Disparition d’André Delord, alias Ernest, l’un des derniers Résistants de Brive

Disparition d’André Delord, alias Ernest, l’un des derniers Résistants de Brive

André Delord, alias Ernest, l’un des derniers Résistants de Brive-la-Gaillarde (Corrèze), s’est éteint à 102 ans le 13 février 2021. L’occasion de revenir sur le parcours de ce radio clandestin qui avait mérité la médaille de la Résistance française et la Croix de guerre 1939-1945 grâce à « son dévouement et son courage tranquille ».
André Delord, alias Ernest, l’un des derniers Résistants de Brive-la-Gaillarde (Corrèze), s’est éteint à 102 ans, le 13 février 2021. Il avait témoigné dans le film Faits de résistance en Corrèze, édité par l’Anacr de la Corrèze en DVD. Opérateur radio à 20 ans pendant son service militaire avant la guerre, son action dans la Résistance à partir de 1940 a mené à son recrutement en 1944 à Toulouse, par des agents des services secrets gaullistes, au Bureau central de renseignement et d’action (BCRA) de Londres puis d’Alger.

« Prenant les plus grands risques »
« Il a alors sillonné la campagne de la Région R4 (Sud-Ouest de la France, Ndlr) pour recevoir et transmettre les messages de la Résistance avec sa valise-radio, prenant les plus grands risques, échappant plusieurs fois à l’arrestation », explique Bernard Delaunay, président de l’Anacr de la Corrèze, qui fait part de sa « profonde tristesse ».

« Il a rendu des services immenses à la Résistance »
« Delord André, alias Ernest, radio-émetteur clandestin du SAP malgré les plus grands dangers, s’est toujours acquitté de sa mission d’une façon irréprochable et à la satisfaction absolue de ses chefs. Par son dévouement et son courage tranquille a rendu des services immenses à la Résistance », précise sa citation à l’ordre de la division du Général Kœnig, datée du 1er octobre 1944. Ce qui faisait de lui un porteur de la  Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de Vermeil.

Chevalier de la Légion d’honneur

Le 8 mai 1947, le ministre des Armées Edmond Michelet lui attribue la médaille de la Résistance Française. Le 15 mars 2015, alors résident de l’Ehpad de Rivet, il est fait Chevalier de la Légion d’honneur.

LIRE LA SUITE

Une rue rend hommage aux frères Marietta, résistants et martyrs

Une rue rend hommage aux frères Marietta, résistants et martyrs

A Valdoie, une rue du nom des deux frères Marietta Aimable (Charles) et Ebero (Albert) honore deux de ses enfants martyrs, médaillés de la Résistance française, nés à Grignasco, dans le Piémont italien, en 1907 et 1908, ces Valdoyens d’adoption ont répondu à l’appel à la mobilisation de Raten.

Nés à Grignasco, dans le Piémont italien, en 1907 et 1908, Aimable (Charles) et Ebero (Albert) Marietta ont répondu à l’appel à la mobilisation de Raten, l’abbé Dufay commandant du groupe FFI du Territoire de Belfort le 6 septembre 1944. 600 hommes répartis en trois compagnies occupent le massif de la Planche des-Belles-Filles avec mission de harceler les convois ennemis sur les routes Lure-Giromagny et Giromagny-Ballon d’Alsace. Le sergent Charles Marietta et le 2e  classe Aimable Marietta sont à la 2e  compagnie, celle du capitaine Perriaux dit « Marchand ».

Établis à la Tête des Sapins, face à Auxelles et à Plancher-les-Mines, ils surveillent le terrain de parachutage « Atlas ». Après quelques semaines, la situation devient intenable, la 1re  Armée française n’avance plus, la pluie ne cesse de tomber, l’occupant harcèle les maquisards, les bombarde depuis la route de Belfahy et coupe les chemins d’accès aux villages ravitailleurs de la plaine.
Condamnés à mort comme terroristes
Après deux attaques allemandes pour éviter l’encerclement, le commandant Dufay demande le 18 septembre aux trois compagnies d’abandonner les sommets du massif et de décrocher séparément. Il faut franchir les lignes ennemies, se regrouper avec la 1re  compagnie d’Etobon et rejoindre les armées alliées. La 2e  compagnie, qui ne compte plus qu’une cinquantaine d’hommes, se dirige vers Saulnot et Granges-le-Bourg. Elle s’abrite d’abord dans la forêt de Frahier puis de Chatebier. Un régiment complet de « cosaques » sillonne le secteur et empêche la liaison espérée.

LIRE LA SUITE

DIPTYQUE : MÉMOIRE ET RÉSISTANCE, 16 mars 2021-16 mars 2021, Clermont-l’Hérault.

DIPTYQUE : MÉMOIRE ET RÉSISTANCE, 16 mars 2021-16 mars 2021, Clermont-l’Hérault.

