ayant inspiré Zemmour), la tradition lavaliste, née de l’activisme des proches de Laval, sa fille Josée et son gendre René de Chambrun (1906-2002), qui de la fin des années 1940 jusqu’au début des années 2000 a poursuivi inlassablement la réhabilitation historique de Pierre Laval. Grâce à ses réseaux et ses énormes moyens financiers, Me de Chambrun a suscité des publications historiques favorables à son beau-père. Il recevait, sollicitait, finançait, publiait lui-même. Michel, l’une de ses dernières prises, soutient aujourd’hui Zemmour en clamant que la seule « erreur » du polémiste d’extrême droite « tient dans sa présentation du sujet. Quand il dit : ‘Pétain a sauvé les Juifs de France’, c’est inexact. Ce n’est pas Pétain, c’est Laval, aidé par Bousquet’! » (« Causeur », novembre 2021) !
Cette survivance de la tradition révisionniste, mais aussi la survivance de l’antagonisme des mémoires pétainiste et Lavaliste, trouvent ainsi, avec une telle formule, une sorte d’apothéose grotesque.
L’histoire de cette contre-histoire de 1945 jusqu’à nos jours est l’un des fils rouge de mon ouvrage « Le Savoir des victimes » (Grasset), fondé notamment sur l’exploitation inédite des archives Chambrun et la mise au jour de polémiques mémorielles oubliées, dont l’affaire Zemmour/Pétain n’est que le dernier et spectaculaire épisode.

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