Des traîtres dans la Résistance
Des traîtres dans la Résistance
En mai 1943, Ernest Kaltenbrunner, nouveau chef à Berlin de l’Office central de la sécurité du Reich (RHSA) remet à Hitler un rapport qui décrit dans le détail l’organisation de la Résistance française.
Sous la forme d’une enquête historique qui s’appuie sur les archives inédites des services secrets français, ce film révèle comment la plupart des organisations de la Résistance ont été infiltrées par des français, appelés « V Man », hommes de confiance, à la solde des allemands.
L’ouverture récente de nouvelles archives des services secrets français conservées au Service Historique de la Défense (SHD) a révélé que durant la Seconde Guerre mondiale, la plupart des organisations de la résistance française ont été infiltrées par des traitres au service de l’occupant allemand. Peu connue l’existence de ces traitres, qu’il s’agisse de résistants arrêtés et « retournés » ou de français acceptant contre rémunérations de travailler pour l’ennemi, éclaire d’un jour totalement nouveau à la fois l’histoire de la répression allemande et celle de la résistance française.
Ce que l’on apprend à la lecture de ces archives jusqu’alors inaccessibles c’est que les Allemands ont érigé la trahison en véritable système. Le recrutement de Français prêts à les renseigner était une des priorités de l’occupant.
Ces français qui vont porter des coups fatals à la Résistance deviennent pour les Allemands des « V-man » (« hommes de confiance »).
Fabrice Grenard : « Travailler autour de la mémoire de la Résistance »
Fabrice Grenard, historien et fondateur de la Fondation de la Résistance, était l’Invité d’Hubert Coudurier sur Tébéo et TébéSud à l’occasion de la sortie de son livre « Ils ont pris le maquis » aux Éditions Tallandier.
“La Fondation de la Résistance a été créée en 1993 par un collectif d’anciens résistants et des historiens avec l’idée qu’une fois disparus il y ait une France qui puisse continuer à travailler autour de la mémoire”.
“La Résistance naît dès l’été 1940. Il y a un moment très symbolique le 11 novembre 1940, à Paris il y a la grande manifestation des lycées et des étudiants parisiens, à Brest aussi, alors qu’il était interdit de commémorer l’armistice qui était une victoire française”.
Retirada : un fonds d’archives exceptionnel bientôt numérisé
La France et l’Espagne ont convenu, en marge du sommet franco-espagnol de Barcelone du 19 janvier, de numériser les archives de l’Ofpra, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides. Un fonds de centaines de milliers de documents concernant 140 000 exilés, et aujourd’hui leurs descendants.
Après la Loi sur la Mémoire démocratique, votée en octobre 2022, cette ouverture du fonds français de l’Opfra représente une nouvelle étape très importante pour les descendants des victimes du franquisme. En l’occurrence ces 140 000 exilés (et leurs enfants) placés sous la protection de la France jusqu’en 1979.
Exposition : Déportées à Ravensbrück, 1942-1945
Archives nationales | du 3 février au 16 juin 2023
Les Archives nationales présentent l’exposition « Déportées à Ravensbrück, 1942-1945 ». Cette exposition fait revivre l’itinéraire de seize femmes déportées depuis la France pour faits de résistance, d’abord en France, puis au camp de Ravensbrück, en Allemagne. Les documents, pour certains inédits, et les objets originaux rassemblés dans ce parcours retracent les conditions extrêmes dans lesquelles ces femmes réussirent à vivre ou survivre.
- De l’arrestation à la déportation
Des fonds privés d’une grande richesse, collectés auprès d’associations, d’anciennes déportées et de leurs proches, permettent d’éclairer les conditions de détention des femmes emprisonnées en France puis déportées à Ravensbrück. Parmi les documents remarquables issus de ces archives, sont exposés des lettres et billets clandestins rédigés en prison avant le départ pour l’Allemagne. Ces écrits fragiles dévoilent une détention ponctuée de violences et un engagement sans faille contre l’occupant. Des documents et objets ramenés de Ravensbrück, notamment des portraits dessinés, font revivre ces femmes déportées et sont les témoins précieux de leur quotidien.
- Raconter le quotidien et l’après
Des fonds privés d’une grande richesse, collectés auprès d’associations, d’anciennes déportées et de leurs proches, permettent d’éclairer les conditions de détention des femmes emprisonnées en France puis déportées à Ravensbrück. Parmi les documents remarquables issus de ces archives, des lettres et billets clandestins rédigés en prison avant le départ pour l’Allemagne. Ces écrits fragiles dévoilent une détention ponctuée de violences et un engagement sans faille contre l’occupant. Des documents et objets ramenés de Ravensbrück, notamment des portraits dessinés, font revivre ces femmes déportées et sont les témoins précieux de leur quotidien.
Commissariat scientifique
Lucile Chartain, chargée d’études documentaires au département Exécutif et Législatif, Archives nationales
Marine Garnier, chargée d’études documentaires au département de la Justice et de l’Intérieur, Archives nationales.
Informations pratiques
Entrée libre et gratuite
Ouverture du lundi au samedi du 9h45 à 16h45
Fermé le dimanche et les jours fériés : voir le détail
Pourquoi on a failli ne jamais lire le Journal d’Hélène Berr
63 ans… C’est le temps écoulé entre la mort d’Hélène Berr, étudiante juive parisienne déportée à Auschwitz, et la publication de son “Journal”, dans lequel elle chronique son quotidien entre 1942 et 1944. Sa nièce, Mariette Job, nous explique ce long délai.
