Documentaire
15 mars 1944 : « Les jours heureux », le programme du Conseil national de la Résistance
Le 15 mars 1944, tous les membres du Conseil national de la Résistance approuvent à l’unanimité le Programme d’action de la Résistance, également connu sous le nom de « programme du CNR ». Ce document établit les directives pour les actions à entreprendre en vue de la Libération, ainsi que les réformes nécessaires pour la reconstruction du pays après la guerre.
ée de la volonté ardente des Français de refuser la défaite, la Résistance n’a pas d’autre raison d’être que la lutte quotidienne sans cesse intensifiée. Cette mission de combat ne doit pas prendre fin à la Libération. Ce n’est, en effet, qu’en regroupant toutes ses forces autour des aspirations quasi unanimes de la nation, que la France retrouvera son équilibre moral et social et redonnera au monde l’image de sa grandeur et la preuve de son unité.
Aussi les représentants des organisations de la Résistance, des centrales syndicales et des partis ou tendances politiques groupés au sein du CNR, délibérant en assemblée plénière le 15 mars 1944, ont-ils décidé de s’unir sur le programme suivant, qui comporte à la fois un plan d’action immédiate contre l’oppresseur et les mesures destinées à instaurer, dès la Libération du territoire, un ordre social plus juste.
L’exposition « Les juifs de France dans la Shoah » inaugurée
Vendredi dernier a eu lieu au Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation en Ariège le vernissage de l’exposition « Les juifs de France dans la Shoah ». Cette exposition, gracieusement prêtée par l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG), revient sur les grandes étapes de la persécution des juifs de France, sous l’Occupation lors de la Seconde Guerre Mondiale. Vingt panneaux, réalisés par le Mémorial de la Shoah, présentent cette période tragique : les premières mesures d’exclusions antijuives d’octobre 1940 instituées par le régime de Vichy, l’internement dans des camps en France, puis la déportation systématique et massive dans les camps étrangers, ainsi que la mise en œuvre de la « Solution finale » par le IIIe Reich.
Ces résistantes derrière l’Affiche rouge
On parle peu des femmes dans la Résistance, pourquoi sont-elles à ce point rendues invisibles ?
Denis Peschanski1. Pour trois raisons au moins. D’abord et avant tout à cause de leur statut dans la société. À l’époque plus encore qu’aujourd’hui bien entendu. Ensuite, dans le cas de la lutte armée, elles ne se servent pas, en général, des armes à feu et comme elles passent inaperçues, elles transportent les armes sur les lieux des attentats, cachées dans un cabas ou une poussette. Mais ce sont les hommes qui tirent. Il y a bien sûr des exceptions, mais telle est la règle. Au demeurant, elles jouent aussi leur peau en faisant cela. Enfin, troisième raison, avant la guerre elles n’ont toujours pas le droit de vote ; elles s’impliquent donc moins que les hommes dans la vie politique et sont peu présentes dans les partis. L’engagement reste une affaire d’hommes. Elles n’obtiendront le droit de vote qu’en avril 1944, en partie d’ailleurs grâce à leur action pendant la Résistance.
À partir de quand commence-t-on à parler du rôle des femmes dans la Résistance ?
D. P. J’ai l’habitude de dire, à propos de la mémoire collective et notamment pour la Seconde Guerre mondiale, qu’il n’y a pas un moment particulier où une histoire émerge, mais que plusieurs mémoires « fortes » et « faibles » coexistent. Dans le cas de ce conflit, on a vu apparaître alternativement la figure du Résistant, celle du Français veule ou collabo, celle de la victime juive ou encore le régime de Vichy, sans que jamais l’une ou l’autre de ces figures ne soit totalement effacée.