Au lycée René Gosse, spectacle Diptyque : mémoire et résistance par la Cie Le Cri Dévot. Récit intime et grande Histoire. Dès 12 ans. Tarifs : de 17€ à 6€. Le spectacle se présente sous la forme d’un diptyque. Chaque acteur porte, à son tour de rôle, un récit lié à la seconde guerre mondiale et à la déportation. Il y a d’abord 146298 , l’histoire d’une jeune adolescente d’aujourd’hui et d’une suite de chiffres tatoués sur le bras de sa grand-mère. Dans En ce temps-là l’amour , un homme raconte sa rencontre avec un père et son jeune garçon dans le wagon qui les emmenait vers Auschwitz. Mémoire et résistance est un spectacle poignant, qui ne tombe pas dans le pathos. Au plus près du public, souvent les yeux dans les yeux avec lui, c’est la vie qui palpite dans les mots portés par des comédiens justes et sensibles. Organisé par Hérault Culture dans le cadre de la Scène en Hérault.

Au lycée René Gosse, spectacle Diptyque : mémoire et résistance par la Cie Le Cri Dévot. Récit intime et grande Histoire. Dès 12 ans. Tarifs : de 17€ à 6€. Organisé par Hérault Culture dans le cadre de la Scène en Hérault.

La mémoire de la Haut-Viennoise Camille Senon à l’honneur sur France Inter

La mémoire de la Haut-Viennoise Camille Senon à l’honneur sur France Inter

Rescapée d’Oradour-sur-Glane, puis syndicaliste invétérée et féministe, l’histoire de Camille Senon est mise en sons dans une série de podcasts diffusée sur France Inter dans l’émission « Des vies françaises ».

Au micro de Charlotte Perry et Anne Lhioreau, Camille Senon revient sur les moments fort de sa vie. A 95 ans, cette native d’Oradour-sur-Glane a vécu le massacre de son village mais aussi les luttes sociales. Une mémoire qu’elle partage volontiers.

Oradour ne répond plus
10 Juin 1944, le village d’Oradour-sur-Glane, à une vingtaine de kilomètres de Limoges, est le théâtre de l’un des derniers et des plus sanglants massacres de la Seconde Guerre Mondiale. 642 habitants du bourg sont massacrés par la division SS Das Reich. Camille Senon vient tout juste d’avoir 19 ans et travaille à Limoges. Comme tous les samedis après-midi elle rentre en tramway jusqu’à Oradour-sur-Glane, pour retrouver ses parents qui habitent un hameau voisin.
Mais au moment d’arriver c’est la stupeur. L’église est en flamme, ainsi que de nombreuses bâtisses du centre-bourg. Le tramway s’arrête. Un SS demande aux voyageurs pour Oradour de descendre. Camille et une vingtaine de personnes sont emmenées dans un champ. Des soldats les surveillent pendant que d’autres creusent un trou.

►Camille Senon, les combats d’une vie, un reportage de Marine uigné et de Frédérique Bordes G

Le 21 février 1944 au Mont-Valérien

Le 21 février 1944 au Mont-Valérien

Le 21 février 1944 étaient fusillés au Mont-Valérien (près de Paris) vingt-deux combattants immigrés des réseaux résistants « FTP-MOI » dont leur chef, le communiste d’origine arménienne Missak Manouchian.
L' »affiche rouge », placardée massivement à cette occasion par la propagande nazie, voulait inspirer l’horreur de leur cause et la répulsion de leurs origines. Elle allait se retourner contre les bourreaux.
Les vers d’Aragon pour se souvenir :
« Vous n’avez réclamé ni gloire ni les larmes
Ni l’orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L’affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givre
À la fin février pour vos derniers moments
Et c’est alors que l’un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand
Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan
Un grand soleil d’hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d’avoir un enfant
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant. »
Celestino Alfonso, Espagnol, 27 ans
Olga Bancic, Roumaine, 32 ans (seule femme du groupe, décapitée en Allemagne le 10 mai 1944)
József Boczor, Hongrois, 38 ans,
Georges Cloarec, Français, 20 ans
Rino Della Negra, Italien, 19 ans
Elek Tamás, Hongrois, 18 ans
Maurice Fingercwajg, Polonais, 19 ans
Spartaco Fontano, Italien, 22 ans
Jonas Geduldig, Polonais, 26 ans
Emeric Glasz, Hongrois, 42 ans
Léon Goldberg, Polonais, 19 ans
Szlama Grzywacz, Polonais, 34 ans
Stanislas Kubacki, Polonais, 36 ans
Cesare Luccarini, Italien, 22 ans
Missak Manouchian, Arménien, 37 ans
Armenak Arpen Manoukian, Arménien, 44 ans
Marcel Rajman, Polonais, 21 ans
Roger Rouxel, Français, 18 ans
Antoine Salvadori, Italien, 24 ans
Willy Schapiro, Polonais, 29 ans
Amédéo Usséglio, Italien, 32 ans
Wolf Wajsbrot, Polonais, 18 ans
Robert Witchitz, Français, 19 ans
Sur les traces des tunnels secrets de l’occupation en 40-45