Publié en janvier 2008, le Journal d’Hélène Berr fut un choc à sa sortie et reste un témoignage majeur de la vie sous l’Occupation. Née en 1921, juive, étudiante en anglais et passionnée de littérature, cette jeune Parisienne tint, en effet, la chronique de son quotidien d’avril 1942 à février 1944. Son journal dit ses peurs, ses doutes, ses engagements, mais aussi ses joies, ses coups de cœur et ses moments de légèreté. On y comprend d’ailleurs très bien pourquoi, si longtemps, les Juifs français n’imaginèrent pas que leur pays les sacrifierait à l’occupant nazi. En mars 1944, Hélène Berr fut arrêtée avec ses parents, retenue à Drancy puis déportée à Auschwitz et enfin à Bergen-Belsen. Elle y mourut du typhus, quelques jours avant la libération du camp.
Festival d’Angoulême : quand la BD parle de la résistance
Elle était dans l’armée des ombres, mais elle est aujourd’hui dans la lumière d’une exposition au festival d’Angoulême. Madeleine Riffaud, 98 ans, a confié ses souvenirs à un scénariste qui en a fait une bande dessinée vendue à 60 000 exemplaires. Jean-David Morvan, scénariste de « Madeleine Résistante », connaît la vie de Madeleine sur le bout des doigts.
Les lecteurs conquis
Une histoire vraie, un témoignage précieux sur la résistance et la libération de Paris. Pour les auteurs, c’est une responsabilité, même s’ils doivent parfois prendre quelques libertés avec la réalité. « Des fois, on change des petites choses et on lui demande si on peut le faire et elle accepte ou elle n’accepte pas, ça dépend », poursuit Jean-David Morvan.
Résistance civile aux rafles de Juifs pendant l’été 1942
Le site Gallica est décidément une source inépuisable de documents et on y fait parfois des découvertes étonnantes ! C’est le cas avec le document que nous présentons ci-dessous. Intitulé « Informations sur les atrocités nazies », le texte, daté du 7 septembre 1942, a été tapé à la machine à écrire pour probablement être ensuite imprimé « avec les moyens du bord » en recto-verso et diffusé sous le manteau. Il s’agit ici du numéro 1 d’une série de 3, mais sur Gallica, le numéro 2 n’est pas proposé et semble donc avoir été perdu.
Relevant de la Résistance civile, cette feuille volante a pour objet de dénoncer les rafles et les déportations massives de Juifs de l’été 1942, « commencées le 16 Juillet dans toute la zone occupée », avec une référence explicite dès le début à la rafle du Vel d’Hiv. On ignore qui sont le ou les rédacteurs ou rédactrices de cette série de textes, ni si il ou elle appartenait à un mouvement de résistance structuré. Notre hypothèse, c’est qu’il y a au moins deux rédacteurs ou rédactrices, par la différence de style, les derniers textes du verso ayant un ton plus mordant et plus ironique. Il semble que les auteurs vivaient dans la zone-nord, compte tenu des informations nombreuses données sur Drancy et Pithiviers.
Châtellerault : le court métrage sur les résistantes de la Manu projeté salle de la Gornière
Le court métrage « Femmes en résistance, de la Manufacture de Châtellerault à Ravensbrück », réalisé par une classe de troisième du collège Jean-Macé de Châtellerault, est projeté vendredi 13 janvier salle de la Gornière.
Vendredi 13 janvier 2023, à 18 h 30, salle de la Gornière à Châtellerault, sera projeté le court métrage Femmes en résistance, de la Manufacture de Châtellerault à Ravensbrück.
Ce court métrage bouleversant, d’une durée de 14 minutes, a été réalisé au printemps 2022 par une classe de troisième du collège Jean-Macé de Châtellerault. « C’est une très belle contribution au travail de mémoire sur la Résistance et la Déportation des Châtelleraudaises pendant la Seconde Guerre mondiale », soulignent les trois organisateurs de la soirée, l’Association de la fondation pour la mémoire de la Déportation de la Vienne, la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes de la Vienne et le Centre châtelleraudais d’histoire et d’archives.
Témoignage d’Henri Borlant
En juillet 1942, Henri Borlant et sa famille sont déportés au camp d’Auschwitz alors qu’ils pensaient se rendre dans des usines ou des champs pour travailler.
- Henri Borlant Auteur.
À la veille de la déclaration de guerre, Henri Borlant est réfugié dans le Maine-et-Loire après avoir quitté le 13è arrondissement de Paris. À la rentrée des classes, il est inscrit à l’école libre, sous sa véritable identité, car dit-il, « on était pas cachés, on était réfugiés ».
Il raconte que, pendant longtemps, son père a cru que l’étoile juive allaient les protéger. Mais le 15 juillet 1942, alors qu’il vivait sans crainte, un camion de soldats allemands s’arrête en bas de chez lui avec pour ordre d’arrêter toutes personnes âgées de 15 à 50 ans. Henri Borlant, deux de ses frères et sœurs ainsi que sa mère figurent sur la liste : « on croyait qu’on nous amenait pour travailler. » Les frères sont séparés de leur sœur et de leur mère qui retrouve finalement le foyer familial quelques jours plus tard. Les enfants Borlant sont quant à eux transportés et entassés dans des wagons à bestiaux, hommes et femmes séparés, trois jours et trois nuits durant, avant d’arriver à Auschwitz sans passer par Drancy.