Sur les traces des tunnels secrets de l’occupation en 40-45

Ariane Denis Publié le jeudi 18 février 2021 – Mis à jour le vendredi 19 février 2021 à 09h06

Elodie de Selys revient dans les années de guerre 40-45 avec une soirée sur le thème de l’occupation. Si on connaît les catacombes parisiennes ou mêmes les égouts de Paris, le réseau souterrain est bien plus vaste… Des kilomètres de tunnels forment une véritable ville en miroir que peu de gens connaissent. Durant la 2e guerre, les Allemands prennent Paris et installent leurs bunkers sous ses monuments. Mais une grande partie du sous-sol parisien leur échappe.

En juin 1940, deux jeunes médecins, Jean Talairach et René Suttel découvrent par hasard une entrée vers des carrières inexplorées. Chaque nuit, ils vont redescendre dans ces dédales de couloirs et s’aventurer toujours plus loin, au péril de leur vie, parfois à quelques centimètres de la présence allemande. Ils vont dresser une cartographie très précise de cette capitale secrète, un outil qui va se révéler inestimable pour la Résistance française. Elle pourra même, grâce à leurs informations, établir un QG en plein cœur de Paris, juste sous les bottes de l’occupant.

Comment de tels plans ont-ils pu être réalisés au nez et à la barbe de l’Occupant nazi ? Pourquoi et comment les Allemands ont-ils pris possession, dès 1940, des souterrains de la capitale ? Quel usage a été fait par la Résistance française de cet atout stratégique pendant les combats de la Libération de Paris, menée depuis le bunker secret du colonel Rol Tanguy ?

Et aujourd’hui, quelles traces nous reste-t-il de cette occupation allemande des sous-sols ? Le documentaire de Cyril Daclinat raconte cette histoire incroyable à travers le témoignage de Jean Talairach lui-même et de la fille de René Suttel.

Pour aborder cette histoire souterraine de Paris ainsi que l’histoire souterraine bruxelloise des caves de la Gestapo, Elodie reçoit Julien Paulus, historien aux Territoires de la Mémoire et Daniel Weyssow, historien à la Fondation Auschwitz.

LIRE LA SUITE

Mont Valérien-21 février 1944

Mont Valérien-21 février 1944

« Ma chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée,
Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. Nous allons être fusillés cet après-midi à 15 heures. Cela m’arrive comme un accident dans ma vie, je n’y crois pas mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais. Que puis-je t’écrire ? Tout est confus en moi et bien clair en même temps.
Je m’étais engagé dans l’Armée de Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain.
Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement.
Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu’il méritera comme châtiment et comme récompense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous…
J’ai un regret profond de ne t’avoir pas rendue heureuse, j’aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute, et d’avoir un enfant pour mon bonheur, et pour accomplir ma dernière volonté, marie-toi avec quelqu’un qui puisse te rendre heureuse.
Tous mes biens et toutes mes affaires je les lègue à toi à ta sœur et à mes neveux. Après la guerre tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l’armée française de la libération. Avec l’aide des amis qui voudront bien m’honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d’être lus. Tu apporteras mes souvenirs si possible à mes parents en Arménie.
Je mourrai avec mes 23 camarades tout à l’heure avec le courage et la sérénité d’un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n’ai fait de mal à personne et si je l’ai fait, je l’ai fait sans haine.
Aujourd’hui, il y a du soleil. C’est en regardant le soleil et la belle nature que j’ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis.
Je pardonne à tous ceux qui m’ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus.
Je t’embrasse bien fort ainsi que ta sœur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près, je vous serre tous sur mon cour. Adieu.
Ton ami, ton camarade, ton mari.
Michel Manouchian.
Hommage aux résistants

Hommage aux résistants

Samedi 13 février à 14 h 30 place Jean-Losq, la mairie et le comité du souvenir des fusillés de Nantes et Châteaubriant organisent un hommage aux résistants Renée et Jean Losq, à l’occasion des commémorations du procès des 42 de 1943. Après le drame des 50 otages en octobre 1941, les Allemands menèrent une opération d’envergure contre la résistance communiste française et espagnole, d’août 1942 à janvier 1943. Les arrestations aboutirent au procès des 42. Après un jugement sommaire, 37 d’entre eux furent condamnés et exécutés de janvier à mai 1943. Parmi eux, Jean Losq.

Son épouse, Renée Losq, fut emprisonnée avant d’être envoyée en camps de concentration. Elle fut libérée en 1945 et s’installa à Sainte-Luce. Dans les années 80 et 90 jusqu’à sa disparition en 2003, elle devint la mémoire locale de la résistance et de la déportation, militant au sein de l’ARAC.(Association républicaine des anciens combattants). En raison du contexte sanitaire, la cérémonie se tiendra en comité restreint et retransmise en direct sur la page Facebook de la Ville.